Aumoins 50 millions des dollars américains se volatilisent chaque année dans le business du café en RDC, suite à l’exportation frauduleuse de cette culture pérenne produite largement à l’Est du pays. Ces révélations ont été rendues publiques par Gilbert Makelele, PCA du Réseau des coopératives des producteurs du café-Cacao de la RDC, lors d’une journée porte-ouverte ce mardi 25 octobre, organisée par L’ONAPAC/Goma en marge de la journée internationale du café.
Selon Gilbert Makelele, la filière du café demeure parmi les business les plus rentables au monde avec un chiffre d’affaires estimé autour de 270 milliards de dollars, « mais le Gouvernement Congolais l’a abandonné aux petits producteurs ».
Si le Gouvernement pouvait investir suffisamment des moyens, estime-t-il, la RDC pourrait récupérer autour de 25 milliards de dollars de ce business mondial, et cela financerait le budget national.
Évoquant la question de la fraude qui règne dans cette filière (café-cacao), Gilbert Makelele déplore que plus de 50 millions de dollars (Usd), échappent au trésor public par saison caféière, profitant aux pays voisins de la RDC.
« Ça me fait très mal mais je dois vous dire la vérité. le Gouvernement Congolais est entrain de perdre 50 millions des dollars par campagne caféière. Seulement la situation au niveau du poste frontalier de Nobili (en territoire de Beni,ndlr) nous avons 40 milles Tonnes de café fraudé, exporté via l’Ouganda. Il est exporté par l’Ouganda pourtant C’est un produit congolais qui vient de Beni…En dehors du Nord-Kivu, au niveau du Sud-Ubangi, Tshuapa, Mongala, Équateur, où j’ai visité tout récemment; j’ai trouvé que nos frères ont également les mêmes problèmes. Les produits quittent le Sud-Ubangi pour aller en République centrafricaine, et d’autres produits fraudés sont exporté vers le Sud-soudan. Nous avons évalué, nous avons trouvé que c’est autour de 50 millions de dollars que perd la RDC chaque année « deplore-t-il, appelant à la vigilance des autorités.
Pour palier à ce problème et relancer cette filière, Gilbert recommande à l’Etat congolais, au nom des coopératives des producteurs du café-Cacao de la RDC, de réhabiliter les routes des dessertes agricoles, d’octroyer aux producteurs les fonds de garantie pour accéder au financement dans des banques commerciales; et de mettre en application la Résolution sur la mise en place des banques de crédits agricoles, prise lors des États Généraux de l’agriculture tenus il y a une année et quatre mois à Kinshasa etc.
Si tous ces préalables sont réunis, rassure-t-il, nous sommes en mesure d’exporter, comme l’a toujours souhaité le Gouvernement, 120 000 tonnes de café et 240 000 tonnes de cacao à l’horizon 2030; comme c’était le cas en 1979.
La journée internationale du café a été célébrée cette année sous le thème: « Amélioration des conditions de vie des petits producteurs ». La cérémonie de lancement officiel de la saison culturale 2022-2023 dans la filière café-Cacao, intervenue ce même 25 octobre à Goma a connu la participation de la PCA et du DG de l’ONAPAC/RDC.
Emmanuel Barhebwa
