Le Gouvernement provincial du Nord-Kivu invite la CPI à mener des enquêtes sévères sur les crimes contre l’humanité commis par le Rwanda et ses supplétifs du M23 à travers les différents bombardements des sites des déplacés en cette période de guerre.
Dans un entretien avec la presse locale et internationale, ce lundi 06 mai 2024, la conseillère principale du Gouverneur militaire du Nord-Kivu a présenté toute la documentation des attaques à la bombe dans les zones peuplées par les habitants, depuis la reprise des combats entre les FARDC et la rébellion du M23/RDF autour de la ville de Goma.
Pour Prisca Luanda, Il est inconcevable que l’Armée rwandaise s’en prenne aux civils, en violation des plusieurs dispositions légales, et restée impunie.
« Le 02 février 2024 une bombe larguée par le M23 est tombée dans une parcelle au Quartier Mugunga à quelques mètres de l’institut Nengapeta causant la destruction d’une maison et deux blessés.
Le 06 avril 2024 une autre bombe est tombée aux environs de 18h dans le site des déplacés de Kashaka-Shabindu à Mugunga occasionnant deux décès, un blessé et 50 abris détruits.
Ce même 06 avril vers 20h 40 minutes, un autre obus est tombé dans le site de Lushagala sur la route en plein marché de fortune occasionnant des dégâts matériels et humains.
Le dernier cas en date est celui de ce vendredi 03 mai 2024, où l’armée Rwandaise et ses supplétifs du M23 ont délibérément ciblé sans foie ni loi les sites des déplacés internes de la 8 ème CEPAC au Quartier Lac Vert en larguant plusieurs bombes. selon nos investigations,ce bombardement a causé la mort de 14 personnes en majorité des femmes et des enfants et 33 blessés dont plusieurs en état très critique ainsi que d’innombrables dommages matériels » a révélé Prisca Luanda.
Et de poursuivre : « ces attaques des populations déplacées constituent une violation flagrante de la convention de Genève et ne sauraient restées impunies. L’interdiction d’attaquer des civils qui ne participent pas aux hostilités est une règle cardinale du droit international humanitaire et constitue le socle de la convention de Genève.
L’armée Rwandaise et ses supplétifs du M23 prennent délibérément et systématiquement pour cible des personnes déjà affectées par les conflits, ce qui est très grave ».
Pour cette autorité provinciale, l’impunité de ces crimes encourage les criminels à poursuivre le massacre des civils et défit la communauté internationale face à ses missions de maintenir la paix et la sécurité.
« En vertu de l’article 39 de la charte des Nations-Unies, le conseil de sécurité devra constater que le comportement du Rwanda face à la République Démocratique du Congo et aux populations de ce pays constitue une permanente menace contre la paix et la sécurité internationale. En conséquence, il devrait décider des sanctions ou des mesures coercitives appropriées contre le Rwanda sur base des articles 41 et 42 de la charte des Nations-Unies étant donné que les recommandations lui adressées par les grandes puissances et les pays de la région n’ont pas pu le faire fléchir faisant ainsi du conflit de la RDC,une guerre oubliée » martèle-elle.
Cela étant, le Gouvernement provincial du Nord-Kivu recommande à la Cour Pénale Internationale « d’ouvrir de manière immediate une enquête sur les crimes de guerre, crime contre l’humanité, génocide, et autre violation grave du droit international humanitaire commis par l’Armée Rwandaise et la rébellion du M23 depuis 2022 à ce jour; entre autre les bombardements des camps des déplacés de guerre à l’extrémité de la ville de Goma, incluses les exécutions sommaires dans nombreuses agglomérations ».
Lee sadiki kajibwami