Le gouverneur de province confirme la présence du Corona Virus dans la province du Nord-Kivu.

La ville de Goma fait désormais partie des villes touchées par le Corona Virus. Le Gouverneur de la province du Nord-Kivu l’a précisé ce mardi devant la presse. On dirait qu’il a donné raison aux rumeurs qui ont couvert les réseaux sociaux la journée du vendredi 27 mars 2020. Dans son message à la presse ce mardi matin, Carly Nzanzu Kasivita a donné des détails sur la personne porteuse du virus à Goma invitant la population au calme et à l’observance des mesures de prévention tout en conviant les groupes armés à une cessation immédiate de leurs hostilités en vue de permettre aux paysans de bien exercer leurs activités agropastorales qui permettraient une stabilité économique du Nord-Kivu pendant cette période de crise sanitaire.

  Les cas du COVID-19 ne cessent de grimper en République démocratique du Congo. Alors que le pays n’a connu que seulement trois guérisons depuis le 10 mars 2020, date de début de la pandémie en RDC, ce mardi 31 mars 2020, dix-sept autres cas viennent d’être enregistrés qui ramènent le cumul à 98 cas avec huit décès. A cette liste s’ajoute le Nord-Kivu qui devient ainsi la quatrième province en RDC à être touchée par le Corona Virus.

Goma, un sujet nigérian

« L

a Province du Nord-Kivu vient de notifier dans la nuit du 30 mars 2020, un cas de coronavirus » commence le gouverneur dans son point de presse en faisant des éloges aux « équipes de surveillance ainsi que les Prestataires » dans les structures sanitaires du Nord-Kivu de faire leur travail ‘’avec professionnalisme’’

Le gouverneur poursuit et confirme qu’il s’agit d’un « sujet nigérian de 44 ans, de sexe masculin, œuvrant dans une organisation humanitaire sur place à Goma ». Sans donner des détails sur l’identité de la personne ni le nom de l’organisation humanitaire, Carly Nzanzu signale que ce cas est en isolement depuis le 23 mars 2020. « Il est parti du Nigeria le 18 mars 2020 pour Goma via Kigali où il avait passé nuit. Le lendemain 19 mars 2020, il prit la route jusqu’à Goma en passant par la grande barrière. Le 23 mars, il se présente à l’hôpital pour ‘’toux et douleurs thoraciques’’ ». Le malade qui ‘’s’est lui-même conduit à l’hôpital’’ avait été extrait d’autres patients et isolés. « Grace à la vigilance de nos services techniques, partant de la définition des cas de Coronavirus ‘’COVID-19’’, ce malade suspect avait été extirpé du lot des autres patients et placé en isolement dès ce premier jour de consultation et le prélèvement des échantillons avait été réalisé le même jour. »

Goma est touchée, le gouverneur précise

Dans son message, Carly Nzanzu Kasivita confirme et précise la mise à jour sur le compte Twitter de l’OMS hier lundi 30 mars 2020 tard la nuit. « Les résultats de l’analyse effectuée à l’INRB Kinshasa permettent de confirmer ce jour, le 1er cas positif en province du Nord-Kivu et dans la ville de Goma » tout en soulignant que les mesures sont déjà prises pour la sécurité de la population. « Aussitôt que les résultats de l’analyse ont été partagés cette nuit, les dispositions utiles ont été prises entre autres le renforcement de la quarantaine et le prépositionnement d’une équipe bien outillée pour une bonne prise en charge de ce cas »

