Installé nouvel évêque de Goma dimanche 19 mai 2019, Mgr Willy Ngumbi Ngengele a totalisé mardi 20 mai dernier, son 1er anniversaire à la tête du diocèse de Goma.
À cet effet,dans une interview exclusive accordée à Kivunyota Hebdo à l’issue de la messe d’action de grâce qu’il a dite mardi 19 mai 2020, en marge de cette fête d’anniversaire; l’évêque de Goma a fait une brève évaluation de cette prémière année de sa mission pastorale à Goma. Il a parlé des joies et des peines connues, ainsi que la vision qu’il a du diocèse de Goma.
KNH: Excellence Monseigneur Willy Ngumbi, Bonjour!
Mgr W.NG: Bonjour Monsieur le journaliste.
KNH: Mgr, comment vous vous sentez à ce jour, après cette messe célébrée en marge de votre 1er anniversaire,comme évêque de Goma?
Mgr W.NG: Aujourd’hui je me sens très bien.C’est mon anniversaire. Je me rappelle cette grande fête que vous m’aviez organisé. Quand je parle de vous,je parle de la communauté chrétienne de Goma, les consacrés(réligieuses et réligieux), les autorités politico-administratives, les forces de défense et de sécurité, les amis, les frères et soeurs, les frères de la communauté musulmane et d’autres églises chrétiennes,…
C’était une très grande fête, une grande journée.
Et aujourd’hui; une année après,je demande au Seigneur de nous permettre chaque fois d’aller de l’avant dans notre engagement, de renforcer ce lien d’amour,d’unité et de fraternité que nous avons entre nous. Voilà le message que j’ai aujourd’hui.
KNH: Monseigneur, passons maintenant au bilan. Pouvez-vous nous parlez des joies que vous avez connues tout au long de ce un an à la tête du diocèse de Goma?
Mgr W.NG: Ma première grande joie dans ce diocèse c’est la mobilisation des chrétiens, leur générosité et leur foi. Même pendant ce temps de pandemie et de confinement, avec les messages que je récevais des uns et des autres, j’ai senti que les chrétiens vivent ce moment avec foi, et ne sont pas découragés.
Ma joie aussi c’est la vocation des jeunes. Les jeunes qui se donnent au service de leur église et parmi eux,ressortent des prètres, des réligieux et réligieuses. Nous avons une population très jeune, mais une jeunesse qui,pour moi,a besoin d’être encadrée. Il manque encore dans notre diocèse un encadrément fort de la jeunesse. C’est pourquoi dans les perspectives, nous devons reflechir encore pour voir comment restructurer les structures d’encadrement et d’animation des jeunes dans notre diocèse.
L’autre joie que j’ai eu, c’est ma collaboration avec mes prêtres. En tout cas à toutes les instances, dans toutes les commissions, ou tous les conseils, je sentais vraiment qu’ils étaient proches de moi, qu’ils étaient avec moi. Bien sûr qu’il reste encore des petites choses à améliorer, certaines commissions qu’il faut redynamiser et remettre sur les railles. Mais en général, j’ai vecue une année de grande joie dans la collaboration avec mes prêtres.
Pour finir, l’autre joie c’est de voir que malgrès tout ce qu’il y a comme obstacle, malgrès l’insécurité qu’il y a; on peut quand- même dire que Goma est une ville accueillante, une belle ville où il fait beau vivre. Nous venons des origines differentes mais nous vivons quand-même dans l’harmonie,dans la paix. Et je pense que nous devons travailler pour pereniser cela.
KNH: Quelles sont les principales difficultés rencontrées cette année ?
Mgr W.NG: Les défis pastoraux sont là. Ce sont des défis du monde d’aujourd’hui.
Ce qui était difficile à vivre, comme vous le savez, c’est la pandemie de corona virus. Ce moment était difficile à vivre, non seulement à cause de l’angoisse que cause cette pandemie chez les gens, puisque cela amène à des morts; mais aussi ça nous a un peu éloigné de chrétiens. C’était difficile à vivre.
J’en parle au passé puisque j’ai l’espoir qu’on va nous permettre bientôt de pouvoir reprendre nos activités ordinaires; notamment ouvrir les lieux de cultes.
Et puis à cela s’ajoute tout ce que j’ai vécu à travers mes differents deplacements, mes differentes rencontres avec les chrétiens à l’interieur du diocèse, notamment cette question d’insécurité.
Des gens qui sont obligés de se deplacer, de laisser leurs terres, leurs maisons,leurs champs à cause de l’insécurité.
Tout cela, sont les grands défis puisque ça continue encore jusqu’à présent.
J’espère que le Seigneur nous donnera son esprit et va continuer à nous animer de l’intérieur pour que nous sachions répondre efficacement, travailler main dans la main,afin d’éradiquer cette question d’insécurité; mais aussi vivre cette pandemie de corona virus dans la foi et l’espérance et que cette crise nous apprenne justement à nous renouveller de l’intérieur.
KNH: Quelle est votre vision pour le diocèse de Goma ?
Mgr W.NG: Ma vision comme je l’ai dit c’est que nous soyons tous « un ». Que nous soyons « tout à tous » .c’est ma devise pastorale.
Que chacun sache se donner pour l’autre, se sacrifier pour l’autre afin qu’ensemble nous puissions vraiment relever les défis, notamment les défis de la paix de la sécurité, de fraternité, le défi du dévelloppement(c’est aussi un grand défis pour sortir de la pauvrété et de la misère).
Mais nous ne pouvons pas le faire chacun pour soi, non. Nous ne pouvons le faire que nous tous ensemble.
Que chacun y mette vraiment du sien, y mette tous ses moyens, tous ses talents, tout ce que le seigneur lui a donné; pour qu’ensemble nous puissions continuer à être serviteur du christ, comme je l’ai dit, et intandant de ses mystères.
KNH: Mgr Willy Ngumbi, Nous vous remercions.
Mgr W.NG: C’est moi qui vous remercie Monsieur le journaliste!
Propos recueillis par Emmanuel BARHEBWA.