Cybercriminalité à Goma: Un présumé arnaqueur aux arrets pour avoir piraté un compte facebook et escroqué plusieurs personnes

C’est depuis dimanche 17 janvier 2021 que le dénommé Josué Shavu Lele (21 ans) a été capturé par les services de renseignements et achéminé au bureau de l’ANR situé à la commune de Karisimbi à Goma. On l’accuse d’avoir piraté le compte facebook de mademoiselle Rachel Haba, compte qu’il utiliserait depuis maintenant quatre ans, et à travers lequel il aurait escroqué des grosses sommes d’argent à des nombreuses personnes.

D’après le témoignage sur Kivu Nyota de Monsieur Toussaint Habamungu, grand-frère de Rachel Haba, il y a de cela quatre ans que sa famille et les services de sécurité sont à la recherche de cet arnaqueur.

Ce dernier, après avoir piraté le compte facebook de Rachel Haba et lui bloquer l’accès à ce compte, aurait escroqué des grosses sommes d’argent aux amis (correspondants) de la victime, se faisant passer pour une femme d’affaire oeuvrant dans la vente des I-phones, des basins riches, et autres produits de luxe, en provenance de Dubai et de plusieurs autres pays du monde.

Comment a-t-on réussi à mettre la main sur lui?

Après avoir subi plusieurs ménaces de la part des personnes escroquées par l’arnaqueur, et après avoir tenté plusieurs fois de désactiver son compte piraté mais sans succès, puisque demandant chaque fois le mot de passe (dont le seule personne à en avoir, d’après les informatitiens consultés par la famille, serait la personne qui l’a piraté); Rachel Haba a, à la demande des membres de sa famille, lancé un SOS sur son compte Instagram, demandant de l’aide aux personnes de bonne volonté pouvant désactiver son compte facebook piraté, promettant un cadeau spécial en cas de réussite.

C’est à ce stade qu’elle fera connaissance avec Monsieur Josué Shavu Lele, le présumé arnaqueur arrêté.

En effet, d’après Rachel Haba, Josué se serait présenté comme la personne de bonne volonté prète à désactiver son compte piraté.
Ayant accepté de le rencontrer physiquement, Rachel raconte qu’au bout de deux minutes, Josué a réussi à désactiver son compte facebook piraté depuis quatre ans, se servant juste de son téléphone portable.
Elle lui remettra, avant leur séparation ce jour-là, une petite somme d’argent en signe de gratitude avant de lui fixer un autre rendez-vous pour lui débourser la somme restante.

Les jours suivants, poursuit notre témoin, le présumé arnaqueur Josué shavu Lele aurait revelé à Rachel Haba qu’il est ménacé par une bande d’arnaqueurs pour avoir désactiver son compte piraté, lui exigeant de le réactiver.
D’où, aurait-il reclamé à nouveau, Rachel devrait lui augmenter la récompence.

C’est finalement au deuxième rendez-vous entre Rachel et lui, que les agents de l’ANR et les membres de la famille Habamungu mettront la main sur Josué Shavu Lele avant de l’acheminer au bureau de la commune de Karisimbi. Celui-ci aurait nié être l’arnaqueur qui a piraté le compte facebook, et réfusé de déverouiller son téléphone portable (Iphone) pour une éventuelle vérification sollicitée par les services de sécurité.

Pendant les discussions précedant son arrestation, ajoute notre source, un autre numéro aurait appelé au téléphone du présumé arnaqueur. Il s’agissait, à en croire la même source, d’une femme qui réclamait son argent envoyé au numéro de Josué, prétendant que c’était Rachel Haba à l’appareil.

Notre témoin nous a revélé en outre, qu’après avoir appris l’arrestation de ce présumé arnaqueur, plusieurs personnes dont l’argent serait escroqué via le compte facebook piraté de Rachel Haba, sont venus déposés leurs plaintes. À l’en croire, le total de l’argent escroqué serait évaluer à plus de 2000$USD, s’il faut additionner les chiffres mentionnées sur les plaintes.

Aux dernières nouvelles, a-t-on appris, le dossier a été transferé au parquet de Goma pour plus d’enquêtes.

Emmanuel BARHEBWA

«Ceux qui tuent les autres dans la forêt de Beni doivent redevenir des humains»(Mgr José Moko, Vice-président de la CENCO)

«Ceux qui tuent les autres dans la forêt de Beni doivent redevenir des humains», c’est par ces mots que Mgr José Moko, Vice-président de la CENCO, a introduit la messe en mémoire des trois prêtres Augustins de l’Assomption, kidnappés le 19 octobre 2012 à la paroisse Notre Dame des Pauvres de Beni-Mbau. Jusqu’à ce jour l’histoire de leur déportation n’a pas encore été élucidée.
Anselme KAKULE WASUKUNDI, Edmond BAMPTUPE KISUGHU et Jean-Pierre MUMBERE NDULANI – parce que c’est d’eux qu’il s’agit – respectivement curé, vicaire et supérieur de la communauté, ont été soustraits à l’affection de leurs familles, de leurs confrères assomptionnistes, et de paroissiens de Mbau qui ne les ont jamais oubliés quoique la paroisse resta 5 ans sans pasteurs. Et pour ne pas réellement les oublier, trois plantules mémorielles ont été bénies ce lundi 18 janvier 2021 à l’entrée de la concession de la paroisse au cours d’une cérémonie émouvante.
« Si nous sommes ici c’est parce que nous ne voulons pas oublier nos Prêtres de Mbau, et toutes les personnes kidnappées. Nous sommes venus dénoncer cette culture de l’atrocité. A Beni le Christ est toujours sur la Croix … A quand la Résurrection ? »

