C’est dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’Anesthésie et Réanimation ce lundi 16 octobre 2023 que médecins, et techniciens anesthésistes et réanimateurs, autorités politico-sanitaires locales, étudiants de la ville de Goma et ses environs ainsi que d’autres partenaires ; ont échagé sur l’amélioration des interventions des anesthésistes et réanimateurs vis-à-vis des patients et le caractère multisectoriel de leurs interventions qui, selon les experts en santé publique, ne doivent pas se limiter dans les salles d’opération.
Ayant comme thème central « Sécurité anesthésique en chirurgie pédiatrique et les soins du cancer », la journée a été anticipée par deux jours de formation en faveur de huit techniciens anesthésiste-reanimateurs du Nord-Kivu ; avec l’appui de l’organisation Smile Train qui prend en charge les patients atteints de la fente labio palatine.
Pour Smile Train, l’accent a été mis sur la sécurité du patient qui est garante d’une prise en charge correcte de la chirurgie de la fente, mais aussi les bonnes pratiques et administrations de l’anesthésie permettent une chirurgie optimale et reduisent les risques d’accidents ainsi qu’une réhabilitation assurée du patient, a souligné Mr NZUZI Adrien, qui a représenté Smile Train.
Le Professeur-Docteur JOHN INIPAVUDU de la RDC, conseiller principal du CNTAR/N-K, premier à prendre la parole parmi les orateurs du jour, a exposé sur la « prise en charge préopératoire des enfants ».
A l’en croire, les enfants constituent une catégorie des patients qui exigent un suivi très particulier, notamment la surveillance de la température avant chaque intervention, ne pas recourir toujours en premier lieu aux médicaments à l’intubation dans les interventions d’anesthésie et réanimation, etc.
De son côté, le chirurgien australien Neils Webzig, a renseigné les participants sur les effets néfastes de certains produits utilisés localement dans les opérations chirurgicales.
« Il y a des recherches qui ont été menées sur la question et nous sommes venus présenter ici des résultats. Nous devons retenir que pour éviter l’Anémie et l’hypoxie pour les patients, Il faut donner l’oxygène à nos patients, se rassurer que le patient n’a pas une anémie ; éviter de faire la transfusion pendant l’intervention pour ne pas biaiser les résultats,…Les conclusions de recherches encouragent les anesthésistes à continuer à utiliser les produits disponibles dans la région mais de faire très attention avec les nouveaux produits qui arrivent et de faire une bonne sélection » a-t-il souligné.
Abordant dans le même sens, d’autres orateurs ont rappelé des notions de base autour de l’attitude à prendre par l’anesthésiste-réanimateur durant une intervention chirurgicale notamment le travail en équipe, l’attention vis-à-vis des souhaits du patient et son état psychologique et physiologique, l’adaptation des matériels d’intervention en fonction des signes vitaux, pour ne citer que cela.
L’anesthésiste Jean-Pierre Kaposo, de l’organisation KEMG(Kivu Emergency Medical Group), intervenant en ligne à partir de l’UKRAINE, a, pour sa part, conseillé ses collègues à ne pas considérer que leur tâche se limite uniquement dans les quatre mûrs de la salle d’opération, insistant sur la fonction de communicateurs qu’ils ont au sein de leurs structures sanitaires et au sein de la communauté.
À la même occasion, Kambale Katsuva Poteau, président provincial du Conseil Nationale des anesthéste-reanimateurs au Nord-Kivu a insisté sur le respect des notes circulaires réglementant leur travail et dont la mise en application tarde au niveau des institutions qui consomment les services des anesthésistes.
D’après lui, il est indispensable de mettre en application les prescrits de cette note-circulaire pour éviter des éventuelles désagrément professionnel.
Poteau Kambale a également informé sur la tenue dans les tous prochains jours de la cérémonie de prestation de serments des anesthéste-reanimateurs inscrits dans leur ordre national.
L’activité a été sanctionnée par des mots de remerciements vis-à-vis de l’équipe organisatrice et l’ensemble de ses partenaires, pour avoir renforcé les capacités des anesthésiste-réanimateurs de la place et surtout un bon nombre d’étudiants dans ce domaine.
Nyengwa Lumbu Jean, président de la délégation syndicale des anesthésistes du Nord-Kivu, estime que pareilles activités ne peuvent pas manquer des retombées positives sur la prise en charge des patients. Il note ainsi, qu’il faut les multiplier davantage et qu’il « faut faire tout pour accroitre le nombre d’anesthésistes-réanimateurs dans les structures sanitaires de la place puisque le besoin est perceptible…».
La Journée mondiale de l’anesthésie et réanimation commémore la naissance de l’anesthésie le 16 octobre 1846. Il s’agit d’une occasion, selon la Word Federation of societies of anesthesiologists (WFSA), de sensibiliser sur l’amélioration de la sécurité de l’anesthésie dans le monde.
Emmanuel BARHEBWA