Meurtre de plus de 5000 civils à Beni depuis 2014: la Lucha propose qu’en date du 16 et 17 janvier soit observée « une attitude de deuil national » en memoire des victimes

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Au cours d’un point de presse tenu ce mardi 12 janvier 2020 à Goma, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), après avoir dressé le bilan des massacres de civil à Beni depuis 2014 jusqu’à nos jours, avec un accent particulier sur ceux perpetrés depuis l’avénement au pouvoir du président Felix Tshisekedi en 2019; propose que les journées du 16 et 17 de ce mois soient déclarées journées de deuil national en mémoire de tous les congolais tués dans cette partie de la RDC.

C’est au point C de son communiqué, intutilé « Renforcer la solidarité nationale et citoyenne avec Beni«  que la Lucha formule cette proposition, estimant qu’il est « important d’honorer la mémoire des victimes et de renforcer la solidarité nationale/citoyenne avec les survivants… »

« Malgré leur gravité, les massacres de Beni semblent ne pas retenir l’attention de l’Opinion Publique Congolaise et Internationale. Aucun hommage national ou une forme quelconque de solidarité de la nation n’a jamais été exprimée aux milliers de morts tombés pourtant à cause de l’irresponsabilité des autorités. » fait remarquer ce mouvement citoyen.

Dans le même volet, celui-ci propose en outre, que toutes les victimes soient identifiées par leur nom et qu’un mémorial soit erigé en vue d’un recueillement pour les générations présentes et futurs; et que le 2 octobre de chaque année soit reconnue et commémorée comme la « Journée du Souvenir pour Beni. ».

Peu avant cela, la Lucha est revenu sur les opérations militaires lancées dans la région de Beni depuis le 30 octobre 2019 par le gouvernement congolais contre les présumés auteurs des massacres.
Triste est de constater, dit-elle quant à ce, que les FARDC et la MONUSCO n’arrivent toujours pas à mettre fin aux tueries.
Ainsi, il faut en toute urgence; récommande la Lucha,

  • Renforcer les FARDC présentes dans la région de Beni en troupe, en logistique et en moyens financiers conséquents en vue de leur permettre de poursuivre les opérations militaires en profondeur, installer des ceintures de sécurité autour des agglomérations et des routes ainsi que développer des moyens de réponses rapides aux alertes de la population…
  • Relever la MONUSCO dans la région de Beni par une Force militaire régionale ou internationale active et la renforcer en troupes et en moyens, avec pour mandat d’assurer la protection effective des civils, …
    pour ne citer que ces récommandations

« Depuis 2014, La région de Beni est secouée par une série de massacres, pillages, enlèvements, incendies de maisons et véhicules,… dont les auteurs et leurs motivations réelles ne sont pas connus avec exactitude.
Cette insécurité est à la base de la mort, essentiellement à l’arme blanche, de plus de 5000 civils, au kidnapping de centaines des civils, à l’incendie des villages et véhicules de commerce, au déplacement des populations vers des entités relativement sécurisées, à la difficulté d’accès aux champs, principale activité économique locale et à la destruction du tissu social et économique local », lit-on en prélude du communiqué de la Lucha de ce 12 janvier 2021.
« Depuis le 30 octobre 2019, notre mouvement a comptabilisé 1206 civils tués à Beni et a noté une expansion des tueries vers le secteur de Ruwenzori et une partie de la province voisine de l’Ituri, des zones jadis calmes. » alerte ce mouvement citoyen, qui appelle les congolais, en conclusion de son message, de nourrir le sentiment d’appartenance à une même nation, d’un destin commun pour « faire face à ces ennemis de la paix qui sèment terreur et désolation dans notre camp ».

Emmanuel BARHEBWA.

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