Philosophe, journaliste, philanthrope congolaise, Lydie WARIDI KONE, actuelle responsable du service de la communication au sein du bureau diocésain de la Caritas/Goma, est actuellement basée à Goma, capitale touristique du pays à l’Est de la RDC.
Le 19 janvier 1988 à Bumba dans province de la Mongala (ancienne province de l’Équateur), Lydie Waridi, teint chocolaté, taille moyenne, avec une voix fine et un ton fignolé, moins timide (« d’un petit sens de l’humour »); voit le jour.
Fille de Monsieur Sylvestre Kone et de Madame Marthe Kabuyaya, Lydie Waridi est cadette et unique fille au sein d’une famille de 7 enfants.
Enfance
Fille unique et cadette d’une famille nombreuse, Lydie Waridi n’a pas du tout passé une enfance facile. Elle passe tout son temps à vouloir s’affirmer…à vouloir prouver qu’elle vaut mieux et qu’elle est capable devant ses frères.
« Mbaruwayi » (du swahili, »irondelle »en français) pour exprimer sa petitesse et son attitude loquasse, ou « Charles » pour exprimer sa « masculinité », tels sont les surnoms lui collés souvent par ses frères.
Trop jeune, Lydie apprend de son père l’amour de la science et de la philosophie suite notamment aux multiples dialogues autour des grands penseurs et savants de l’histoire, qu’ils entretiennent plusieurs fois aux heures tardives de la nuit.
De sa mère, qui n’a pas fait des longues études, elle reçut plutôt une autre pédagogie: l’amour et l’affection maternelle.
L’une des expériences que Lydie retient de cette pédagogie, c’est le fait pour sa maman d’avoir accepté de la porter au dos à l’âge de huit ans ( grande fille qu’elle était), quand elle disait avoir des malaises. Cette expérience d’amour maternel, se souvient-elle, n’est jamais sorti de son coeur depuis… C’est à partir de là, estime Lydie, qu’elle a puisé toute la compassion et l’amour maternels dont elle fait preuve actuellement.
Jeunesse et parcours scolaire
Après ses études primaires à l’Ecole Primaire d’Application de l’Institut de Goma (EPAIGO) et son cycle secondaire au Lycée Chemchem (Une école conventionée Catholique des Soeurs Ursulines) à Goma puis à l’institut Technique Social de Ndjili à Kinshasa ; Lydie a du mal à faire le choix du domaine qu’elle doit emboiter à l’université.
En effet, après avoir décroché son diplôme d’Etat en 2006, elle ignore presque tout de la carrière qui lui serait favorable.
Tombée, pendant les vacances (après la sixième des humanités), sur un livre d’un philosophe professeur de l’UNIKIN » Mbuy Mukalay » et illuminée par les discussions avec son papa autour de grands penseurs, Lydie Waridi devient passionnée de la philosophie et décide faire ses études universitaires en Philosophie à l’université Catholique du Congo.
De nouveau, seule fille dans un auditoire constitué uniquement d’hommes, elle se retrouve encore butée à son combat de tous les jours : celui de vouloir s’affirmer. Mais cette fois, cest devant ses camarades d’auditoire, ses enseignants et autorités académiques qu’elle doit le faire.
Durant tout son parcours academique, Lydie s’insurgera contre toute idée ou pratique tendant à la favoriser ou lui donner certains avantages dûs au simple fait qu’elle soit seule dame parmi les hommes. Cela l’amènera à travailler dur et à donner le meilleur d’elle-même pour prouver, une fois de plus, qu’elle mérite et qu’elle est capable. Une attitude qui lui valut le surnom de « une homme », lui attribué par ses camarades philosophes.
Elle finit ses études universitaires avec une mention distinction. Tout de suite, Lydie voit plusieurs horizons s’ouvrir devant elle.
En 2010, lors de son passage à Goma après ses études; elle prend part à une émission dans une chaine de radio-télévision de la place.
Sollicitée par le directeur de ladite chaine, en quête des journalistes-dames, celle-ci se lance dans une nouvelle aventure: le journalisme.
La philosophie dans le journalisme
Cinq ans durant, Lydie Waridi anime des émissions au sein du Groupe de Presse Mishapi Voice Tv, dans lesquelles elle transmet au public ses pensées philosophiques.
« Optimisme tous azimuts » c’est l’une de ses émissions qui connaîtra du succès et qui la fera découvrir au grand public de la ville volcanique.
L’émission aborde les thèmes axés sur la motivation et le développement personnel et touche plus la jeunesse.
Lydie raconte y avoir donné, sans que le public ne s’en rende compte, « quelques cours de philosophie ».
De Son côté philanthropique ?
En 2015, Lydie est embauchée à la Caritas/Goma, une organisation de l’Église catholique oeuvrant dans le domaine humanitaire et les projets de développement, après une année de stage au sein de la même institution.
A travers son nouveau travail et les descentes qu’elle effectue dans les milieux reculés de l’Est de la RDC, elle est touchée par la misère indescriptible dans laquelle vivent ses compatriotes (plus particulièrement les enfants).
Très compatissante, elle écrit des articles et publie des images sous forme des plaidoyers afin d’attirer des assistances en faveur de ces démunis.
Cette année-là, grâce à une photo d’un enfant qu’elle capture dans le territoire de Masisi(province du Nord-Kivu) ravagé à l’époque par la malnutrition infantile, un partenaire de la Caritas est touché et n’hésite pas d’apporter de l’aide en faveur de cette zone de santé.
Cette expérience et bien tant d’autres poussent Madame Waridi, philanthrope depuis son plus jeune âge, à apprécier son travail au point d’affirmer qu’il sagit là « du travail de ses rêves » qu’elle effectue.
« Créer un orphelinat pour venir en aide aux enfants vulnérables » est son plus grand rêve, nous confie-t-elle.
Sa lutte féministe
Lydie Waridi s’est toujours indignée contre toute idée ou pratique tendant à minimiser les compétences et les efforts des femmes. Son regret est que « certaines femmes adhèrent à ces idées et se sous-estiment elles-mêmes »
« Etre deux fois plus meilleure » c’est sa philosophie, son principe. Lydie exagère un peu dans sa redondance de motivation pour s’adresser à ses contemporains au sujet de ce qu’elle appelle elle-même « sa ligne éditoriale ». Ce rappel à se depasser s’adresse généralement aux femmes nous dit WARIDI.
Vie de famille
Mariée depuis 2012, Lydie Waridi Kone est mère de deux jeunes filles.
Toute philosophe quelle est, elle va épouser l’autre extrémité du courant idéologique : elle s’unit par le mariage à un théologien.
« Mon mari et moi, parfois nous nous livrons à de longues discussion scientifiques où parfois on n’est d’accord sur rien, mais après de longues journées de travail, on s’offre des moments de détente, agrémentés par la musique, une musique dansante, « une musique qui fait bouger »» lâche-t-elle dun ton relaxé.
Quant à son plat préféré, Lydie Waridi est plus « carnivore ». Elle préfère de la viande plus que tout aliment ; une culture qu’elle a adoptée de son foyer.
Animée par le choc idéologique, Lydie ne se laisse pas fanatique d’un seul modèle ou une idole fixe, elle est plutôt attirée par toutes les personnes qui excellent dans leur carrière. Elle est surtout de l’école de la méritocratie.
« L’échec ne doit pas faire partie de notre vocabulaire. Il ne faut jamais baisser les bras » conclut-elle envers la jeune génération qui doit, selon elle, comprendre que le monde est une compétition où personne n’a le droit dêtre parmi les derniers.
Emmanuel BARHEBWA