Lors de de l’audience de ce vendredi 16 septembre 2023, dans le procès Wazalendo, la Cour Militaire du Nord-Kivu a autorisé l’inhumation des corps des victimes de répression sanglante du 30 août 2023 à Goma, conservés depuis 17 jours environ, dans les centres mortuaires de certains hôpitaux de la ville notamment à l’hôpital militaire régional sise camp Katindo, hôpital Heal Africa et dans le centre hospitalier Bethesda (CBCA/Ndosho).
Cette décision tombe pour répondre à une requête introduite par le Ministère Pubiic qui soulevait une perturbation de l’ordre public sanitaire.
Pour des raisons d’hygiène et en vue de permettre aux familles qui réclamaient déjà les corps de leurs défunts, de les enterrer dignement, la requête était jugée par la Cour, recevable et fondée.
Selon des sources proches du dossier, ces corps étaient déjà en décomposition et dégageaient une mauvaise odeur, notamment ceux de l’hôpital militaire.
Cette situation qui procurait un environnement malsain aurait entraîné même le déplacement de certains habitants circonvoisins de l’hôpital, qui abandonnaient déjà leurs maisons.
Rappel des faits
Le 30 Août 2023, à Goma, lors d’une répression d’une manifestation contre la MONUSCO, organisée par une secte religieuse, la Foi Messianique, s’identifiant comme les « Wazalendo »(« Patriotes »); 57 civils, selon les sources officielles, ont perdu la vie; tués par des militaires qui avaient ordre de disperser les manifestants.
Un procès a été lancé depuis, saisissant le commandant de la Garde Républicaine, Mike Makombe ou encore le commandant du 19e Régiment Donat Bawili qui comparaissent aux côtés de 4 autres officiers devant la cour militaire du Nord-Kivu, étant présumés responsables des tueries vécues ce jour.
Pendant ce temps, plusieurs voix se lèvent pour réclamer la libération d’une centaine des civils, adeptes de cette secte religieuse, arrêtés le jour de la manifestation et accusés par les autorités provinciales de fauteurs de troubles, ayant conduits à ce carnage.
Pour les mouvements citoyens et groupes de pression au Nord-Kivu, qui organisent déjà des actions de contestation quant à ce; il n’est pas normal que ces citoyens croupissent en prison alors que, selon eux, ils ne sont que des victimes.
Tout le monde attend donc l’issue de ce procès, auquel a tout récemment comparé le maire de la ville de Goma.
Silva Kanduki