L’Engagement communauté pour lutter contre le COVID-19

Le Corona Virus déclaré à Goma, le gouverneur de province appelle sa population ‘’au calme et à la sérénité dans cette lutte âpre’’. Il rassure sa population de sa détermination à riposter contre cette pandémie. Il rappelle les mesures de prévention contre la maladie à coronavirus « Le gouvernement provincial saisit cette occasion pour appeler les Nord-Kivutiens à l’observance stricte des mesures d’hygiène ainsi que celles publiées par le Chef de l’Etat pour se protéger soi-même ainsi que pour la protection de toute la communauté. Ainsi, adoptons le comportement responsable à travers la mise en pratique des mesures de prévention pour couper la chaine de transmission de ce COVID-19. L’appropriation par la communauté de bonnes pratiques familiales essentielles demeure le véritable socle du succès quand il faut livrer une lutte où la science a montré ses limites. Ensemble, mobilisons-nous pour mieux prévenir,  éviter et contenir la propagation de la maladie à corona virus, COVID-19 dans la province du Nord-Kivu. Malgré la dangerosité et la virulence de ce COVID-19, il ne restera pas invaincu s’il lui est opposé un véritable engagement communautaire.  ‘’Si ensemble, nous nous liguons nous le vaincrons’’. Je ne saurai clore mon mot, sans dire que la province du Nord-Kivu a déjà pris des mesures de protection qui sont en train d’être renforcées pour épargner notre population du risque d’une contamination incontrôlée. C’est ainsi que j’en appelle à une mobilisation générale de toutes les couches de la population ainsi que toutes les composantes de notre société. »

Le gouverneur du Nord-Kivu finit son speech en invitant tous ceux ayant été en contact avec le malade de se présenter au centre de santé proche et les partenaires techniques et financiers à appuyer la lutte contre la pandémie du COVID-19.

Patrick BASSHAM

La chanson  »Yo Nani », nouveau titre de l’artiste El-Weezya, accuillie à Goma avec succès

Le public de Goma a accueilli avec pompe la nouvelle chanson d’El-Weezya. Déjà connu par un grand public en peu de jours est une production du label F-Victeam de Fally Ipupa, mentor, qui, en octobre dernier annonçait son soutien au vrai Mutawala.

Entre danse et ambiance, avec un rythme aiguisé qui, d’ailleurs, ne surprend plus le public, Yo Nani panse aussi les mœurs altérées en début d’année par différents vices tels que les sextapes, conflits entre ainés et cadets, un vrai retour vers l’époque de Franco avec son ‘’Très impoli’’

Yo Nani, un titre qu’il vous appartient d’écouter dès maintenant si ce n’est déjà fait !

La biographie de Chantal FAIDA MULENGA-BYUMA

« C’est le siècle des femmes. L’impact féminin manque à l’humanité. Impliquons-nous, engageons-nous tant au milieu culturel, social et politique »

Née le 5 septembre 1988 à Kigali, Faida Mulenga-byuma Chantal est une jeune activiste des droits des femmes, philanthrope et bloggeuse. Mariée et mère d’une fille, elle est la quatrième née d’une fratrie de huit. 

Enfance

Au cours de son enfance, Chantal se rappelle qu’elle était une âme très généreuse qui partageait ses collations avec ses amis.

Jeunesse

 Bien tôt, pendant qu’elle poursuivait ses études à l’Université Libre des Grands Lacs où elle a obtenu, en 2011, sa licence en sciences économiques et de gestion, Chantal était arrivée à surmonter son manque de confiance en soi en devenant une femme dynamique, leader des jeunes. Elle devient ainsi porte-parole adjointe des étudiants et coordonna le comité interuniversitaire des étudiants du Nord-Kivu 

Vie politique

 A l’issu de ses études universitaires en 2011, elle décide de poursuivre une carrière en politique et adhère au parti politique ADR Alliance pour le Développement et la République au sein duquel. Grâce à un exercice continuel de perfectionnement et de coaching,  elle a su imposer son leadership et gravir rapidement les échelons. En 2018, elle en est une des candidates députées provinciales pour la ville de Goma. 

Bien que n’ayant pas été élue, Chantal n’a pas courber l’échine et a continué à influencer et représenter  les jeunes et femmes de sa ville de Goma et du pays à diverses instances. En effet, en Août 2016, elle  préside le 1er Congrès Régional des jeunes femmes politiques qui est composé d’un réseau remarquable de plus de deux cents jeunes femmes politiques de la RDC.

