Ouverture de l’Atelier sur la localisation de l’aide humanitaire à Goma : une approche centrée sur les acteurs locaux

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Le Groupe de Travail de la Charte pour le Changement (C4C-RDC), en collaboration avec l’ONGD UPDDHE et l’ONG internationale DanChurchAid, a lancé ce lundi 14 octobre 2024 un atelier sous le thème : « Ensemble pour une localisation de l’aide humanitaire de qualité et redevable en République Démocratique du Congo ». Cet atelier de deux jours, qui se tient dans la salle de conférence du Congo-Unis Hôtel en ville de Goma, province du Nord-Kivu, avec l’appui financier de DunChurchAid-DCA, réunit les acteurs étatiques, humanitaires, locaux, nationaux et internationaux pour promouvoir un leadership humanitaire local et inclusif.

Objectif de l’atelier : promouvoir la Charte pour le Changement

Meshac Nakanywenge, directeur exécutif de l’ONGD-IPDDHE et point focal du Groupe de Travail de la Charte pour le Changement en RDC, a expliqué l’importance de cette activité lors de l’ouverture de l’atelier. Selon lui, l’objectif principal est de vulgariser la Charte pour le Changement auprès de tous les acteurs humanitaires présents en RDC.

« Nous voulons que tous les acteurs humanitaires, étatiques, locaux, nationaux et internationaux puissent connaître la valeur ajoutée de la Charte pour le Changement dans ce précieux processus de la localisation de l’aide humanitaire », a déclaré Nakanywenge. Il a également souligné la nécessité pour ces acteurs de « s’engager, comprendre et s’approprier le processus » de localisation.

La localisation de l’aide humanitaire : une priorité

La localisation de l’aide humanitaire, comme l’a expliqué Nakanywenge, vise à placer les acteurs locaux au centre des actions humanitaires menées sur le terrain. « La localisation de l’aide humanitaire, c’est rendre les acteurs locaux responsables de toutes les actions mises en œuvre, les mettre à la première place des interventions humanitaires en RDC », a-t-il précisé.

Les défis de la localisation

Malgré cette volonté affirmée, plusieurs défis subsistent. Nakanywenge a identifié plusieurs obstacles majeurs :

1. Au niveau des donateurs, certains continuent à stigmatiser les acteurs locaux, en estimant qu’ils n’ont pas les capacités nécessaires pour gérer efficacement les ressources. « Les donateurs continuent à penser que les acteurs locaux ne sont pas suffisamment compétents ou dignes de confiance pour gérer les fonds humanitaires », a-t-il déploré.

2. Certains staffs des ONGI perçoivent le processus de la localisation de l’aide humanitaire comme une rivalité avec les acteurs locaux et pourtant pas le cas. A cela Mr Meschac NAKANYWENGE a montré que c’est plutôt un processus de complémentarité et non de rivalité.

3. Enfin, il y a un défi au niveau de l’État congolais qui, selon Nakanywenge, doit s’approprier ce processus. « Nous espérons que l’État prendra pleinement en charge ce processus et jouera un rôle de premier plan dans les actions humanitaires », a-t-il affirmé.


Une collaboration renforcée pour une aide plus efficace

Meschac Nakanywenge a également insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration entre les différents acteurs humanitaires – ONG locales, internationales, et autorités étatiques.  » Nous souhaitons atteindre le niveau où chacun connaît et joue bien son rôle, fait honorer ses différents engagements et contribue efficacement à la promotion du leadership humanitaire local. Cela nous permettra de mieux coordonner avec efficience nos actions sur le terrain et garantir ainsi les interventions humanitaires de qualité, redevable, efficaces et la satisfaction de toutes les parties prenantes « , a-t-il conclu.

Cet atelier représente donc une opportunité précieuse pour tous les acteurs impliqués dans l’aide humanitaire en RDC de s’aligner sur une vision commune, celle d’une aide locale, inclusive et responsable. Les discussions entamées au cours de ces deux jours devraient contribuer à une meilleure appropriation des outils de la Charte pour le Changement et à une plus grande responsabilisation des acteurs locaux dans la gestion de l’aide humanitaire.

Patrick BASSHAM

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