C’est à travers l’art qui véhicule en même temps un message de paix et valorise la culture des peuples de l’Est de la RDC que le centre AMANI, situé en territoire de Nyiragongo redonne l’espoir de vie à une demi-centaine de personnes de troisième âge et autres nécessiteux tous azimuts du coin.
Alors que la région reste sous le choc de l’insécurité liée aux affrontements entre l’armée régulière (FARC) opposée aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) à la frontière avec la République du Rwanda; le centre lui, a su maintenir ces citoyens chez eux dans l’agglomération de Kabalekatambi, à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Goma dans le Groupement MUJA.
Eux, en effet, ils n’ont pas pu fuir les derniers affrontements qui ont renvoyé plusieurs habitants de groupements mitoyens, Kibumba et Buhumba; aller chercher asile dans les abords de la ville de Goma et dans les familles d’accueil.
Ils ont plutôt renforcé leur activité de tissage de panier afin de maintenir leur stabilité socio-économique et guérir des plaies de stigmatisations sociales.
En effet, dans la région, les personnes de troisième âge et autres désoeuvrés sont souvent la proie à une marginalisation qui ne dit pas son nom.
Par ailleurs, le panier tissé des mains de ces citoyens de Nyiragongo reste totalement fait à base de feuilles de palmier séchées.
Le BIKINDO, en langue locale, est une matière première qui vient généralement des régions du Grand Nord de la province du Nord-Kivu à une centaine de kilomètres au Nord de Goma, et ans le territoire de Walikale, à près de cinquante kilomètres à l’ouest de la ville touristique du pays, deux autres régions où l’insécurité n’a pas dit son dernier mot depuis plus de 30 ans.
Par ce panier donc peint aux couleurs verte, bleue, jaune… Le centre AMANI transmet le message de ces artisans de la paix du territoire de Nyiragongo.
Bien plus, il s’agit d’un panier bio, qui joue un rôle majeur, non seulement dans la conservation des écosystèmes verts de l’Est de la RDC, mais aussi, il intervient dans la rencontre entre les peuples et cultures de la région.
Les revenus tirés de ce tissage permet aussi aux hommes et femmes groupés au sein du Centre AMANI se constituer en Associations Villageoises d’Epargne e de crédit qui octroient à leurs membres des moyens rotatifs de commerce afin de subvenir aux besoins de leurs ménages.
Fondée en 2007,le Centre AMANI, après 10 ans qu’il a travaillé en faveur des enfants en besoin extrême, s’est plutôt tourné plutôt vers la protection de la femme, des jeunes désoeuvrés et des personnes de troisième âge, et pour dire, couper le mal à la racine.
Pour parvenir à ses fins, il procède par les domaines de la protection, du peace-building, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’art.
Flavien Muhima