L’ombre en larme (poème)

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Par JUDITH BAYARUKA (Illustration: Tiers)

Jadis notre parage bondait de gaieté,
Les oiseaux aux sommets des arbres chantaient,
Bien qu’en paille, notre toiture ne suintait,
Le bonheur était un ami avec plus d’affinité.
 
L’avenir était un petit coin de paradis,
Les anciens nous confiaient le savoir suivre,
Nos mœurs avaient un espoir de survivre,
Les rires étaient compagnons du samedi.
 
Hélas, on s’est réveillé de ce compte de fée,
Galère, souffrance, mort ont fait la suite,
Du jour au lendemain la joie a pris la fuite,
Nous laissant abêtit dans un qu’est-ce que c’est.
 
De nuit comme de jour, le danger nous guète
Au lieu de mettre à nu notre ennemi commun,
Nous lui avons offert un refuge à l’intérieur de chacun,
En nous quittant, il réduit la personne en muette.
 
Toutes les raisons sont devenues bonnes pour tuer,
Le bien et le mal ont interchangé leur place,
Nos sourires sont plus froids que la glace,
L’hypocrisie est un masque de plus habituer.
 
Point de récolte, le sol est inondé de sang,
On ferme la porte mais le mal est à l’intérieur,
Avant l’arme, la machette, on meurt de peur,
On périt autant que eux font semblant.
 
Nos yeux n’en peuvent plus alors notre ombre est en larme,
Fatiguée de voir ce génocide incessant,
Avec un dernier effort nous couvrons le flanc,
De notre peuple qui soupire sous le poids de l’asthme.

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