Réchauffement climatique à Goma : un fort ensoleillement sur la ville menace la vie des enfants

La ville de Goma, à l’Est de la RDC, comme plusieurs régions du monde, vit depuis un certain temps des phénomènes étranges , que les scientifiques lient aux effets du réchauffement climatique planétaire.

L’ensoleillement à forte intensité des rayons lumineux, un parmi ces phénomènes, devient du jour les jours une terrible menace pour les populations et plus particulièrement pour les enfants qui sont exposés au soleil durant des longues heures, indiquent plusieurs sources rencontrées par Kivu Nyota qui s’est intéressé à cette question cette semaine.

En effet, la situation des enfants de la rue demeure de plus en plus préoccupante dans la ville touristique de la RDC, décrient toutes nos sources, du point de vue de leur exposition face aux effets du changement climatique.  Dans plusieurs artères de la ville, peut-on les voir circuler, sans aucune protection contre les puissants rayons solaires actuels, moins encore contre le froid en cas de pluie ; ce qui accroit davantage leur vulnérabilité face aux conséquences de ces aléas climatiques.

Pour le dermatologue Docteur Rémy KAKULE NDOVYA, responsable du dispensaire de consultance dermatologique du Nord-Kivu, DICODERMANOKI, le fait pour ces enfants d’être tout le temps exposés aux rayons solaires, les prédispose aux risques de développer plusieurs maladies cutanées, dont le cancer de la peau.

A l’en croire, ces risques ne concerne pas que cette catégorie d’enfants (les enfants de la rue, ndlr) voilà pourquoi tout parent doit veiller à ce que les enfants soient toujours placés sous un abri, leur permettant d’échapper ce danger. 

« Quand il fait tellement chaud, il est important que les parents placent les enfants sous les abris. Si un parent envoie son enfant quelque part, il est strictement nécessaire, qu’il lui dote d’un parapluie en cette période. N’exposons pas nos enfants aux rayons solaires. Pour le cas des enfants de la rue, il est mieux que le gouvernement Congolais mette en place un mécanisme de leur encadrement… » Indique le Docteur.

KAZAMWALI Baltazard, ce septuagénaire soucieux des questions environnementales, reconnaît également le danger qu’il y a pour les enfants de rester longtemps sous le soleil et plaide pour la protection de ces derniers. « Nous devons garder nos enfants dans les maisons et dans des endroits où il fait beau vivre, où l’on trouve de l’air propre. Il est très probable qu’en prenant de l’eau sale, en aspirant de l’air pollué, les enfants contractent des maladies »

Que le gouvernement Congolais, recommande-t-il, fasse de tout son mieux, en collaboration avec tous ceux qui se chargent des questions environnementales ; à prendre au sérieux ce fléau. « Sinon les choses vont s’empirer davantage, si rien n’est fait pour sauver notre environnement »note KAZAMWALI.

Pour autant, Melissa, cette habitante de Goma, est préoccupée par les conditions difficiles que traversent les enfants de la rue. Elle estime que la seule façon de résoudre le problème au profit de ces enfants c’est amener les autorités à travailler durement à améliorer le quotidien de la population.

« Je voudrais juste appeler le Président de la République, le premier ministre et son gouvernement, de muser beaucoup plus sur le quotidien du Congolais.

Cela passe par la création d’emplois, l’amélioration des conditions sécuritaires, afin d’amener chaque parent à bien Veiller sur son enfant.

Parce qu’à force pour un enfant de passer tout son temps dans la rue sous un soleil ardent, l’expose à beaucoup de maladies des mains sales, à des hémorragies, même des accidents. Tout cela parce qu’il n’y a personne qui veuille sur lui. Que ce soit sa mère son père, en tout cas, personne ! 

En fin de compte l’argent qui servirait à garantir de meilleures conditions sociales nécessaires à cet enfant sera encore utilisé pour payer la facture médicale… ». a-t-elle déclaré.

