La mort de l’étudiant Congolais dans la ville de Bangalore en Inde lundi 2 août 2021 a engendré des remous dans les esprits des Congolais et a suscité des tentatives de vengeance chez certains,… une situation qui n’a pas laissé sans réaction certains observateurs joint par Kivu Nyota, qui n’ont pas tardé à lancer des appels à l’apaisement craignant que le pays ne soit plongé dans une série des violences à tendances xénophobes.
Que faire pour que les congolais vivant à l’étranger, les étudiants en particulier, ne soient plus victimes des traitements inhumains ? Faut-il se venger en diminuant l’hospitalité vis-à-vis des étrangers vivant au pays, tel que le soutiennent certains congolais? Faut-il trouver d’autres mécanismes plus pacifiques pour réclamer une justice transitionnelle d’après les avis des autres ? Ou encore faut-il réfléchir sur l’amélioration du système éducatif dans les universités du pays pour augmenter la confiance à l’enseignement de la place et diminuer le départ massif des congolais à l’Etranger à la recherche d’une meilleure formation ? Des questionnements ne cessent de se formuler dans tous les sens après cette énième tuerie d’un congolais vivant à l’étranger.
L’indignation des congolais
Des mouvements citoyens, des acteurs de la société civile, ainsi que les citoyens ordinaires couplés aux politiques, ont tous dénoncé une encontre aux principes moraux consacrant la dignité à l’être humain, telle que reconnue dans la déclaration universelle des droits de l’homme DUDH, après la mort de l’étudiant Joël Malu Shindani, 27 ans, après avoir été sérieusement tabassé et placé en garde en vue par la police Indienne dans la ville de Bangalore.
« Ce qu’a subi l’étudiant Congolais en Inde est inacceptable, intolérable, et nous pensons que la responsabilité de notre Etat jouera son rôle… C’est important que le ministre des affaires étrangères puisse nous donner des réponses, et trouver des mécanismes holistiques permettant de protéger nos compatriotes Congolais vivant en dehors de l’espace Congolais » souligne, Raphaël WAKENGE, défenseur des droits humains et membre du groupe d’étude sur la justice transitionnelle.
À Kinshasa, plusieurs citoyens se sont révoltés et se sont attaqués aux magasins des Indo-paquistanais, comme pour exprimer leur colère suite à la « barbarie » de la police Indienne, qui a entraîné la mort de Malu Shindani, cet étudiant Congolais mort en garde en vue en Inde.
En ville de Goma, des mouvements citoyens ont menacé de passer à la vengeance et faire autant que les citoyens de Kinshasa, dans la mesure où le gouvernement Indien ne présentait pas ses excuses à l’endroit des Congolais…
Pour le mouvement national du Congo MNC, « le comportement inhumain subit par l’étudiant Congolais en Inde, est un symbôle très fort de xénophobie, qui mérite être découragé ».
Les citoyens Congolais ne devraient pas bénéficier d’un tel traitement, qui est, il faut le dire, de « nature à désacraliser la vie des Congolais », note une déclaration lue devant la presse par Érick MUMBERE BWANA PUA, leader du mouvement MNC, en date du samedi 7 Août 2021 en ville de Goma.
« Nous demandons au gouvernement Indien de présenter ses excuses à l’endroit des Congolais, dans les 72 heures, … À défaut de cela, nous allons jouir de notre droit de réciprocité », poursuit la déclaration.
Fallait-il recourir à la violence pour venger Malu Shindani ?
« La violence n’a jamais payé… La répression, la vengeance, … n’ont jamais payé. Je sollicite que nos amis citoyens fassent une relecture pour utiliser des mécanismes non violents vis-à-vis de cette question. Je ne peux pas adhérer à une voie de la répression… » opine WAKENGE encore une fois.
Dans le même angle d’opinion, le directeur général de l’Institut Supérieur de Commerce, ISC-Goma, le Professeur Docteur Joseph Kitaganya voit en ce qu’a fait la police Indienne, une certaine dose de « Xénophobie, comme c’est courant en Asie et en Occident ».
Toutefois, nuance le professeur, « la vie humaine est sacrée. La loi ne nous dit que toute personne humaine a droit à une dignité. Est-ce-que la dignité veut pour autant dire qu’il faut frapper l’autre, le minimiser ? l’écraser ? le maltraiter, l’éliminer ?… Non ! Il faut plutôt se tolérer mutuellement ».
Au sujet de la vengeance, le philosophe semble caustique « Je ne pense pas que la justice populaire soit vraiment appropriée pour nous. Je ne peux pas soutenir la voie de la violence… C’est vrai il y a un certain Jira Arat qui a tellement soutenu la violence jusqu’à la positiver, mais ça n’engage que lui. Je pense plutôt que la meilleure façon est d’accepter l’autre dans sa différence, l’accueillir dans son altérité… » poursuit-il.
La mort d’un étudiant à l’étranger doit interpeller à revoir le système éducatif (Prof J. Kitaganya)
La mort de l’étudiant Malu, devrait interpeller le gouvernement à revoir le système éducatif Congolais, soutient le directeur générale de l’ISC/Goma.
« Dans les années 1970 et 1980, les Camerounais, les Tchadiens, les Sénégalais, venaient étudier chez nous… Mais qu’est-ce qui empêcherait que les gens viennent de l’extérieur vers nous ? Pourquoi c’est seulement nous qui allons à l’extérieur et difficilement les autres venir étudier chez nous ? » S’interroge le Professeur Joseph KITAGANYA, qui insinue qu’il est très important que « Nous travaillions sur notre système éducatif en vue de le rendre plus attractif ».
Le fait pour les étudiants Congolais d’aller toujours à l’extérieur du pays à la recherche de l’éducation, n’est pas un crime, reconnait-il tout de même… « Ils vont à la rencontre d’une autre culture, ce n’est pas à négliger… »
Ainsi, il faudra inculquer aux jeunes d’aujourd’hui, des bonnes valeurs morales, en vue de faire d’eux, des femmes et des hommes complets, fait remarquer le professeur.
« Si chaque Congolais prenait encore Conscience d’œuvrer pour ce pays, comme lui appartenant, je pense que dans 10 ans, ou dans 20 ans, les Indiens aussi commenceront à venir en RDC »… Kitaganya, qui appelle les étudiants à mettre en avant les missions qui les amène à quitter leur pays l’étranger.
Lundi 2 Août 2021 dernier, la police Indienne a ôté la vie à un étudiant Congolais, après l’avoir surpris avec des pillules d’ecstasy, une drogue interdite dans cet État d’Asie.
Joël Malu, 27 ans, est mort après avoir été sérieusement tabassé et placé en garde en vue par la police Indienne dans la ville de Bangalore.
John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC