Le « co-entrepreneuriat » : solution radicale pour la paix et le développement durable de la Région des Grands Lacs Africains – RGL(Résultat de l’analyse de Dr KURARA MUTCHIKA Adrien)

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Dr KURARA MUTCHIKA Adrien est PhD en management. Ce  Fils natif de la Région des Grands Lacs, précisément dans la ville de Bukavu, a grandi et vieilli dans cette région. Il maîtrise, au-delà de sa ville natale, Kisangani et  Goma, qui inspirent sa révolte en matière de Système de Gestion.

Il part des années 1990 quand l’ébullition de la RGL est débordée par des conflits et affrontements armés, des tueries individuelles et massives, des rebellions ainsi que des guerres récurrentes, causant des déplacements massifs des populations, l’insécurité croissante et de l’instabilité en ville comme en campagne, doublée par une paupérisation indescriptible !

Beaucoup de tentatives de décrispation sont enclenchées,  malheureusement sans résultat palpable et satisfaisant. Le mal étant déjà profond, Dr KURARA propose sa thérapeutique, un paradigme managérial novateur: « le co-entrepreneuriat » pour enfin rétablir radicalement la paix et soutenir ainsi durablement le développement des peuples de sa Région des Grands Lacs Africains.

Cet article livre ā KivuNyota ce que vaut cette solution « radicale » ā la misère  des peuples

Des systèmes économiques qui étranglent le quotidien des peuples!

Dr KURARA commence sa réflexion par une critique acerbe des systèmes économiques en empruntant les propos de Michel DUCOMMUN pour accuser courageusement le système capitaliste d’être le responsable de toutes nos crises quand il impose avec force son idéologie bourgeoise dominante basé sur la recherche effrénée du profit individuel.

Tout est financiarisé dans le capitalisme, ce qui a provoqué des divisions entre les hommes : les plus riches considérés comme les plus hommes et les plus pauvres qui sont comme les moins hommes. Cela a engendré beaucoup de maux tels que les inégalités, le chômage, l’égoïsme à outrance, la haine et la violence. L’écosystème également n’est pas épargné : c’est le dérèglement climatique lié aux gaz à effet de serre, la crise alimentaire, la disparition de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles constituant de graves menaces pour la collectivité humaine et toute la planète.

« Dans la Région des Grands Lacs africains, des drames sans noms ! Des humains tuent d’autres humains ! Des frères s’entre-mangent ! Des frères humains, africains par surcroit, se pourchassent et s’excluent les uns les autres. Et pourquoi ? Ironie du sort ! Pour la terre (problèmes fonciers), pour les richesses de la terre (guerres économiques), pour le positionnement ethnique (guerres de leadership politique) ! Posséder plus, accumuler toujours pour exploiter et dominer sont les leitmotivs du capitalisme » crie le Dr  KURARA très fort aux oreilles de ceux qui veulent l’entendre que le capitalisme devient de plus en plus meurtrier et met la CIRGL ainsi que toute la planète en ébullition.

Il estime que le capitalisme est réellement contre l’homme  et que, dommage, jusqu’ici, il n’y a aucun autre système économique (socialisme, communisme…) qui a réussi à l’évincer. D’où il  propose de  donner ainsi  la chance au « co-entrepreneuriat » d’éclore pour le bonheur de toute l’humanité.

Le co-entrepreneuriat est-ce de la magie ?

Selon Dr KURARA, le co-entrepreneuriat est un paradigme managérial pouvant servir de levier pour la construction de la paix et booster enfin le développement durable dans la RGL africains.

De quoi s’agit-il exactement ?

Dans sa pensée, le « co » devant « entrepreneuriat » a exactement la même signification que le co devant créer (co-créer une activité), ou devant produire (co-produire un bien ou un service) … Il s’agit donc pour lui de   créer avec les autres, produire ensemble avec les autres un bien ou un service qui donne satisfaction à un ou plusieurs besoins des hommes vivant en communauté.

Dans ce système au finish, affirme-t-il encore, tuer l’autre c’est se tuer soi-même. D’où le co-entrepreneuriat est fondé sur l’implication de tous, l’engagement de tous et la coopération de tous pour l’épanouissement physique et même financière de tous.

« Il y a des vocables qui corroborent cette approche managériale : respect, solidarité, partenariat, justice et équité, unité et émulation. Les hommes qui acceptent de partager ensemble ces valeurs, co-entreprennent, co-agissent, collaborent, cohabitent –évidemment avec toutes leurs limites- pour réaliser des projets communs. Ils ont moins de conflits, car ils conviennent naturellement de « bâtir leur vie les uns avec les autres et non les uns contre les autres ». C’est le fondement même du co-entrepreneuriat. » lache-t-il

Pour lui, plusieurs atouts sont favorables au co-entrepreneuriat pour booster la paix et le développement durable dans la RGL

Les jeunes : un potentiel inexploité

Selon les statistiques que cet érudit nous livre, jusqu’en 2018, ils sont près de 77 millions de jeunes, représentant près de 51 % de la démographie totale de l’Afrique des Grands Lacs  sur qui ce système attend compter.

Malgré leur énergie, leur créativité et leur niveau d’instruction élevé, ils sont confrontés à un système de gouvernance qui les déshumanise et entrave leur progrès. La grande majorité croupit dans la misère.

Ce sont les jeunes qui sont exploités, manipulés et enrôlés dans des groupes armés pour se détruire mutuellement et détruire finalement leur « maison » commune, la Région des Grands Lacs.

C’est pourquoi, pour Dr KURARA, l’heure est venue d’informer et d’éduquer autrement les jeunes afin de canaliser leur potentiel pour le changement et la véritable transformation sociale, économique et politique. Ils ont droit de savoir qu’ils ont un rôle clé à jouer en tant qu’acteurs aussi importants de la pacification et du développement durable de leur milieu de vie, la RGL.

« Il faut le reconnaître que les jeunes ont tout pour faire changer la situation de cette région : de l’énergie, de la créativité, de l’intelligence, de la volonté. Leurs cerveaux sont pleins d’idées novatrices. Il faut donc investir rationnellement dans l’éducation des jeunes, leur transmettre un corpus de connaissance et de valeurs qui les amènent à construire la cohésion sociale dans notre Région des Grands Lacs, brisant enfin le cycle infernal des guerres et autres désolations. Si ce n’est pas le cas, ils constituent une bombe terrible, destructrice. » propose-t-il

Les « petites gens » et leurs flux d’échanges !

Dr KURARA dit avoir été surpris par les flux d’échanges qu’il y a sur les frontières entre les pays en conflit. Des petites gens, très résilients, réussissent à co-exister en co-créant des mécanismes de résilience pour leur survie commune. Ainsi, co-entreprennent-ils et coopèrent-ils à la Petite et à la Grande barrière à Goma, à Ruzizi premier à Bukavu entre Rwandais et Congolais, à Bunagana, à Ishasha et à Kasindi entre Ugandais et Congolais, à Gatumba-Uvira entre Burundais et Congolais.

Un flux des transactions inimaginables !

Ce phénomène populaire est à la fois avantageux socialement et économiquement. Il devait attirer tout le monde et surtout les « grands » de la Région c.-à-d., les gouvernants des Etats des Grands Lacs africains afin qu’ils y recherchent des pistes sûres qui débouchent à la paix et au bien-être de tous grâce aux vertus du co-entrepreneuriat.

Des entrepreneurs qui co-entreprennent dans la RGL !

Dans la RGL, il existe déjà des groupes d’hommes, des femmes et des jeunes entrepreneurs qui co-agissent, co-entreprennent dans divers secteurs de leur vie, notamment : la défense des droits humains et gouvernance, le petit commerce transfrontalier, les actions humanitaires et de développement, la résolution et transformation des conflits, la religion, la culture, le sport et la musique… démontrant ainsi leur détermination ferme de vivre ensemble dans la paix. Ils espèrent transformer la RGL en un paradis où chacun trouve son épanouissement !
Dr KURARA souligne que le co-entrepreneuriat est une révolution holistique exigeant des ajustements très déterminants dans tous les domaines scientifiques. Chaque discipline (droit, politique, sociologie, psychologie, philosophie…) doit engager les humains à changer, à quitter l’égoïsme pour aller vers l’autre, le comprendre et co-agir avec lui en synergie jusqu’à ce que la culture de la paix soit pour tous le fondement du nouveau monde dans lequel on partage et on protège toutes les valeurs humaines et même les valeurs économiques en l’occurrence le profit. Il faut donc encourager ces co-entrepreneurs !

Quand les Etats co-entreprennent dans la RGL, quels résultats?

Ici, Dr KURARA souligne l’existence du co-entrepreneuriat des gouvernements des Etats dans la RGL africains à travers les organismes spécialisés et entreprises créées par des Etats membres de la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs), l’IRAZ, la BDEGL, le SINELAC et l’EGL qui ont toujours survécu même dans des grandes tribulations et guerres dans la Région ! Pourquoi les belligérants ne pillent ni ne détruisent pas ces infrastructures ? N’est-ce pas une preuve que ce qui est co-entrepris ensemble est précieux et mérite d’être protégé par tous les partenaires ? Et les autres organisations régionales en l’occurrence la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs), EAC (East African Community ou la Communauté d’Afrique de l’Est) ne sont-elles pas là pour l’intégration économique, le développement économique, social durables ? N’est-ce pas qu’ils viennent pour renforcer la sécurité au sein de la Région et faciliter les mouvements des biens et des personnes entre différents pays de la Région des Grands Lacs d’Afrique centrale ?

Dr KURARA aperçoit en tout cela des atouts sérieux qui doivent favoriser l’épanouissement heureux des peuples dans les Grands Lacs Africains. Lisant leurs chartes qui les fondent, en tout cas, c’est le bonheur dans la RGL africains !

Des défis sont aussi au rendez-vous !

Dr KURARA stigmatise trois défis très puissants à relever nécessairement si l’on veut que le co-entrepreneuriat puisse aboutir. Il s’agit des leaderships des Etats, les organisations régionales et internationales ainsi que le système économique incubateur. Le Docteur s’explique :

Dans la RGL, les leaderships politiques sont cités parmi les facteurs qui ne permettent pas la cohabitation pacifique des populations. En effet, il se remarque une faible implication des autorités dans la recherche de la paix et la stabilité régionale. En tout cas, la volonté des Etats de tout conduire dans la paix vers leur développement durable commun ne se fait pas sentir. C’est pourquoi, pour Dr KURARA, les politiques des Etats de la RGL africains doivent être redéfinies concrètement et leur leadership jouer dorénavant des nouveaux rôles puisqu’elles ne font pas prévaloir l’intérêt général. Les pratiques co-entrepreneuriales et de coopération pacifique des petites gens ne les inspirent pas du tout ! Or, ces petites gens attendent tout simplement avoir des leaders qui les conduisent tranquillement vers leur développement humain durable.

« En tout cas, vu la dégradation du niveau de vie des peuples dans les Etats de la RGL africains, Dr KURARA estime que les gouvernants devraient désormais changer le fusil d’épaule ! Et, à côté des fonctions régaliennes leur reconnues, ajouter prioritairement trois ingrédients : rassembler ou mobiliser leurs peuples dans le vivre ensemble en paix, veillant scrupuleusement au respect des biens et valeurs nationales ; fédérer leurs compétences pour la transformation et l’amélioration de leur milieu de vie commun et, enfin, entrevoir de manière perspicace des opportunités innovantes qui génèrent le mieux-être durable ou le développement humain durable de tous. Et dans une telle vision, c’est clair, tous les pays en sortiront gagnants. » poursuit-il

A lui d’ajouter que les organisations régionales, entre autres, la CEPGL et la CIRGL ainsi que les organisations internationales, l’ONU principalement, ont malheureusement terni leurs images dans la Région.
Il illustre son opinion par le renversement du pouvoir au Rwanda suivi du génocide de 1994, qui se sont passés en présence des casques bleus de l’ONU, la MINUAR; les guerres de libération en RDC, en 1996 et 1998, les rébellions du RCD, du CNDP et du M-23 depuis 2000 jusqu’aujourd’hui, suivis des massacres individuels et massifs des congolais ainsi que des exactions graves qu’ils subissent de la part des ADF ou des AFDLR qui se commettent sous la barbe des casques bleus de l’ONU, la MONUSCO et au mépris de toutes les belles chartes de ces institutions régionales.