Le réchauffement climatique, déjà une réalité à Goma

<< Ce que je ressens ce dernier temps, m’amène à conclure que le réchauffement climatique est aujourd’hui une évidence… La façon dont ce soleil tape ces jours, nous on n’a pas connu ça, il y a 5 ou 10 ans… et je crains que cela ne touche très profondément les enfants… >>…s’inquiétait il y a quelques semaines une habitante de la ville de Goma.

L’avis de celle-ci est partagé par KAZAMWALI Baltazard, Jardinier depuis plus de 20 ans et passionné des questions environnementales. Celui-ci  dit avoir constaté et enregistré, quoique non scientifique; des changements climatiques spectaculaires, rien qu’en se basant sur l’évolution de l’ensoleillement…

« Aujourd’hui, il y a des grands changements. Une simple comparaison que j’établie entre 2016 et 2021, je trouve des modifications.

Le soleil devient de plus en plus piquant et ardent à tel enseigne que vous sentez que la peau brûle.

Et de par mon expérience, je commence à retrouver dans mon jardin, des oiseaux morts calcinés par le soleil » témoigne-t-il.

Le dermatologue Docteur Kakule NDOVYA, une fois de plus, en voit des effets secondaires très graves sur la santé cutanée des enfants…

« Parmi les effets des rayons solaires sur la peau, c’est qu’il faut voir l’hyperpigmentation de la peau.

Un enfant qui était clair peut arriver à faner. Pour les albinos particulièrement, leur peau peut être décomposée par cette lumière, ça se solde par la quératite, pour engendrer à la longue, un cancer de la peau. 

En Afrique nous en observons beaucoup moins des dégâts de ce genre, mais il y en a plein en Europe » fait-il savoir avant d’inviter tout le monde à ne pas trop s’exposer au soleil.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

Réaction du Vice-Gouverneur du Nord-Kivu au sujet des abris provisoires des sinistrés détruits par le vent à Nyiragongo.

Lors d’une interview exclusive accordée à Kivu Nyota dimanche 29 aout 2021, le commissaire divisionnaire Jean-Romuald EKUKA LIPOPO, vice-gouverneur militaire du Nord-Kivu a donné sa version des faits quant à la récente destruction par le vent des quelques abris provisoires des sinistrés du Nyiragongo ; sujet qui a laissé couler encre et salive sur la toile en ville de Goma et ailleurs les semaines dernières.

D’après le vice-gouverneur, c’est plus ou moins soixante-dix maisons qui ont été détruites par la pluie et le vent au niveau du site de Kanyarushinya où sont battus, sur fonds du gouvernement congolais, 969 abris provisoires pour les populations sinistrées de la dernière éruption du volcan Nyiragongo.

A l’en croire, le gouvernement congolais qui, selon lui, “avait voulu parié au plus pressé pour que ces sinistrés s’installent le plus tôt possible dans ces abris”, a directement réagi après cette tragédie et toutes ces maisons détruites sont en pleine réconstruite à ce jour.

« Suite à cette tragédie qu’ont connus les habitants de Goma et des environs (l’éruption du Nyiragongo, ndlr), le gouvernement national a réagi et a voulu parier au plus pressé…Le gouvernement a commandé la construction de plus ou moins 1000 abris. Mais ce ne sont que des abris qui doivent être habités provisoirement pendant 6 mois ; et  à l’issu de ces six mois le gouvernement construira en dur. Et nous avons construit pour parier au plus pressé parce que…bon…le temps déjà de construire en dur, mais où seront les sinistrés ? Les déplacés où seront-ils ?…. Et donc pour parier au plus pressé, le gouvernement a commandé cet ensemble d’abris dont 969 à Kanyarushinya, 31 au niveau du village de Kinyanga, et à peu près 500 abris avec nos partenaires de la croix rouge derrière l’hôpital mobile…» a-t-il fait savoir.