Philanthropie

 Détentrice d’un master en leadership, gestion des ressources humaines et prévention des conflits de la Haute École de formation des leaders et certifiée championne en Genre, Chantal est également impliquée dans les mouvements associatifs des jeunes. En 2012, elle crée Uwema UPENDO YA WAKONGOMANI ELEKYA MWANAMKE NA MUTOTO, une asbl qui défend les droits sociaux économiques des femmes et des enfants en difficulté au Nord-Kivu. Plus de 115 bourses offertes aux enfants en abandon scolaire ainsi qu’un accompagnement social et culturel de ces derniers. En sus, près de 30 femmes et hommes chefs de ménages ont bénéficié des sessions de formation sur la santé sexuelle reproductive et sur les notions élémentaires d’éducation financière pour leur autonomisation.

Aussi, grâce à elle, de nombreux jeunes des milieux défavorisés de la ville de Goma accèdent désormais à plus de 3.000 livres de divers domaines de la Bibliothèque PEFPAFIJ (Programme d’Action pour la Formation Intégrale de la Jeunesse) qu’elle a Co-initié avec plusieurs bienfaiteurs locaux et internationaux tels Books for Congo.

 Chantal Faida a été plusieurs fois reconnue non seulement au niveau national mais aussi international comme une jeune femme influente de sa communauté. Nominée militante associative pour la RDC par le GAFA (Gala de la Femme Africaine) en France en 2015,  elle est reconnue 18ème sur 50 femmes influentes en Afrique par le Magazine africain ONEWORLD En 2017. Parmi ses reconnaissances figurent également celle de « Jeune Page d’Espoir » ou encore de « femme influente de la RDC » par le Magazine Kivuzik. 

 Aux jeunes, elle conseille de se lancer sans calculs au service de la communauté. “Si l’échec pointe son nez, c’est que vous êtes sur la voix d’inventer une idée originale. Soyez persévérants et payez pour vous former continuellement.” 

Condition féminine

Chantal Faida est l’une des femmes  ambitieuse qui croient en l’auto-émergence d’autres femmes. Elle  pense que  « la femme est la flamme dont l’humanité a besoin avec acuité pour briller ». Elle constitue la moitié de la population humaine donc l’autre aile de l’oiseau qui  lui permet de voler haut. «En RDC, le potentiel féminin n’est pas encore exploité et c’est la raison de notre misère »

Aux femmes, elle dit “c’est le siècle des femmes. L’impact féminin manque à l’humanité. Impliquons-nous, engageons-nous tant en milieu culturel, social et politique !” 

Vision et rêve

Chantal dit : « Une grande ambition brûle dans ma tête c’est de motiver les milliers de jeunes femmes et hommes à donner le meilleur d’eux-mêmes pour léguer un héritage légendaire à l’humanité. Chaque âme est un don pour l’humanité. Dieu ne gaspille pas en créant l’humain. Il a placé un trésor en chacun d’entre nous. »

COVID-19 : Que sont devenus les consommateurs de l’eau importée du Rwanda ?

Les conséquences des mesures de lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19 en RDC, sont déjà perceptibles à Goma. Plusieurs habitants de Goma qui préféraient consommer l’eau du Rwanda se retrouvent actuellement dans l’impossibilité de l’obtenir suite à la fermeture de la frontière Congolo-rwandaise, à travers laquelle cette eau leur parvenait

Les revendeurs de cette eau, comme les consommateurs ( leurs clients), ne savent plus à quelle Saint se vouer durant cette période de la pandémie du Corona virus. Les uns sont réduits au chômage et les autres sont obligés de se procurer désormais de l’eau par d’autres moyens, malheureusement plus couteux.

Kivunyota Hebdo a rencontré cette semaine certains consommateurs ainsi qu’un revendeur de cette eau, pour savoir comment ils vivent cette période dramatique où ils en sont privés.

