En pleine période de crise sanitaire dûe à la pandémie du Covid-19, les congolais sont,depuis quelques jours, butés à un nouveau problème: la hausse du taux d’échange.
Alors qu’il y a quelques jours, Un billet d’un dollars américain(USD) s’échangeait à 1700 Francs congolais (FC); aujourd’hui le même billet s’échange à 1850FC voire-même 1900FC.
Que serait à la base de cette situation?
À cette question que plusieurs congolais n’ont pas cesser de se poser ces derniers temps, le gouverneur de la banque centrale du Congo, Déogratias MUTOMBO a tenté de donner quelques éléments de réponse lors d’une intervention à Radio Okapi vendredi 1er mai .
À en croire ce dernier, la hausse du taux d’echange actuellement s’explique par une ruée inhabituelle du public sur les billets de banques, observée depuis la déclaration du Covid-19 en RDC. Cela a causé, souligne-t-il, une forte augmentation de la circulation fudiciaire et une rareté des billets de dollars américains.
« Puisqu’en moyenne mensuel,on a une augmentation de la circulation fudiciare autour de 50 milliards, et de fois c’est même negatif. Mais pour le mois d’avril la circulation fudiciaire hors banque est de 275 milliards » fait savoir le gouverneur de la BCC. « Ça ne s’est pas arreter là! Donc le public, dans le soucis de se prémunir contre la volatilité à venir, s’est ruée sur les billets de dollars qui étaient déjà rares sur les marché; parce que avec la suspension des vols,les banques ne savent plus importés les billets de banque comme d’habitude. Il y a rareté de billéts et cette rareté a été encore amplifiée par cette pression, cette forte demande du public sur ces billets là. Ce qui fait qu’on a atteint ce taux qui nous rapproche de la barre de 1900* explique Deogratias Mutombo.
La hausse du taux d’échange ne reste pas sans conséquence sur les marchés
L’une des conséquences directes qu’entraine cette hausse du taux de change c’est la flambée des prix sur les marchés.
À Goma, les prix de plusieurs produits (surtout les produits manufacturés) ont pris de l’ascenceur depuis quelques jours. Le phénomène s’observe surtout lorsque le client se présente avec les billets des francs congolais pour l’achat. Les petits commerçants qui vendent leurs produits de manière détaillée, se trouvent obligés de hausser les prix pour obtenir un peu de bénefice.
À titre exemplatif, une mesure de farine de blé qui se vendait,il y a quelques jours à 2000Francs congolais (FC), se vend actuellement à 2500Fc. Un verre d’omo (savon en poudre très utilisé pour la lessive à Goma) est passé de 300 à 400FC. Il en est de même pour un verre de sucre, passé de 400 à 500FC.Un verre de riz est passé de 350 à 450 Francs congolais, ainsi de suite.
Les autres à avoir hausser les prix sont les révendeurs des crédits téléphoniques(unités). 20 unités qui se payaient,il y a une semaine, à 400FC, se vendent actuellement à 500FC. Des forfaits internets n’ont pas été épargné également de cette hausse des prix; chaque revendeur de « méga » fixe le tarif selon son prix d’achat et le benefice qu’il peut en tirer.
Retenons que ce n’est pas la prémière fois que la RDC assiste à la dépreciation du franc congolais face aux dollards americains. La dernière en date est celle commencée depuis le début du 1er trimestre de l’année 2019, faisant passer le dollard de 1600 à 1700Francs congolais. Cette situation a toujours été suivie d’une hausse des prix sur le marché, dans un pays où la majorité de la population vit sous un seuil de pauvréte absolu.
Emmanuel BARHEBWA