En ce même jour où l’on pense aux missionnaires déportés, les Evêques de l’ACEAC ont saisi l’occasion pour célébrer une messe pour la Paix en la Pro-Cathédrale de Beni-Paida, première mission du diocèse de Butembo-Beni. Le Gouverneur de Province, fils du terroir, qui a pris part à cette messe, a invité les Evêques à une réunion de concertation avec les Officiers supérieurs de l’armée, venus de Kinshasa et de Kisangani, pour une mise au point sur la situation sécuritaire et opérationnelle dans la région de Beni.
Au cours de cette rencontre, les Evêques ont plaidé pour la ration et la solde régulière des militaires, tandis que les militaires ont sollicité l’intervention de l’Eglise pour aider rétablir la confiance dans les relations civilo-militaires, fortement dégradées ces derniers temps à Beni.
C’est à l’issue de cette rencontre que les Evêques ont entamé la troisième phase de leur mission en prenant la route de Butembo où ils sont arrivés ce même 18 janvier en début de soirée, après deux écales, à Kabasha et Mavoya.

Lydie Waridi Kone, Chargée de communication / Evêché de Goma

«Arrêtez de tuer vos frères»,Interpellation des Evêques de l’Afrique Centrale aux auteurs des massacres à Beni

Continuant leur mission à Beni, les Evêques de l’ACEAC ont rencontré les délégués des prêtres et agents pastoraux de la zone pastorale de Beni, les délégués paroissiaux des Commissions Justice et Paix, les membres de l’Union de la Jeunesse Catholique et les rescapés des massacres.

Le moment fort de la journée fut, en ce dimanche17 janvier 2021, la célébration de la messe solennelle pour TOUTES DETRESSES, à la paroisse Ste Thérèse d’Avila de Beni-Cité. Une foule nombreuse a bravé le soleil pour y prendre part. A juste titre on peut dire que la cour de l’Ecole primaire surplombée par l’esplanade de la Place du Cinquantenaire qui jouxte l’Eglise, était noire de monde. Certains chrétiens ont parcouru plus de 35 km.
Toutes les générations représentant diverses couches de la population y étaient présentes. Les délégués d’autres confessions religieuses n’ont pas manqué au rendez-vous : anglicans, protestants, musulmans … sont aussi venus clamer leur aspiration à la paix durable. Les autorités publiques n’ont pas été absentes. C’est tout Beni qui est venu prier pour la paix.

Et pour joindre l’agréable à l’utile, la liturgie pieusement inculturée a été agrémentée par un folklore fort priant. Du rythme, de la beauté, de la prière, de la foi… sur fond des exhortations très suggestives  des célébrants : « Rien ne peut expliquer le nombre de 6.000 morts à Beni » a déploré Mgr François-Xavier Maroy, « Arrêtez de tuer vos frères », a lancé Mgr Marcel Madila à l’attention des massacreurs, et à Mgr José Moko de conclure « Celui qui tue n’a pas la paix en lui ».
La réponse du berger à la bergère s’est faite à travers une belle mélodie polyphonique du Groupe vocal « Prior Cantoris » illustrant les multiples détresses qui sévissent dans la région de Beni :
« Contraint à quémander pour manger, et à négocier pour dormir, pourquoi suis-je rejeté comme de la saleté, que ferai-je … tous mes parents ont été tués ! »
En effet, il faut passer par Beni pour le comprendre, et le vivre.

Lydie Waridi Kone, chargée de communication, Evêché de Goma

Vive tension à Goma: la police étouffe une manifestation des étudiants qui exigent la reprise des cours

C’est entre 9h et 10h que les premiers manifestants ont été visibles sur l’artère principale de la ville , la route nationale numéro 4 Goma-Sake, scandant des chants pour la reprise des cours et empêchant la circulation, barricadant la voie par des pierres.

Une unité de 3 agents de la police en première intervention d’urgence, à la hauteur de 3 paillottes va essayer de remettre tout en ordre, exigeant aux riverains de degager chacuns devant sa porte les amas de pierre sur la voie publique.

Pendant ce temps, les jeunes grevistes vont poursuivre leur mouvement de colère, avant que la police ne fasse usage de tirs de dispersion.

Les activités reprises, quelques minutes après, la police reste tout de meme sur ses gardes et multiplie les rondes.

La psychose demeure au sein de la population, pendant ce temps, certains syndicats des enseignants ont annoncé une manifestation au bureau du ministere de l’éducatiin au Nord-kivu.

Emmanuel BARHEBWA