Léon, un jeune de Goma, revendeur d’eau (du Rwanda vers Goma), nous révèle qu’il est au chômage depuis que le gouvernement a pris la décision de fermer ses frontières. Il ne sait plus quoi faire.

« Ça fait déjà une semaine qu’on a fermé la frontière… Depuis lors, je ne travaille pas car je n’ai plus accès à l’eau du Rwanda…cette mesure nous a beaucoup bouleversé. » raconte-t-il regrettant le fait que  les consommateurs aussi en souffrent car ceux-ci n’arrivent pas à consommer l’eau produite localement par la REGIDESO.

De leur côté, les congolais qui consomment cette eau (en provenance du Rwanda), nous révèlent qu’ils souffrent doublement en cette période de la pandémie.

« À part l’angoisse que nous avons tous face à cette dangereuse maladie, nous sommes butés également au problème de pénurie d’eau potable…Ceci fait à ce que nous, qui sommes habitués à consommer l’eau du Rwanda, traversions actuellement une double souffrance! » s’inquiète Jonathan TSHILOMBO, membre d’une famille qui n’a toujours consommé que l’eau du Rwanda.

Plan B

 » Pour faire face à cette situation, ma famille et moi,  recourons actuellement à l’eau minérale, produite par certaines entreprises locales… Ce qui est dommage, c’est que cette eau nous coûte parfois le double, voire même le triple de celle du Rwanda, que nous obtenions à un prix abordable. » ajoute-il rappelant au gouvernement qu’à part la protection de la santé  de ses citoyens, il doit aussi songer à protéger ces derniers contre la famine ou le manque des biens de premières nécessités.

À la question de savoir pourquoi ces gomatraciens préfèrent plus consommer l’eau du Rwanda par rapport à celle produite localement par l’entreprise congolaise REGIDESO, plusieurs d’entre eux présentent comme motifs le caractère salé de l’eau de Goma, d’autres parlent de son impureté, pendant que certains disent que cette eau n’étanche pas leur soif.

« Le fait pour moi d’être habitué à la consommer l’eau du Rwanda, me pousse à établir une grande différence entre elle et celle de notre ville. J’ai réalisé que l’eau de Goma est trop salée. En plus, dès que je la bois, ma soif ne s’étanche jamais… » nous révèle Jonathan TSHILOMBO qui affirme d’ailleurs, avoir un jour développé des maux de ventres qu’il croit avoir des relations avec « l’eau de Goma » qu’il aurait consommé deux jours plus tôt.

« Nous demandons à notre gouvernement de revoir ces mesures et de prendre des dispositions visant à soulager toutes ces personnes qui consomment l’eau du Rwanda et qui en sont privés actuellement. Celles-ci souffrent énormément durant cette période de la pandémie. »

 » Il est vrai que la maladie est là et qu’elle tue énormément! Mais il ne faut pas oublier  aussi que la famine est là peut également tuer! » soulignent enfin ces congolais.

Alors que le monde entier célébrait le 22 mars dernier la journée internationale de l’eau, la situation d’accès à l’eau potable dans la ville de Goma demeure un casse-tête. La population a stéréotypé la potabilité de l’eau fournie par certaines entreprises  congolaises. Serge Koko, président de l’Association, jeune professionnelle de l’eau, s’inquiète de cette situation. Depuis deux ans, il ne cesse de se battre pour l’accès à tous à l’eau potable, ce qui devrait être une priorité en cette période de confinement contre la pandémie de COVID-19.

Emmanuel BARHEBWA

L’ECHAPPEE BELLE : La province du NORD-KIVU n’entrera pas « encore » sur la liste des provinces infectées par le COVID-19

La province du Nord-Kivu n’entrera pas encore sur la liste des provinces affectées et infectées par le COVID-19. Soulagement, allégresse, ou juste un mal évité qui finirait par lui serrer la gorge tôt ou tard ?

