C’est au cours d’un atélier ce jeudi 30 mai 2024 à Goma qu’ont été présentés aux partenaires et aux autorités provinciales les résultats du projet « Ukweli Bila Chuki (UBC) »exécuté depuis décembre 2023 dans le sud du territoire de Lubero et le nord de la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru, dans l’objectif de lutter contre la propagation des discours de haine et la désinformation dans cette partie du pays.
D’après Asaph Litimire, superviseur du projet pour le compte de Congo Chek, grâce à ce projet une base des données a été mise en place, sous la facilitation des acteurs sociaux et journalistes locaux, et a répertorié au total 200 discours de haine.
« Ces discours nous les avons catégorisés dans cinq types, notamment les discours qui incitent à la violence, les discours xénophobes, les discours de haine, les discours hableïstes et aussi les alertes » renseigne-t-il.
Pour contrer ces discours, poursuit-il, les trois organisations membres du consortium se sont organisées de manière à faire réfléchir les communautés sur les dangers de pareils discours et sur comment les éradiquer.
« Après les avoir collectés avec les points focaux, Congo Chek donne ces discours de haine à Pole Institute et la Benevolencia, pour produire les contenus radio notamment les spots sous forme de sketchs, les émissions-débats et ensuite l’organisation des tables rondes communautaires… » renchérit Asaph, pour qui « les résultats de toutes ces techniques sont jusqu’ici satisfaisants ».
De son côté Neilsen Witanene, Chef de Bureau de la Benevolencia en RDC, se dit satisfait du pas franchi à travers ce projet, dans le processus de sensibilisation des communautés à la cohabitation pacifique dans ces deux territoires du Nord-Kivu.
Il note que l’insécurité et la guerre du M23 sont restées les défis majeurs dans la mise en œuvre de ce projet.
À l’en croire, certaines localités ciblées par ce projet n’ont pas pu en bénéficier en raison de non accessibilité;
« d’où la délocalisation de certaines activités et l’intégration des journalistes déplacés et d’autres médias dans la sensibilisation ».
Les communautés bénéficiaires veulent consolider les acquis du projet
Invitée à cette séance en qualité de représentante des communautés bénéficiaires du projet « Uhaki bila Chuki », Madame Micheline KALIPI, , a exprimé la satisfaction des populations des zones d’intervention pour qui,selon elle, l’approche du projet UBC est « le réel remède qui est resté longtemps caché ».
« Vu que ce projet vient de stimuler le souci et le désir à trouver des réponses aux problèmes dus aux rumeurs, fausses informations, discours de haine, désinformations qui sont des sources de perturbation de la paix et la sécurité dans la zone, il (ce projet) est alors senti comme le réel remède qui est resté longtemps caché » a-t-elle souligné.
C’est dans cet angle, ajoute-t-elle, que les communautés sollicitent: la consolidation des acquis des ateliers, des sensibilisations organisées sous forme d’émissions radios, séances des monitorings, des tables rondes, documentation et analyses des situations des rumeurs; l’élargissement de la zone d’intervention du projet,…pour ne citer que cela.
L’autorité provinciale représentée par sa conseillère principale en charge de développement; à qui l’ensemble des recommandations ont été remises; a promis l’implication du Gouvernement dans la consolidation des acquis de ce projet tout en demandant aux bailleurs de fonds de ne pas cesser d’appuyer pareilles initiatives qui, selon elle, contribuent largement au processus de recherche de la paix dans cette province ravagée par des conflits depuis de nombreuses années.
il faut dire que ce projet a été matérialisé grâce aux appuis financier et technique des organisations PNUD et GIZ, toutes représentées dans l’activité de ce 30 mai.
Emmanuel Barhebwa