Et d’ajouter : « le vent et la pluie sont arrivés… ce sont des éléments naturels que nous ne pouvions pas prévoir, surtout dans un milieu volcanique comme celui-ci,…ils sont arrivés et ont détruits plus ou moins soixante-dix maisons mais qui sont déjà en train d’être reconstruites, pour recevoir ces sinistrés à qui le gouvernement national a promis ces abris pour les y installer provisoirement en attendant qu’il construise pour eux six mois après… »

Aux sinistrés qui vivent jusqu’à ce jour dans des familles d’accueils et dans divers sites, le vice-gouverneur demande de garder leur mal en patience “car le gouvernement ne ménage aucun effort pour les installer dans ces abris provisoires et construire pour eux des abris définitifs.”

Emmanuel BARHEBWA

Nord-Kivu : Nouvelle naissance d’un bébé gorille dans le parc national des Virunga

Cette nouvelle naissance a été localisée dans la zone de Nyabisika, en plein parc des Virunga au Nord-Kivu, en date du 13 Août 2021.

Cette naissance porte à douze, le nombre des naissances dans la famille des gorilles localisés dans le PNV.

Il faut par ailleurs, préciser que la nouvelle naissance est de la famille Wilungula, qui est à sa 3ème procréation depuis le début de l’année 2021. 

La famille Wilungula, fait partie du trio familial des gorilles dans les Virunga, rapportent les sources près le parc national des Virunga.

L’an 2021, nombreuses naissances de gorille ont été recensées dans le parc des Virunga. l’Institut Congolais pour la Conservation de la nature, ICCN, indique que durant le mois de juin 2021, les effectifs des gorilles repertoriés étaient de l’ordre de 167.

Au delà de ces chiffres, l’ICCN poursuit qu’environ 59 gorilles autres, sont habitués mais ne sont toujours pas identifiés.

Situé en province du Nord-Kivu dans la partie Est de la RDC, Le parc des Virunga, il faut le dire, est émaillé des groupes armés qui s’adonnent au braconnage. La carbonisation et la menace permanente de ses espèces suite à ce contraste, inquiètent.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

RDC : Retrait du parc de Salonga de la liste des patrimoines en péril, quel avantage pour la population?

Le secteur environnemental Congolais a accueilli une bonne nouvelle… Elle est consécutive au retrait de l’un de ses patrimoines naturels, de la liste des écosystèmes en péril par l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, UNESCO.

En effet, en date du lundi 19 Juillet 2021, l’UNESCO a retiré le parc national de la Salonga, de la liste du patrimoine mondial en péril, une délibération qui résulte des efforts entrepris par la RDC dans la sauvegarde de la nature notamment.

Où situer le parc de la Salonga ?

Un des plus impressionnants espaces protégés de la RDC de part sa richesse en terme de biodiversité, le parc national de la Salonga est à localiser en plein centre du bassin central du Congo. 

Ses spécificités, qui sont-ce?

Le parc national de la Salonga renferme le Bonobo, le Paon Congolais, l’Eléphant de forêt et le Crocodile africain à museau étroit ou faux gavial d’Afrique. Mais hélas ! Ces espèces figurent sur la liste des individus menacés.

Uniquement accessible par voie hydrique, le parc de la Salonga est aux côtés de plusieurs autres espaces protégés du pays, un des gros sequestreurs du CO2 au niveau planétaire… Il est donc sans nul doute, composante du poumon forestier d’Afrique.

faune du P.N.de Salonga

Patrimoine de l’UNESCO mais proie des destructeurs?

Enrôlé sur la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO aux années 1984, cela n’a pas empêché le parc national de la Salonga de se laisser envahir par des braconniens, encore moins des convoitises d’exploitation pétrolière… C’est cette menace biface (braconnage d’un côté et exploitation pétrolière de l’autre), qui conduisire l’UNESCO à enrôler cette aire protégée sur la liste mondiale des patrimoines en danger, les années 1999. 

Il faut poursuivre à dire que, le braconnage enregistré dans cette aire protégée durant une période donnée, a sensiblement affecté les effectifs des penchydermes (éléphants) dans cette réserve, jusqu’à entraîner leur chute spectaculaire… En même temps, au soir de son mendat à la tête du pays, Joseph Kabila KABANGE alors Président de la RDC, a signé un décret qui autorisait une exploitation pétrolière dans ce parc, par une firme Sud-africaine DIG Oil. Cet accord qui prévoyait le partage des retombées de l’exploitation pétrolière entre cette firme et la RDC, (selon l’agence de presse Bloomberg), n’a fait que motiver la décision de l’UNESCO (celle de l’enrôler sur la liste des patrimoines en péril).