Nous vous proposons dans ce numéro les épisodes d’un feuilleton viral rédigé cette semaine entre incertitude, turpitude et désinformation.

endant que la pandémie du COVID-19 continue à semer mal et désolation à travers le monde, en République Démocratique du Congo, les points sont fermés pour combattre et barrer la route à « l’ennemi publique numéro un » dont les forces ne cessent  de gagner du terrain. 81 cas confirmés ce lundi 30 mars 2020 dont huit décès et deux cas à Bukavu confirmés par le gouverneur Théo Kasi. Dans 81 cas enregistrés, aucun n’appartient à la province du Nord-Kivu, comme cela a initialement été annoncé par le coordonnateur de la riposte contre le COVID-19, le professeur Docteur Muyembe, le soir du jeudi 26 au vendredi 27 mars 2020, une nuit qui s’est entièrement déclinée dans la peur et l’incertitude. Jusqu’aux environs de douze heures du vendredi, la province du Nord-Kivu sait qu’elle a enregistré un cas mais nul n’a l’idée dans quel coté exactement, dans quelle partie de la province le virus a été déclaré. Le Docteur Muyembe lui-même n’en a pas fait mention pendant sa déclaration du jeudi sur la situation du COVID-19 en RDC.

Nord-Kivu, l’épée de Damoclès est suspendue

Le soleil du 27 mars 2020 se lève sur Goma et toutes les autres parties de la province du Nord-Kivu mais l’écho de ses rayons est funeste et effroyable. Une psychose règne au sein de la population du Nord-Kivu, depuis le matin de ce vendredi 27 mars 2020, au lendemain de la déclaration du 1er cas confirmé du coronavirus au Nord-Kivu par le coordonnateur de l’équipe technique de la riposte contre le Covid-19 en Rdc.

Les premières réactions de plusieurs Nord-Kivutiens, après avoir appris « la mauvaise nouvelle », s’inscrivent dans le sens de vouloir savoir quelle est l’origine de ce 1er cas confirmé du Nord-Kivu. « Le Nord-Kivu est vaste. Dire qu’un cas a été enregistré au Nord-Kivu, c’est nous laisser en confusion…le docteur devrait préciser le territoire, la ville, l’hôpital, ou encore le lieu de provenance de ce cas » déclare sur Kivunyota Hebdo, Jean-Pierre,un jeune de Goma.

« Lorsque les sources officielles ne donnent pas assez de précision sur une information si délicate comme celle-là, elles donnent la place aux rumeurs et aux fausses informations; ce qui pourra semer la panique au sein de la population » souligne à son tour Ruphin AGANZE, un autre jeune qui s’est confié à nous.

Les rumeurs que craint ce jeune se font déjà entendre au sein de la population

La boite de pandore est ouverte

A l’absence d’une vraie information, officielle ou pas, le peuple ne s’empêche pas de s’auto-informer, de s’imaginer et se partager ses propres informations, tant pis qu’il ne s’agisse que des rumeurs. C’est ce qui se passe à Goma ce vendredi matin. Les rues demeurent ébrouées, la population se déchire, les mesures de sécurité sont renforcées dans toutes les entreprises et organisations, même dans certaines familles, des rendez-vous importants sont annulés. L’ennemi est présent, qu’importe où il est, il est au Nord-Kivu, donc à Goma, peut-on entendre.

Sur la toile, les réseaux sociaux se sont inventé des histoires pour fermer la boite de pandore que le Dr Muyembe a ouverte en donnant une information imprécise. Par exemple, une certaine opinion fait savoir qu’un patient d’origine nigérienne, arrivé à Goma en passant par le Rwanda, et qui présentait des signes apparentés au covid-19, se serait évadé de l’hôpital général de Goma. Une information qui continue à semer la psychose à Goma.

 La plus célèbre est celle selon laquelle « le coordinateur  RH de Rescue (IRC) qui serait arrivé à Goma une semaine plus tôt  après avoir séjourné à Kigali au Rwanda. Staff Ert (Emergency Response Team), il habiterait une Guest avec d’autres expatriés à Goma. »

On se rappellera aussi que deux jours plus tôt, une rumeur a circulé à Goma faisant état d’un cas trouvé aux cotés d’ASRAMES, rumeur à laquelle la coordination d’Heal Afrika a vite mis fin à travers un communiqué partagé sur les réseaux sociaux. On apprendra que le cas suspect près d’ASRAMES n’était autre qu’un soulard embourbé dans son ébriété.

