JC KIBOMBO : « Je ne sais pas comment ça a commencé mais je me suis retrouvé en train de faire la musique »

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Célèbre artiste musicien congolais, JC Kibombo a grandi dans la ville de Goma où il est né. Il vient de sortir un nouveau titre « combat du coq » présenté du 29 au 31 mars 2019 au cours d’un concert dédié à la femme. Passionné de la musique, il nous présente ici son parcours artistique et sa vision de la musique locale.

KivuNyota : Jc KIBOMBO, bonjour

JC : Bonjour KivuNyota.

KivuNyota Magazine : Vous faites souvent beaucoup de tournée à Kinshasa, qu’est-ce qui t’amène à Kinshasa ?

JC  KIBOMBO: A Kinshasa c’est juste chercher des expériences aux cotés des ainés. Vous savez, faire son nom à Kinshasa s’avère être de grande importance même si on est de Goma. Mon identité est de Goma. Je suis de Goma et je reste de Goma. A Kinshasa, j’y vais juste pour des expériences, pour la visibilité, ensuite je rentre à Goma.  

KN : Est-ce que JC KIBOMBO est en train de dire que sans Kinshasa, la musique de Goma ne peut pas obtenir son tonus ?

JC : je n’ai pas dit ça. J’ai juste dit que c’est une façon d’élargir ma visibilité parce que la visibilité ne doit pas être restreinte. Elle doit être vraiment élargie et la seule façon de le faire c’est de commencer par la capitale.

KN : Comment commence la musicale de JC Kibombo ? Peux-tu le partager à nos lecteurs ?

JC : Je ne sais pas comment ça a commencé mais je me suis retrouvé en train de faire la musique.

On a commencé principalement par le playback quand on faisait les promos scolaires et, avec le temps, on a intégré certains groupes jusqu’à créer mon propre groupe aujourd’hui

KN : N’y a pas d’artistes qui t’ont inspiré ?

Vous savez quand on monte les escaliers, sur les ailes du temps, on arrive au niveau où on doit emboiter les pas de certaines personnes. Là je cite, Papa Wemba-paix à son âme- il y a King Kester Emeneya et la génération Wenge.

KN :Et donc c’est grâce à eux que JC KIBOMBO est devenu le grand JC KIBOMBO, le proffessore ?

JC : Pas grâce à eux. Mais leurs chansons m’ont beaucoup inspiré et puis la confiance que le public, principalement celui de Goma, est en train de mettre sur la personne de JC KIBOMBO. C’est ce qui fait de moi ce que je suis en train de devenir.

KN : JC Kibombo est-il le grand musicien de la ville de Goma tel que certains veulent le pretendre ?

JC : JC Kibombo souhaitera être toujours parmi les professionnels. Le premier, je ne dirai pas oui ou non mais je dirai que je fais de mon mieux pour que la musique de Goma puisse toujours être en marche.

KN : Et comment personnellement tu évalues la musique de Goma ?

JC : Je l’évalue dans l’actif parce qu’on peut déjà dénombrer beaucoup de studio à Goma, tout le monde a la facilité d’enregistrer des chansons, ça c’est une chose parce que le coté life en est une autre. Il faudrait que les gens commencent aussi à expérimenter ce coté du life en passant par les karaokés, comme nous autres. C’est un passage normal. Selon les histoires que nous racontent les grands, les ainés. Les autres passent même par les églises. Chacun a son parcours, selon les circonstances qui ont permis qu’il se retrouve dans la musique mais je crois qu’à Goma, pour le moment, la musique marche bien. Même quand Youssoupha était là, il l’a dit, la vraie capitale de la musique au Congo c’est à Goma.

KN : Parviens-tu quand même à vivre de ta carrière musicale ?

JC : Je vis de ma musique, je vis de mon art et cela depuis jadis parce que dans le temps j’étais coiffeur, c’est toujours de l’art.  J’étais peintre-dessinateur, je faisais aussi la musique pendant que j’étudiais. Je me disais que tout cela pouvait m’embrouiller. J’ai fait le choix. Je n’ai pris que la musique et autre chose, j’ai sacrifiée  pour que je puisse avoir le temps de faire principalement les études. C’est grâce aux études que je sais comment rédiger une chanson, je sais comment écrire, comment parler, comment créer une logique qui va influencer l’audience.