Avec plus ou moins 36 milles kilomètres carrés de superficie, le parc national de la Salonga << naissait >> aux années1970.

De la lutte contre le braconnage au retrait des patrimoines en risque,… un combat à ne pas négliger…

Lors d’une conférence digitale tenue du 16 au 19 juillet 2021, le comité du patrimoine mondial est revenu sur les grandes motivations du retrait de la Salonga, de la liste des patrimoines en péril.  Oui, c’est suite aux améliorations constatées au niveau même à de la onservation dudit parc. Pour ne pas en faire allusion, « Ces dernières années, un travail important a été accompli en matière de lutte contre le braconnage », a souligné l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, UNESCO.

L’UNESCO note tout de même, une stabilisation des populations de Bonobos dans le parc, ainsi que le rétablissement des populations des penchydermes, qui se refait quand même, quoi que pas très vite. « La gestion de la Salonga a été vraiment améliorée. Par ses actions dans le parc, l’Institut congolais pour la conservation de la nature, ICCN en collaboration avec plusieurs Organisations qui y interviennent avec l’aide de certains bailleurs de fonds également, a produit des avancées »… a laissé entendre, le Directeur de l’Observatoire satellitaire des forêts d’Afrique centrale, Monsieur Landing Mané.

Dans la séquestration du carbone, n’écartez pas Salonga!

Des études, plusieurs d’ailleurs, ont démontré la place du parc de la Salonga dans la régulation du climat. En fait, la Salonga, c’est aussi la zone dite tourbière, qui encercle du gaz carbonique emprisonné depuis des centaines de milliers d’années, l’empêchant de se propager et constituer un danger pour les citoyens. Les scientifiques et les environnementalistes surtout, voient en cela, un atout non à mariginaliser, dans la lutte contre les perturbations climatiques. La protection de ces forêts, permet de réguler le climat mondial, et par dessus tout, aider à la protection de l’humanité,… Laisse entendre Landing Mané.

Avec 30 milliards de tonnes de carbone stockés par la Salonga, ne vous en doutez pas!…

145 milles Kilomètres carrés, soit une superficie plus vaste que la République d’Angleterre, sont couverts par des tourbières, (zones humides qui accueillent une grande biodiversité, du bassin du Congo et surtout de la Salonga). Les recherches faites par l’organisation pro-environnementale Greenpeace, ont mis en clair que ces tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone.

Ainsi, la gestion rationnelle de la tourbière en vue de la quantification de sa capacité d’absorption de carbone, devrait faire l’une des préoccupations majeures du gouvernement Congolais, pas seulement pour le simple plaisir, mais surtout pour chercher à capitaliser cet acquis au profit de l’économie du pays, via le programme mondial du <<crédit carbone>>.

La RDC, pays-poumon de la planète de part ses réserves tant forestières qu’hydriques, bénéficie encore très moins de son patrimoine naturel. Pourtant, il est impossible aujourd’hui, de parler << environnement mondial>>, sans faire allusion à ce pays.

Entre menace de déforestation et d’exploitation minière et pétrolière, entre dérèglementation forestière et politique environnementale opaque au pays,… la RDC voit ses forêts se fondre sans en bénéficier le moins, sans non plus mesurer les retombées surtout néfastes que cela représente pour le pays lui-même et la planète en général.

John TSONGO THAVUGHA, Goma-RDC

Eruption du Nyiragongo : les retombées environnementales sont énormes et ont des effets sur la santé humaine (prof. Adalbert MUHINDO)

Les éruptions volcaniques, bien que passées, présentent des risques très graves de pollution de l’air dans les zones éruptives et par ricochet sur la santé des êtres vivants peuplant ces zones. Cette affirmation publiée dans les études de  plusieurs chercheurs en la matière, a été approuvée par le Professeur Adalbert MUHINDO SYAVULISEMBO, directeur de l’observatoire volcanologique de Goma OVG, dans une interview exclusive accordée à Kivu Nyota mardi 05 juillet 2021.