Carly NZANZU intervient, la boite de pandore est  fermée

En début d’après-midi de ce vendredi 27 mars 2020, le gouverneur de la province du Nord-Kivu devance le Dr Muyembe en précisant devant la presse que le Nord-Kivu n’a enregistré aucun cas confirmé de COVID-19. Il révèle que ce cas est bel et bien celui de l’Ituri plus précisément  à Nyakunde. Les échantillons de Goma et ceux d’Ituri seraient arrivés ensemble au centre de traitement, il y a eu confusion dans le rendu des résultats.

Cette annonce du gouverneur du Nord-Kivu met fin à un cycle de psychose et d’intox. Carly Nzanzu KASIVITA ne manque pas de rappeler que le danger n’est pas tout de même écarté, tout en invitant la population au respect des mesures de prévention. Il promet également d’entrer en contact avec son collègue d’Ituri pour envisager des dispositions sécuritaires entre les deux provinces, celle de l’Ituri quelques années plus tôt  ayant été à l’origine de la présence d’Ebola au Nord-Kivu.

Un peu plus tard dans l’après-midi, le docteur Muyembe emboite les pas du gouverneur du Nord-Kivu, dément sa déclaration de la veille en donnant des détails sur le cas confirmé en Ituri. « Il s’agit d’un homme de 35 ans, un congolais exploitant minier de profession résidant dans le village Mbadi à Nyakunde dans la province de l’Ituri. »

Le docteur Muyembe indique que les investigations sont en cours, pour déterminer si c’est un cas autochtone ou importé. Le cas a été isolé précise-t-il, et l’échantillon a été prélevé puis envoyé à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) qui l’a confirmé comme cas de Covid19.

Ironie du sort, on apprendra ce samedi que la société civile a réfuté complètement cette confirmation de Muyembe en assurant qu’il n’y aurait aucun cas de COVID-19 dans le village de Nyakunde comme ils veulent le faire croire. La même personne prétendument atteinte du COVID-19, interrogé par un journaliste local a nié complètement ne pas être atteinte de ce virus.

Imprécision et guéguerre

L’impression dans la déclaration du professeur Muyembe le jeudi laisse à désirer. Dans la situation actuelle, des mesures appropriées devraient être prises en compte, avec certaines prudences avant qu’une autorité se prononce sur l’évolution du COVID-19. La coordination de la riposte devrait peut-être être dotée (si elle n’existe) d’une cellule de communication imposante qui conseille efficacement en vue de ne plus donner des informations imprécises.

Au cours d’une réunion stratégique débutée ce samedi 28 mars 2020 et qui devra ce clôturer ce dimanche 29 mars 2020, réunion portant sur la gestion de la crise liée à la maladie à coronavirus, et connaissant  la participation  de  Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre, Gilbert Kankonde, vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Eteni Longondo, ministre de la santé,  le Chef de l’Etat a déploré les diverses erreurs dans la gestion publique de cette situation, avant d’ insister sur la cohérence dans la riposte « de laquelle dépendrait la confiance de la population ». Il  a aussi  donné  des orientations claires et précises pour une meilleure coordination  de l’action de lutte contre la pandémie. 

Par ailleurs, il convient de déduire que le Nord-Kivu pour ne pas dire Goma, demeure au bord du précipice. Si deux cas ont été envoyés au centre de traitement (IRND) et que l’un a été confirmé, ce qu’il y a des cas qui sont suspects à Goma ou ailleurs au Nord-Kivu, des cas sur lesquels aucune autorité ne s’est jusque là prononcée.

Restons sur nos gardes !

Patrick BASSHAM et Emmanuel BARHEBWA