Comprendre, prévenir et répondre à la menace émergente de la maladie à virus Mpox, tel est l’objectif d’une conférence ayant réuni ce samedi 28 septembre à Goma les étudiants en médecine, les prestataires de santé et les experts en santé publique, dans le cadre de la sensibilisation sur la lutte contre cette maladie dont la progression devient de plus en plus inquiétante en République Démocratique du Congo.
Pour cette organisation d’aide humanitaire œuvrant dans le domaine de la santé, il est crucial que tous les intervenants dans le secteur de la santé soient largement informés autour de cette maladie pour orienter la population sur les précautions à prendre pour limiter sa propagation.
« Nous avons invité trois médecins venus des différentes structures engagées dans la lutte contre cette maladie pour nous donner des informations utiles sur le Monkeypox en cette période où le pays est en alerte maximale suite à la montée inquiétante des cas de contaminations… » a indiqué Muhindo Lwanche Samuel, PCA de Pene Foundation.
Dans leurs interventions, les Docteurs Fabrice Bishenge de l’hôpital de Kyeshero, Kizito Deogratias de l’organisation KEMG(Kivu Emergency Medical Group) et le Docteur André Kabudi ont confirmé, preuve à l’appui, l’existence de cette maladie et « le risque élevé de contamination dans notre région »; avant de donner des renseignements sur le protocole adopté par le Gouvernement Congolais autour de la riposte contre le Mpox.
À ce jour, la RDC présente le plus grand nombre des patients sur un an par rapport à tous les autres pays du monde touchés par ce virus, a reconnu le Dr Kizito Deogratias, invitant les participants à briser le doute et la résistance au sein de la communauté.
« le Mpox est une maladie réelle et elle est présente dans notre pays, dans notre province et même ici en ville de Goma. Ce n’est pas un montage ou un virus créé dans un laboratoire. C’est une maladie mortelle. Mais notre chance est qu’elle se soigne et elle guérit une fois détectée à temps et se prévient… »affirme-t-il.
Réjoui de la forte implication des étudiants en médecine dans cette lutte, le Dr Fabrice Bishenge attend de ces derniers la sensibilisation de la communauté sur la prévention de cette maladie très contagieuse.
Celui-ci a insisté sur le fait que les sensibilisateurs et tous les personnels soignants doivent être habités par « le souci de protéger la communauté et de se protéger soi-même ».
Au sujet du vaccin contre le Mpox, le Dr André Kabudi a souligné qu’il s’agit d’un vaccin aux normes similaires à tous les autres vaccins.
« Ce n’est pas une histoire inventée pour faire je ne sais quel mal, comme les gens le prétendent. C’est un vaccin qui a déjà été utilisé aux États Unis, et il a fait ses effets. Il a été préparé selon les normes que nous connaissons tous, les normes que chaque médecin, chaque personnel médical, a appris à l’école. C’est un vaccin vivant atténué… » a-t-il déclaré.
Le Dr André a rappelé par ailleurs que les mesures de prévention contre le Mpox sont similaires à celles observées lors de la COVID-19, recommandant la diminution des contacts physiques entre les personnes, le lavage fréquents de mains, tousser dans les creux du coude, etc.
Les participants s’engagent à relayer les informations reçues
Étudiante en deuxième année de doctorat en Médecine, Martine Mweze reconnaît que les renseignements reçus autour de cette maladie sont très bénéfiques pour elle en cette période où les nouveaux cas de contamination de MPox continuent à être notifiés dans l’Est de la RDC.
C’est une conférence qui arrive à point nommé, indique-t-elle, « étant donné qu’on a toujours entendu parlé de cette maladie sans savoir comment s’y prendre au moment de la prise en charge, et la prévention ».
« Grâce à cette conférence, j’ai appris comment me comporter face à une personne atteinte, j’ai appris comment l’accompagner de l’isolement jusqu’à la guérison » se réjouit Martine Mweze.
Après cette conférence, celle-ci s’engage à sensibiliser la communauté sur la prévention car, selon elle, « la prévention reste le moyen le plus efficace pour limiter la propagation du virus et éradiquer cette maladie ».
Il sied de noter qu’à la fin de cette conférence l’ONG Pene Foundation a remis des brevets de mérite à ses membres qui ont dernièrement participé à la campagne de déparasitage qu’elle a organisée dans le camps de déplacés de Lushagala au nord-ouest de la ville de Goma.
Emmanuel Barhebwa