En effet, les poussières produites par le volcan sont très dangereuses sur la santé de l’homme et des bêtes. Celles-ci sont entassées sur des légumes et sur le pâturage, et cela  pourrait avoir un impact létal sur les individus qui en consomment, notent plusieurs chercheurs, dont ceux d’EMEP (European monitoring and evaluation programme), qui ont étudié l’effet de l’éruption Holuraun du volcan Baroarbunga en 2014-2015, sur la pollution soufrée de l’air en Europe.

Au fait, les éruptions émettent d’énormes quantités de dioxyde de soufre  SO2. Ce S02, se transforme par oxydation au contact de l’atmosphère, en fines particules appelées aérosols sulfatées, SO4. Ces poussières présentent des effets asthmatiques et sont susceptibles de provoquer des maladies des poumons, ainsi que des pathologies cardio-respiratoires graves, notent les mêmes sources.

En ville de Goma, le volcan Nyiragongo est entré en éruption en date du samedi 22 mai 2021. Pour comprendre ce qu’aurait représenté cette éruption sur la pollution climatique, nous sommes allés à la rencontre du volcanologue Professeur Adalbert MUHINDO SYAVULISEMBO, directeur de l’observatoire volcanologique de Goma OVG.

Lors de l’interview avec le volcanologue, celui-ci a approuvé la véracité de ces études abordant plus les questions relatives à la proximité existant entre le volcan Nyiragongo et le lac Kivu (pourvu d’une quantité non négligeable du gaz methane) entre lesquels se retrouve « la très précieuse ville de Goma ».

« Le volcan est un grand polluant ! Le gaz produit par le volcan, pollue à une très grande échelle l’atmosphère. Le volcan renferme en son intérieur, un lac de gaz, appelé panache de gaz. Ce panache de gaz constitue une grande pollution. Le plus souvent c’est cette forme de fumée que vous observez au-dessus du cratère, qui se propage dans l’atmosphère et qui constitue un grand polluant …»,  indique le Professeur Adalbert SYAVULISEMBO, directeur général de l’observatoire volcanologique de Goma, OVG.

Comme la région de Goma renferme le volcan au Nord et le lac Kivu au sud, qu’en est-il aussi du gaz méthane de ce lac ?

« Oui, si le volcan renferme un panache de gaz, le lac Kivu, renferme par contre, du gaz méthane. Ce gaz ne présente pas un risque zéro, vis-à-vis de la population riveraine. Le plus souvent, vous assistez à une asphyxie des individus dans des endroits où il est concentré, les citoyens ordinaires l’appellent Mazuku ».

Dans quelles circonstances l’éruption du volcan entrainerait l’explosion du gaz méthane du lac Kivu ?

« En fait, le gaz méthane se concentre au fond du lac, en dessous des eaux. Pour qu’il y ait explosion de ce gaz, il faut que la lave entre en contact avec le réservoir du gaz.

Mais quand on essaie de comparer la quantité des eaux au-dessus du gaz dans le lac Kivu, à celle du lac Nios qui avait provoqué l’asphyxie des personnes au Cameroun ;  on trouve qu’elle est grande. Pour qu’explosion il y ait, il faut que la lave provoque un bouleversement des eaux, jusqu’à toucher ce réservoir de gaz.

En 2002, la lave est entrée doucement dans le lac, mais pas d’une manière brutale. Il faut donc qu’il y ait une grande masse de lave, qui vienne bouleverser d’une manière brutale, ces eaux, pour ensuite ouvrir le couloir à une quelconque explosion. Mais sinon, nos chercheurs de l’OVG se sont penchés sur le lac Kivu, et ont montré qu’il était encore stable ».

Lors de la récente éruption, vous avez ordonné l’évacuation des habitants de Goma, alors qu’ils ne couraient aucun risque, selon vos explications… Pourquoi ?

