La mise en place des infrastructures culturelles, l’organisation des concours artistiques, la prédication des valeurs du vivre ensemble,…
sont des moyens pouvant permettre à la région des grands lacs Africains de retrouver sa tranquillité. Voilà quelques-unes des réflexions poussées ce Vendredi 9 Décembre 2022 en ville de Goma par des professionnels des médias, acteurs de la société civile et dignitaires étatiques.
Ils l’ont fait à l’occasion de la séance d’évaluation de la 2ème phase du projet « média pour le dialogue » de l’ONG Hollandaise, Benevolencija, dans le cadre de son projet « Médias pour le dialogue ».
L’occasion a également permis aux uns et autres d’alimenter des débats houleux et riches autour des origines des conflits qui écument la région des grands lacs, et les voies de sortie de crise.
Les organisateurs, à l’occurrence les interfaces de la benevolencia, ont à leur tour visualisé des vidéos qui peignent la conjoncture contemporaine de la vie dans la région des grands lacs affectée par les conflits depuis plusieurs années.
Lors du débat entre participants, il a par ailleurs été démontré que l’histoire de la région a été depuis longtemps tronquée, manipulée et transmise de façon erronée aux générations. Cela a malheureusement contribué à une compréhension à sens unique des enjeux de la sous-région et a une incidence majeure négative sur la paix dans la région.
Ce manque de paix a été corroboré par la prolifération des discours de haine d’un côté et la victimisation d’un certain groupe de gens « pour survivre à l’ internationale » de l’ autre.
Eu égard à tout ce qui précède, il ressort que les citoyens de la région des grands lacs ont tout intérêt non seulement de comprendre les enjeux de la dégradation de la situation sécuritaire, mais aussi de définir des nouvelles perspectives pour une paix durable. Pour y arriver, nombreux parmi les participants ont reconnu que la culture, le sport, les spectacles,… qui étaient des astuces incontournables pour consolider le vivre-ensemble, le dialogue, l’unité,… ne sont plus prisées comme ce fut le cas dans le passé. Et cela a créé un vide et tel est parmi les causes du manque de paix dans la région.
« Comment valoriser l’histoire commune et les valeurs culturelles partagées entre les peuples de la région des grands-lacs ? »
C’est alors la réponse adéquate à cette question, qui doit être l’une des solutions pour nous permettre de déboucher sur une paix durable, ont estimé les participants à la séance.
Alors que la séance de Goma et Bukavu se poursuivait, le même exercice se poursuivait dans les villes de Kigali au Rwanda et Bujumbura au Burundi.
À la fin des travaux, une mise en commun déduite en une restitution des tous les groupes, a été faite via une jonction zoom.
Plusieurs recommandations ont été formulées par les participants, parmi lesquelles :
La mise en route des groupes des scientifiques à la hauteur de fournir à la communauté à l’issue des recherches, des informations crédibles, susceptibles de contribuer à la consolidation de la paix dans la région des grands lacs ; la formation des journalistes enfin de les rendre à même de donner l’information nette et fiable aux communautés régionales ; la mise en place d’un mécanisme de protection de ces derniers (journalistes et chercheurs), mais aussi doter les médias des moyens pour encourager le professionnalisme ; la mise en place des infrastructures culturelles en vue de redorer la culture ; sans transiger sur l’organisation des concours des artistes à l’issue d’une série des formations de mise à niveau (…).
Enfin, il a été retenu que l’histoire de la région doit être réécrite…
L’histoire de la région des grands lacs doit être réécrite, car elle a été depuis longtemps falsifiée par « les colonisateurs, les politiciens, jusqu’à devenir l’un des facteurs majeurs qui catalysent les conflits et violences devenus endémiques… ». Et pour vulgariser les résultats de cette réécriture historique, il faudrait qu’une synergie des médias soit constituée, pour mettre les informations à partager à l’abri des manipulations, œuvre des faiseurs d’opinion.
Depuis qu’elle œuvre sur terrain, la Benevolencija, affirme avoir déjà organisé diverses sessions de dialogues communautaires transfrontaliers, dans le but justement de pousser des réflexions critiques sur la façon dont l’histoire de la région a été tronquée et falsifiée.
La benevolencia a alors à cet effet, facilité la création d’un espace commun où des jeunes, des artistes et des blogueurs de la région des grands lacs peuvent dialoguer autour des valeurs culturelles partagées,…
S’il faut croire aux propos du coordinateur de la benevolencia, Monsieur Nielsen Witanene.
Dans le but de contribuer à l’amélioration de la stabilité et de la coopération régionale afin de promouvoir la cohésion sociale, la cohabitation pacifique et la création d’un climat de confiance au sein des communautés transfrontalières et migrantes, la benevolencia, cette ONG hollandaise, œuvre sur terrain depuis juillet 2019, via le projet dit : « médias pour le dialogue ».
Ledit projet inonde les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu, et de l’Ituri côté RDC, et les provinces transfrontalières avec la RDC, côté Rwanda et du Burundi, en vue de prendre activement à l’amélioration de la stabilité et de la coopération régionale afin de promouvoir la cohésion sociale, la cohabitation pacifique et la création d’un climat de confiance au sein des communautés transfrontalières, y compris celles issues souvent des pays voisins et sujets sous le statut des migrants.
John TSONGO/ Goma-RDC