Après la ville-province de Kinshasa, son épicentre, ainsi que la province de l’Ituri; la pandémie du Covid-19 commence à gagner petit à petit, d’autres provinces de la RDC. Cette semaine, trois nouvelles provinces ont été touchées. Il s’agit de la province du Sud-Kivu, qui a enregistré ses deux premiers cas dimanche 29 mars; et qui en compte trois actuellement ; la province du Nord-Kivu dont le 1er cas a été détecté mardi 31mars à Goma, et qui compte 5 cas aujourd’hui ; ainsi que celle du Kwilu dont l’unique cas confirmé a été déclaré vendredi 03 avril.
Alors qu’elle comptait 81 cas
dimanche 29 mars dernier, la RDC
enregistre à ces jours, 161 cas confirmés de la maladie à corona virus.
Le nombre des cas ne cesse de croitre au pays depuis la notification du 1er cas
le 10mars 2020 à Kinshasa. Il faut noter, par ailleurs, que depuis le début de
la maladie; 18 personnes sont mortes et 3 patients ont été guéris.(données de
l’INRB mis à jour dimanche 05 avril 2020).
Le
docteur MUYEMBE, a-t-il accepté que le vaccin contre le Covid-19 soit expérimenté
sur les congolais?
Cette question
figure parmi les sujets qui ont fait débat sur les réseaux sociaux cette
semaine.
Dans une vidéo qui a circulé vendredi 03 avril sur les
réseaux sociaux, le Professeur-Docteur Jean-Jacques MUYEMBE, coordonnateur de
l’équipe technique de la riposte contre la pandémie du corona virus en RDC, a
affirmé que « la RDC est candidate pour faire les essais cliniques du
vaccin contre le Covid-19 » un vaccin expérimental proposé, parait-il, par
les pays occidentaux.
Les réactions des congolais, comme toujours, n’ont pas
tardé de se balancer sur les réseaux sociaux.
« Nous ne sommes pas de cobayes », « S’ils
veulent nous vacciner, qu’ils commencent par nos représentants », »
l’Afrique n’est pas un laboratoire »,
« pourquoi accepter ce vaccin chez nous alors qu’il y a plus de
malades et des morts chez eux? » Ces textes, lus dans plusieurs groupes
whatsapp, comme sur plusieurs réseaux sociaux, illustrent le mécontentement et
le désaccord des congolais contre ce vaccin.
Des réactions qui ont poussé le docteur Jean-Jacques
MUYEMBE, à revenir sur cette question dans son point de presse du samedi 04
avril dans la salle de conférence de l’INRB.
« Je suis moi-même congolais et je ne permettrai
jamais d’utiliser les congolais comme cobayes. » a-t-il déclaré, soulignant
que son intention dans la fameuse vidéo, ayant circulé sur les réseaux sociaux,
n’était pas d’affirmer que la vaccination commencerait en RDC sans que le
vaccin ne soit testé auparavant en Amérique et ailleurs.
« Mon intention en parlant de vaccin COVID-19 n’était
pas d’affirmer que nous allons commencer la vaccination en RDC sans qu’il ne
soit testé auparavant en Amérique et ailleurs. Des essais de vaccination ont
déjà commencé dans ces pays notamment les USA et la Chine » a-t-il précisé,
rappelant que la maladie à virus ébola a été vaincue en RDC suite à un vaccin
expérimental. À lui d’ajouter que l’urgent pour l’instant c’est de se focaliser
sur l’évolution des cas de Covid-19 en RDC.
En Afrique le débat sur ce vaccin expérimental, a
commencé un peu plutôt sur les réseaux sociaux.
En effet, le 1er avril dernier, lors d’une intervention
sur la chaîne française LCI; de deux médecins français, qui parlaient du vaccin
BCG (proposé pour lutter contre le Covid-19) et des modalités de ses essaies
cliniques; un médecin propose l’Afrique comme milieu favorable pour
l’expérimentation dudit vaccin, qualifiant le continent d’être hautement exposé
à la contamination.
« Si je peux être provocateur,
est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de
masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait
d’ailleurs sur certaines études avec le sida, où chez les prostituées, on
essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées ? » déclare Jean-Paul Mira, chef de service de
médecine intensive et réanimation à l’hôpital parisien Cochin.
Une déclaration qui va être comprise comme une
insulte l’égard du peuple africain et
qui va susciter plusieurs réactions des internautes africains refusant
« d’être considérés comme des cobayes ».
Jean-Paul Mira a présenté ses « excuses les plus sincères
» à « celles et à ceux qui ont été heurtés, choqués, qui se sont sentis
insultés par des propos que j’ai maladroitement prononcés » rapporte le media
en ligne « Le point ».
Le
Nord-Kivu touché; Le gouvernement prend des nouvelles mesures
Le Nord-Kivu est la 3ème province de la RDC, à être
touchée par la pandémie de Covid-19; cette pandémie qui, à ces jours est déjà
présente dans 5 provinces de la RDC.
Le premier cas du Nord-Kivu a été testé et déclaré
positif par l’équipe de la riposte mardi 31 mars 2020. Il s’est agit d’un sujet
nigérien, arrivé à Goma le 18 mars, en passant par Kigali et dont les 1ers
symptômes s’étaient manifestés le 23 mars, jour de son isolement. Après la
confirmation positive des tests de l’INRB, le gouvernement va annoncer le jour
suivant, le lancement du processus d’identification des contacts de ce 1 er
cas.
Alors qu’elle continue à attendre la déclaration de
l’éradication complète de la maladie à virus Ebola sur son territoire; cette
autre épidémie qui a tué une bonne partie de
sa population; la province du Nord-Kivu va ensuite enregistrer quatre
cas supplémentaires, dont 2 à Beni et 2 autres à Goma, ce qui va porter à 5, le
nombre total de cas en province jusqu’à ce dimanche 5 avril 2020.
Face à cette situation, le gouvernement provincial ne
tardera pas à réagir. Vendredi 03 avril 2020, le comité restreint de sécurité
de la province du Nord-Kivu, convoque une réunion urgente pour passer en revue
la situation d’urgence sanitaire qui prévaut dans la province. De cette
réunion, ressort un communiqué officiel en place des nouvelles mesures pour
empêcher la propagation du virus dans les zones non encore touchées. Les plus
strictes de ces mesures sont celles de l’isolement pendant 14 jours, des villes
de Beni, Butembo et Goma à dater de ce lundi 06 avril 2020. En ville de Goma où
plusieurs cas ont été enregistrés au niveau provincial, le gouvernement décide
de suspendre les mouvements des populations de Goma vers l’intérieur et
vice-versa, excepté les denrées alimentaires et les produits de première
nécessité; le trafic Beni-Butembo est également suspendu. Le même
communiqué conseille aux populations de
ces 3 villes isolées d’observer un
confinement volontaire (c.à.d ne sortir de la maison que si l’on a des
courses essentielles à effectuer). Les marchés, quant à eux, restent ouverts
tout en respectant les mesures d’hygiène.
Retenons que
depuis le 2ème cas positif enregistré en ville de Beni le vendredi 03 avril
dernier, et qui a porté à 5 le nombre total des cas en province du Nord-Kivu,
la province n’a notifiée aucun nouveau cas jusqu’à ce dimanche 05 avril.Pendant
ce temps,les services compétents continuent à se mobiliser pour identifier les
contacts de tous ces cas déjà confirmés.
Emmanuel BARHEBWA