Guerre à l’Est: Quand la Cheffe de la MONUSCO se reserve de doigter le Rwanda comme agresseur de la RDC

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L’attention d’un grand nombre des journalistes et de nombreux congolais qui suivaient en direct mercredi 02 août dernier, la conférence de presse de Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO; était focalisée sur cette question.

En effet, un journaliste a souhaité, lors de cette conférence de presse, savoir la position de la MONUSCO face aux accusations impliquant le Rwanda dans la guerre actuelle entre l’armée loyaliste et le M23.

Selon l’Esprit de sa question, le confrère souhaitait que la MONUSCO, qui affirme haut et fort soutenir les FARDC dans cette guerre d’agression, puisse « appeler le chat par son nom » en parlant de l’ennemi qui agresse la RDC.

Dans la formulation de sa question, celui-ci a évoqué notamment le sentiment anti-MONUSCO qui n’est pas encore complètement éradiqué au sein des communautés ; invitant de ce fait, la cheffe de la MONUSCO, d’être clair à ce sujet pour rassurer la population qu’elle parle même langage avec son Armée, qui ne cesse de confirmer; preuves, témoignages et rapports à l’appui ; la présence des troupes rwandaises sur le sol Congolais aux côtés de M23.

Par surprise, la représentante du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Bintou Keita à qui cette question a été adressée, puisque revenant d’une mission à l’Est, a préféré plutôt se réserver sur la question.

« Le secrétaire général a déjà évoqué cette situation. C’est lui qui pourra répondre à cette question… » a-t-elle déclaré.

D’aucuns n’ont pas compris, selon les réactions après cette réponse, le pourquoi d’une telle réserve pour une personne qui revient d’une mission dans la zone concernée par cette situation.

Contexte inapproprié?

Il faut noter que depuis près d’une année, les projecteurs de l’Afrique centrale luisent encore plus fort du côté de La République Démocratique du Congo. Le pays-continent fait face à l’une de plus sanglantes guerres de sa récente histoire, guerre lui imposée par une armée aux antipodes goulues.
Le Mouvement du 23 Mars, une vraie rebellion en métamorphose reste le point d’achoppement de cette guerre imposée au Congo.

Depuis la première guerre dite du Kivu, ce Mouvement a su montrer aux collèges dorées, aussitôt qu’il triomphait sur la cité mégalopole de Bunagana, à la frontière congolo-ougandaise; la main du Rwanda, dans le rang des agreseurs, qui revêtent, quelque peu la casquette de génocidaires, au regard des affres dans leur sillage.

La mission onusienne, déclarée défailante à matter la progression de ce Mouvement, a été dos au mur face au mécontentement populaire.

C’est dans l’ordre utile d’évaluer le plan de retrait progressif et responsable, selon les termes de la patronne de la Mission, que Bintou Keita a effectué une itinérance dans les bases et agences du système des Nations unies.

La représentante de Antonio Gutterres, en fin de Mission, s’est livrée à la presse en présentiel les uns et en vidéo conférence, regroupant les professionnels des médias d’une poignée de villes de la RDC.

Guterress va-t-il condamner le Rwanda?

En s’abstenant de répondre à cette question, Bintou Keita renvoie plutôt les journalistes au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterress.

Aura-t-il le courage de le faire ? se demandent encore, sceptiquement plusieurs congolais.

Ces derniers n’ont pas oublié les fameux propos du tout puissant secrétaire général de Nations Unies, ayant avoué que les rebelles du M23 détiennent des armements plus sophistiqués que la MONUSCO.
Plusieurs ont rappelé ces propos, réagissant à la réponse de Bintou Keita, une manière pour eux de montrer leur scepticisme face à ce que pourrait dire Guterress à ce sujet.

En tout état de cause, vu les interprétations divergentes et méfiantes vis-à-vis de cette réponse de la cheffe de la MONUSCO; Il serait convenable pour l’équipe des Nations Unies de revenir sur cette question et proposer une réponse claire et précise là-dessus.

Emmanuel Barhebwa

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