KN. Aujourd’hui, cela ne fait aucun doute, vous portez l’étendard de la musique congolaise à Goma, c’est quoi votre secret ?

JC : Le seul secret c’est avoir ce courage-là d’écouter les autres. Les autres c’est-à-dire, non seulement les artistes, mais surtout les grandes personnes qui ont tant d’expérience que nous. Alors quand vous avez ce courage-là d’écouter les autres, vous aurez vraiment une idée murie de faire la bonne musique. Pour avoir un sujet, nous ne sommes toujours pas tenus de ne chanter que sur l’amour. Des fois, nous avons beaucoup dans le social. Il suffit seulement de s’y intégrer, voir comment épingler certaines réalités passant par la musique.

KN : Combat de coq c’est votre morceau en train d’être consommé actuellement à Goma, chanson sortie en prélude de votre prochain album « Livre de souvenir », pourquoi combat de coq ?

Pour moi combat de coq c’est une chanson à vitesse congolo-ouest africaine c’est-à-dire bien qu’on est en train de se créer un nom à Goma, la chanson va s’élargir jusqu’au niveau national et notre souhait est que ça puisse aller au-delà. Mpaka kulee, tu fike. Combat de coq, c’est une chanson qui, pour moi, réunit les personnes qui peuvent vouloir aider quelqu’un. C’est le concours des apports de ces personnes-là autour de l’artiste ciblé que j’appelle « combat de coq ». Moi je vais donner 100, l’autre 200 ainsi de suite pour l’évolution de la personne ciblée

KN : En s’inspirant de la métaphore retrouvée dans le titre de votre chanson en ce qui concerne le combat des coqs, ne s’agit-il pas ici d’une polémique ?

JC : Moi je définis ça comme une polémique dans le sens positif au bénéfice de l’artiste ou de la personne ciblée

KN : « Livre de souvenir » le titre de votre prochain album. A quel souvenir faites-vous allusion ?

Dans cet album, il y a une chanson que j’ai titré chakula ya Goma. Ici je vais parler de bonnes mœurs qui ne sont plus d’actualités à Goma, qui ne sont plus dans la vie quotidienne de Goma. Moi je vais juste épingler une idée qui va faire référence aux us de jadis qui ne sont plus visible pour le moment dans la communauté principalement à Goma.  Là  je vais consulter les personnes les plus âgées pour voir comment je vais parler des réalités qui ne sont plus visibles à Goma.

KN : Pour ceux qui nous lisent avant ou après ces dates, cela dépend, du 29 au 31 mars prochain,  JC KIBOMBO sera en concert que vous appelez ‘‘far à far’’ avec Papy Kero, parle nous un peu de cet événement.

JC : Concrètement, on va juste célébrer la femme autour de la musique qui sera animé par deux orchestres, un orchestre de Goma et un autre de Bukavu. Musicalement parlant, les gens disent que ce sera Goma contre Bukavu, ça dépend de tout un chacun mais moi je sais que c’est juste une fête de musique à l’honneur de la femme ou chacun des artistes aura le moment d’étaler le meilleur de lui-même.

KN : Avez-vous peur de Papy Kero ?

JC : (rire) Jamais ! Moi je suis le prof, donc la musique est l’art, on nous appelle la musique foul foul. Et pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de voir JC KIBOMBO en life, l’occasion est là. Trois jours au rendez-vous, tout le monde va voir JC Kibombo parce que non seulement on fait le karaoke plus que Bukavu mais aussi à Goma, nous avons cette notion-là de composer les chansons qui font danser les gens. Ce sera le moment d’étaler toutes les qualités de la musique de chez nous.

KN : JC Kibombo, c’est quoi votre plus grande peur ?

JC : Ma plus grande peur, c’est de mourir avant que toutes les capacités cognitives dont je dispose en musique ne puissent être dévoilées.

KN : Kivu Nyota vous remercie

JC : Merci

Propos recueillis par Patrick BASSHAM

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