Les étudiants, les artistes, bloggueurs et journalistes de Goma en RDC et du Rwanda ont été réunis ce vendredi 21 octobre 2022 par l’ONG Benevolencia dans une conférence-debat autour de « l’histoire des valeurs communes des populations de la Sous-région des Grands lacs ».
Dénommée « Collège-tour Régional », l’activité s’est tenue à Rubavu pour les participants du côté du Rwanda et à Goma pour ceux de la RDC, interagissant par vidéo-conférence.
Avec comme orateurs des historiens de deux pays, les interventions du jour se sont focalisées d’une part sur « les migrations bantous » pour expliquer l’origine commune des populations de la région des Grands lacs; et d’autres part sur « les valeurs communes de ces populations sur le plan culturel, social, économique, etc. » pour expliquer comment ces populations ont vécu ensemble avant leur séparation par les frontières coloniales.
Il s’agit d’après Nielsen Witanene, chef de Bureau de Benevolencia/RDC; d’une manière de banir la méfiance qui a tendance à se créer entre les habitants de ces pays.
« Nous avons voulu réunir ces jeunes autour de cette question sur l’histoire, dans le but de leur faire comprendre que nous venons tous d’une même origine d’un même père et d’une même mère…Notre grand soucis c’est d’amener les peuples de la région de Grands lacs dans le vivre ensemble, de briser ces méfiances qui nous dominent tous, qui nous font voir que c’est l’autre qui est à la base de notre souffrance… « a-t-il déclaré.
Les participants à cette activité ont loué l’initiative promettant s’engager désormais dans les actions cohabitation pacifique et dans la lutte contre les discours de haine.
Pour Yannick Bauma, étudiant à l’université de Goma,un des participants, la méconnaissance de cette version de l’histoire africaine pourrait être considérée comme facteur de divisions entre communautés.
« C’est dommage que cette version de l’histoire, on ne nous la transmet pas très souvent. Je crois que c’est ce qui est à la base des conflits récurrents dans notre région. Puisque si les gens maîtrisaient bien cette histoire, s’ils arrivaient à comprendre qu’on vient des ancêtres communs; je crois qu’on ne pourrait pas se voir comme des ennemis mais plutôt comme des frères. Je loue vraiment les organisateurs de cette conférence et je les exhorte à multiplier pareilles séances pour que plus de monde prenne conscience qu’on est des frères et qu’on doit bien cohabiter avec nos voisins ».
Des activités similaires sont prévues dans les prochains jours, assurent les organisateurs, pour renforcer la cohabitation pacifique entre les peuples de toute la sous région des Grands lacs, et de l’Afrique en Général.
Emmanuel Barhebwa