« Vous avez senti avec nous des tremblements de terre qui ont provoqué des fissures. Et ces fractures étaient des bouches potentielles de coulées des laves.

Et nous, on craignait deux choses : est-ce que ces fissures-là ne vont pas servir des bouches éruptives ?, est-ce que cette lave qui sortait à partir de la partie Nord de la ville ne va pas progresser ? Et si elle progressait, quelle est la zone qui serait envahie ? Raison pour laquelle nous avons demandé à la population d’évacuer ».

L’exploitation de ce gaz est-elle alors envisageable ces derniers temps ?

« Evidemment ! Le premier ministre en a parlé, même le ministre de la recherche scientifique ainsi que celui des hydrocarbures, voire le chef de l’état. Et je crois que l’exploitation de ce gaz va permettre de réduire sa quantité et produire de l’électricité pour la population.

 Au Rwanda on le fait déjà. Et nous d’ici peu, on pourra lancer le dégazage. Le ministre des hydrocarbures indique que plusieurs projets sont déjà signés dans ce cadre »… nous a signifié leProfesseur Adalbert MUHINDO SYAVULISEMBO, directeur de l’observatoire volcanologique de Goma OVG.

Lors de la dernière éruption du volcan Nyiragongo, il a été visible dans l’atmosphère, des poussières noires. Ces poussières, pouvaient se déposer sur des objets déposés voir déstabiliser la vue.

A cet effet, les experts volcanologues et sanitaires, ont conseillé le port du masque et des lunettes, pour amoindrir les risques liés à l’inhalation de ces poussières et leur absorption par la muqueuse oculaire.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

Goma : La jeunesse dit non à l’exploitation du pétrole dans le parc national de Virunga

L’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga continue de susciter des tensions au sein des cœurs des uns et des autres à travers la province du Nord-Kivu et à l’extérieur.

Le 5 Juin de chaque année, journée mondiale de l’environnement, une équipe composée en majorité des jeunes, a organisé une séance de réflexion sur les enjeux qui guettent l’environnement, en particulier les grands changements qui ont secoué la planète depuis les trois dernières décennies.

Ces jeunes, ont, lors de différentes prises de parole, démontré que les dernières années de clôture du 20 ème siècle, l’environnement a connu une pression de l’activité anthropique qui a bouleversé les écosystèmes forestiers tant au niveau local que mondial.

<<J’ai été personnellement surpris en attendant que la grande réserve forestière du Brésil a été frappée par un incendie spectaculaire.

Le fait que le président Brésilien Joao Bol SONARO n’ait pas été en mesure de contenir le feu, a occasionné un ravage de plusieurs hectares, et cela est une véritable perte en terme de réservoir de séquestration du CO2.

Je pense que tous ces phénomènes d’incendies incompréhensibles couplés à la progressive fusion de la glace polaire, ne devraient pas nous laisser indifférents.

C’est une interpellation parlante, preuve d’un réchauffement climatique réel, avec des faits très immédiats.

Malheureusement tous ces événements ne semblent pas attirer l’attention des « grandes puissances » qui sont censés prendre cette question en main.

À notre niveau en tant que jeunes, nous devrions changer notre façon de réfléchir là-dessus, encore que les dirigeants actuels sont tous vieux pour la plupart et risquent de nous léguer un joli problème, que nous devons coûte que coûte résoudre…

Faire semblant comme si cela ne nous concerne pas, c’est une façon de décliner une lourde responsabilité qui risque de nous affecter et nos descendants…

Que chacun pose un acte de quelle nature ou taille soit-il, pourvu que ce dernier entre dans le cadre du maintien de l’environnement.

Ça peut être la plantation d’un arbre, la collecte des déchets plastiques, l’éducation environnementale tout autour de soi à l’intention de ses proches, etc.

Et là, nous pourrons nous rassurer que nous contribuons chacun à ce qui le concerne, à la préservation de l’environnement…>> a souligné Patrice chercheur en Environnement. 

