Fin octobre 2022, le Premier ministre congolais se félicitait devant la Chambre basse du Parlement d’une augmentation vertigineuse du budget national, exercice 2023, à près de 32% par rapport à l’année précédente : « Jamais en République démocratique du Congo, on a atteint un tel niveau des prévisions budgétaires », avait-il dit, en présentant le projet de la loi des Finances 2023 devant l’Assemblée nationale.
C’est un record. Même si, et nous en sommes tous conscients, la RDC mérite encore mieux et davantage. Notre ambition est de voir ce chiffre aller encore plus haut », souhaitait-il.
Pourtant, on n’ignore pas que dans les pays en voie de développement où la classe sociale est généralement faite de peu d’élites, l’augmentation du budget national est directement associé, à tord ou à raison et de façon lapidaire, aux conditions de vie des citoyens. Sans oser tâcher de comprendre que le budget est présenté sous forme de prévisions, le peuple attend que quelque chose bouge dans son quotidien à chaque fois qu’on lui annonce une augmentation budgétaire.
Malheureusement, c’est la même lecture que les partisans du pouvoir ont également donnée à l’ensemble du pays. Pour tirer à boulets rouges sur les régimes qui ont précédé, les Tshisekedistes ont plusieurs fois vantés leurs mérites d’avoir réussi à augmenter le budget de l’Etat, mieux que tous les dirigeants venus avant. Mais, pour quels résultats ?
On a beau vanter cette augmentation à plus de 30%. Cependant, alors qu’on est en mi-avril 2023, la situation stagne comme jamais auparavant. D’une part, le dollar américain a pris une revanche contre le franc congolais de sorte que le taux d’échange se discute aujourd’hui à 2400 FC. D’autre part, l’Etat congolais est dans l’incapacité de payer les fonctionnaires de l’Etat jusqu’à 2 mois d’arriérés de salaire. Même les Sénateurs se plaignent à ce sujet. Pour pallier cela, le ministère des finances est même aujourd’hui dans les démarches d’emprunter des millions auprès des tiers. Un cas inédit depuis de nombreuses années.
Sur un autre chapitre, le social des Congolais ne s’est guerre amélioré d’un iota. Au contraire, la vie au pays devient de plus en plus intenable de sorte que des citoyens réclament les vieux temps d’anciens régimes. Par ailleurs, alors que les élections pointent à l’horizon, la CENI se plaint toujours de faire face à des contraintes financières criantes. Les militaires, eux qui sont affectés à la défense de la Patrie menacée par l’agression témoignent vivre le calvaire, etc.
Tout compte fait, rien n’a bougé en dépit des éloges multipliés au sujet de l’augmentation du budget. Tout porte à croire que le gouvernement congolais avait mené le peuple congolais en bateau pour des raisons électoralistes et populistes alors que dans les faits, il n’a pas pu mobiliser des moyens pour concrétiser ses prévisions. Le Fonds Monétaire International a d’ailleurs aussi appelé Kinshasa à rendre public un budget réaliste. Ainsi, peut-on dire que le régime Tshisekedi avait intentionnellement menti au peuple? Les faits semblent répondre à cette question.
Iwebrdc.com via KivuNyota