A ce  sujet, le Dr KURARA propose que ces organisations tant régionales qu’internationales subissent nécessairement des réformes profondes.

« Si elles veulent réellement servir les peuples de l’Afrique des Grands Lacs, elles doivent sortir de leur léthargie et passer aux actes à impact significatif, c’est-à-dire régler effectivement et définitivement les problèmes de l’Afrique des Grands Lacs par « La priorisation des « projets intégrants » ou tout simplement « projets co-entreprenants » ayant un haut potentiel de liens horizontaux et verticaux » entre les Etats, et même entre les individus des différents Etats, selon les propos même des Nations Unies à Addis-Abeba en 2015 » argue-t-il

Et ā lui de poursuivre que c’est là que l’ONU emboîterait les pas de la Fédération Internationale du Football Association dans son management du football mondial qui elle, mise au recrutement basé sur les compétences des joueurs. Ainsi, le co-entrepreneuriat dans le sport a dépassé les frontières locales et nationales. Il est au-dessus de la race. Il se contente seulement de la technicité à acquérir pour booster l’équipe ou l’entreprise vers sa rentabilité optimale. Cela fait que tous les partenaires sont encore une fois gagnants dans ces transactions sportives.

Quand bien même, les Etats joueraient efficacement leur nouveau rôle, les organisations régionales et internationales le leur, mais, dans un système économique qui a tout désarticulé, ne respectant pas l’homme et son milieu de vie, un système qui fait tout pour déshumaniser la planète, c’est donc une peine perdue.

Il faut impérativement un autre système économique, celui qui va ‘’réhumaniser’’ cette économie destructrice de ressources naturelles, de richesses humaines et de cohésion sociale.  Il nous faut aujourd’hui un système économique qui « lutte contre l’inhumanité de l’économie », en répétant textuellement les mots de L. LOTY et cie, lus dans leur ouvrage intitulé « Vers une économie ‘’humaine’’ ? » (2014).

« Ces co-auteurs ont découvert des chercheurs au prisme de notre temps, entre autres Desroche, Lebret, Lefebvre, Mounier, Perroux réfléchissant sur les stratégies susceptibles de sauver l’homme et son environnement de l’assujettissement du monde par l’argent. Ce système n’est rien d’autre que le système d’économie humaine qui remet une harmonie entre toutes les structures de la société, une affinité entre l’homme et son milieu naturel. Oui, L’économie humaine libère l’homme des chaînes du capitalisme parce qu’elle prône la primauté de l’homme sur l’argent, du travail sur le capital, de l’implication et de l’engagement sur l’aliénation et la soumission. Dans ce sens, l’économie humaine est un système incubateur du co-entrepreneuriat. »

En définitive, Dr KURARA se demande pourquoi les leaders et tous les scientifiques visionnaires des Etats d’Afrique des Grands Lacs trainent de s’apercevoir qu’ils conduisent leurs peuples à leur propre destruction à cause de l’assujettissement dont ils font l’objet par rapport au système.

Pour lui, le système capitaliste a réussi à emballer tout le monde vers le profit individuel, l’argent à tout prix. Et même le pouvoir qui est censé offrir des services pour l’épanouissement du peuple est devenu un outil d’enrichissement individuel ! Le bonheur communautaire n’est plus une priorité.

A la question de savoir  où va la RGL africains, il pense que l’heure est venue  pour les leaders de cette région dejouer des nouveaux rôles et de capitaliser les atouts existants presque naturellement.
« L’ avenir heureux des peuples est réellement dans le co-entrepreneuriat parce que inclusif impliquant tous : les organismes régionaux et internationaux, les gouvernants et les gouvernés, les employeurs et les employés, les producteurs, les clients et les fournisseurs, tous mobilisés et engagés dans la cohésion sociale pour leur mieux-être (développement) durable.
Si nous aimons notre partie de la planète, notre RGL, nous devons repenser notre façon de vivre ensemble, dans un modèle qui doit se réinventer, se ré-innover au jour le jour. Le co-entrepreneuriat peut construire la paix et mettre fin aux conflits en favorisant le développement durable dans la Région des Grands Lacs Africain
s. » conclut-il sa réflexion.

Flavien MUHIMA

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