Non à l’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga

Depuis un temps, l’entreprise SOCO, a signé un contrat d’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga, patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cette exploitation, pourrait entraîner la pollution des eaux du lac Édouard, partie de ce parc, jusqu’à conduire à la mort de plusieurs espèces halieutiques, de quoi dépend pourtant la vie des milliers des populations riveraines.

Des organisations de la société civile Congolais ainsi que plusieurs organisations pro environnementales dénonçant ce qu’ils ont appelé << la volonté délibérée des gouvernants, à sacrifier la vie des personnes, des végétaux et des animaux… qui dépend de ce parc >>.

Pour Justin MUTAESHA, membre de l’association des jeunes pour le progrès et développement du Congo AJPDC, l’exploitation du pétrole dans le parc, est une approche qui remporterait des moyens colossaux dans les caisses de l’État.

Néanmoins, dans le contexte actuel où tout le monde reste touché par les effets néfastes directs du réchauffement climatique, cette exploitation n’a pas sa raison d’être.

Maintenir le parc intact, estime-t-il, générerait plus d’argent par le tourisme, le crédit carbone, la purification de l’air, la sauvegarde de la biodiversité… au profit des générations contemporaines et futures en même temps.

La population riveraine du parc, veut l’exploitation du pétrole

En dépit des efforts des uns et des autres à plaider pour la sauvegarde du parc au détriment de l’exploitation du pétrole, les populations riveraines en lisent une démarche téméraire.

Les populations riveraines ont depuis longtemps et toujours, dénoncé leur non association à la gestion de ce patrimoine, et par conséquent, elles méconnaissent réellement le pourquoi de son existence car à leur entendre dire, elles n’en bénéficient pas.

Par contre, dénoncent-ils, c’est de cette protégée que proviennent les rebelles qui pillent leurs biens, qui kidnappent leurs proches et ses gestionnaires s’arrogent les terres des pauvres paysans.

Tous ces aspects ont contribué à encrer une méfiance des riverains vis à vis des gestionnaires et du parc lui-même, regrettent les jeunes de l’AJPDC.

La population a raison !

Ce point de vue partagé par un participant à la séance, soutient que les gestionnaires du parc national des Virunga, ont annoncé il y a 3 ans, qu’ils créeraient plus ou moins 45 milles emplois en faveur des riverains du parc.

Ces emplois permettraient de résorber le chômage de plusieurs citoyens qui, par manque d’occupation, s’adonnent courageusement à la pêche illicite sur les eaux du lac Édouard, au braconnage en plein parc et à la carbonisation, par la coupe folle des essences forestières de cette aire protégée.

Dans la même perspective de réduire l’impact de la pression anthropique sur le parc, les autorités de l’ICCN (Institut Congolais pour la conservation de la nature) section des Virunga ont lancé des projets de construction des centrales hydroélectriques, pour fournir du courant électrique aux citoyens et qui leur permettrait de ne plus utiliser la braise pour cuisiner … ce qui réduirait la perte d’essences arboricoles par carbonisation.

Mais hélas ! l’ICCN, n’a créé que près de 9 milles emplois en contradiction à ce qu’il a annoncé précédemment. Il a commencé à produire de l’électricité certes, mais à quel tarif la population accède-t-elle à cette denrée ? S’interroge ce citoyen.

Comment reconstruire la confiance entre la population et l’ICCN ?

Pour y arriver, plusieurs approches doivent entrer en jeu.

Il faudrait que la gestion du parc des Virunga passe de la gestion << autoritaire à la gestion mixte communauté locale-autorités de l’ICCN ;

Il faudrait que les gestionnaires du parc vulgarisent correctement le bienfondé de son existence ;

Il faudrait également que les gestionnaires du parc construisent des écoles, des hôpitaux, des ponts et autres édifices de valeur en faveur des riverains, et cela permettrait à ces habitants de se rendre réellement compte de cette aire protégée leur apporte… soutiennent la plupart des participants à la séance.

Un des 17 plus grandes destinations touristiques du monde et un des top 7 du continent Africain, << le parc national des Virunga mérite toute une autre place de valeur que celle de le réduire à la destruction par l’exploitation du pétrole >>, indique Justin.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC