C’est dans le feuillet mensuel de monitoring publié par cette structure de défense des droits humains, dont une copie est parvenu à KivuNyota ce 15 janvier 2023; que sont documentés ces 27 cas de violations et abus contre les journalistes et défenseurs des droits humains (DDH), répertoriés entre le 1er et le 31 décembre 2022 dans plusieurs provinces de la RDC.
Selon le PPI(Partenariat pour la Promotion Intégré), parmi ces cas on trouve des arrestations, assassinat, intimidations et autres à l’endroit des défenseurs des droits humains.
« Ainsi, à Goma dans la province du Nord-Kivu, il a été noté l’arrestation par la police de sept (7) journalistes en pleine couverture médiatique d’une manifestation contre l’agression de la RDC par le M23 appuyé Rwanda, voisin. Un (1) acteur de la société civile tué
par les présumés ADF dans le village Otemabere en territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri, tandis que quatre (4) autres de la Nouvelle Société Civile
Congolaise ont été tabassés par la police au Kasaï Central. De même, dix (10) militants de la Lucha arrêtés à Tshikapa dans la province du Kasaï alors qu’ils étaient en sit-in au bureau du gouvernorat pour réclamer à la société EDC l’annulation du système location de compteurs d’électricité et l’octroi du courant à un prix abordable. A Bukavu,
dans la province du Sud-Kivu, le président de la société civile du Sud-Kivu et trois autres de ses collègues sont sous menaces depuis la déclaration suspendant toute collaboration entre la structure et le gouvernement provincial déchu par l’Assemblée Provinciale et reputé démissionnaire.
Toujours à Bukavu, le cabinet de Maitre Georges Musongela, l’un des députés provinciaux initiateurs de la motion de censure ayant conduit à la déchéance du gouverneur Théo Ngwabidje, vandalisé et des biens de valeurs emportés… » indique le feuillet de l’organisation PPI.
Condamnant toutes ces violations et abus à l’égard des DDH, le PPI recommande au président de la République et aux cours et tribunaux « de prendre des mesures nécessaires afin de régler définitivement les tensions politiques qui prévalent dans la province du Sud-Kivu depuis la déchéance du
gouvernement Théo Ngwabidje, entendu que ce problème a une incidence grave sur le travail des DDH et des journalistes dont nombreux commencent à subir des arrestations et/ou des menaces de la part des proches de
Théo Ngwabidje ».
Au Gouvernement Congolais, le PPI recommande « de tout mettre en œuvre pour un retour effectif de la paix dans les provinces sous
état de siège et d’éradiquer la rébellion du M23 appuyé par le Rwanda et d’autres groupes armés dans cette région où il y a tueries non seulement de la population en général
mais aussi des DDH et journalistes, contraignant plusieurs de fuir leurs communautés » ;
Au sénat;
« d’adopter à son tour la proposition de loi relative à la protection et responsabilité du défenseur des
droits humains en République Démocratique du Congo qui lui sera transmise par l’assemblée nationale qui l’a déjà adoptée afin d’améliorer l’espace de travail des DDH et des
journalistes en RDC »;
Aux services de sécurité;
« d’assurer la sécurité des DDH et des journalistes dans l’exercice de leur travail, l’activisme et le journalisme n’étant pas un crime »;
Et particulièrement pour la province du Sud-Kivu ; de poursuivre les membres de la cellule d’investigation du
gouvernement provincial du Sud-Kivu qui, selon le PPI, propagent des menaces et injures, à travers des réseaux sociaux, à l’égard des acteurs de la
société civile et toute autre personne qui n’est pas de leur obédience ».
Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) est une organisation de droit congolais à mandat régional œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains.
PPI publie chaque mois un feuillet de monitoring qui est, selon lui, non seulement l’un de ses outils de plaidoyer pour l’amélioration des conditions det travail des DDH mais également une preuve des différentes violations pour que tôt ou tard, les auteurs de ces actes soient punis.
Emmanuel Barhebwa