Les retombées des tensions de Buhene : Une maman à la recherche de son enfant égaré depuis les échauffourées, exprime son inquiétude actuelle

Les retombées de la vive tension qui a éclaté les semaines dernières en territoire de Nyiragongo, dans les agglomérations de Buhene et le village de Turunga, à proximité de la ville de Goma sont déjà perceptibles au sein de la population. Kivu Nyota a rencontré ce lundi 26 avril 2021, Angélique LUANDA, faisant le tour des médias, à la recherche de son fils Jordan (7 ans) égaré depuis le 13 avril dernier durant les échauffourées. Une peine à laquelle s’ajoute l’effroi qui règne dans son quartier (à MUJA) actuellement suite, non seulement à ce qui s’y est passé il y a deux semaines, mais aussi à l’insécurité et les tracasseries militaires qui y règnent.

Mère de quatre enfants, Angelique LUANDA, ne sait plus à quel Saint se vouer depuis que son fils Jordan, élève en troisième année primaire à l’EP JUKUMU, s’est égaré. Elle raconte que l’enfant avait quitté la maison par peur, après avoir entendu les sons des bombes tirées non loin de chez lui et n’est plus revenu.

« L’enfant s’est égaré quand les tensions de BUHENE ont commencé. Ils venaient de Makao (avec les autres enfants, ndlr) passant par MUJA. Ensuite deux coups des bombes ont été entendus, l’enfant a eu peur et s’est échappé de la maison pour fuir. Depuis lors, on a aucune nouvelle de lui…Chez nous c’est à Muja, à l’endroit communément appelé Tanzanie » raconte-t-elle d’un air très inquiet, avec presque les larmes aux yeux.

Celle-ci ajoute aussi que ce même mardi où les tensions ont éclaté à BUHENE, sa maison avait été visitée par des bandits qui avaient emporté presque tous les biens de la maison, y compris tous les téléphones portables, ce qui rend très difficile ses démarches de recherche de son enfant égaré.

La mère de Jordan précise en outre que le calme n’est toujours pas revenu dans son quartier suite à la psychose qui règne encore au sein de la population et au déploiement d’un grand nombre des soldats qui, selon elle, n’assurent pas tous la sécurité des populations.

« La situation à Muja n’est toujours pas calme jusqu’à ce jour, parce qu’il y a toujours la peur au sein de la population. Hier soir même, nous avons encore entendu plusieurs coups de feux. Et les soldats sont devenus plus nombreux dans la zone… Certains d’entre eux ravissent les biens de la population à partir de 18h 30, rendant moins libre la circulation à ces heures… Que le gouvernement observe de plus près la situation de Muja. » indique-t-elle, répondant à la question de savoir comment évolue la situation dans son milieu actuellement.

Celui qui trouve mon enfant, conclut Angélique, prière l’amener au niveau de « Neo Turunga » ou au complexe scolaire JUKUMU. Il est habillé en tricot de couleur vert-militaire, pantalon « jeans » et les babouches (« boda boda ») de couleur rouge…

Pour rappel ; 14 morts, 53 blessés, plus de 35 maisons incendiées et plusieurs autres maisons de commerce pillées, c’est le dernier bilan officiel présenté par les autorités du Nord-Kivu, après les vives tensions survenues dans les agglomérations de BUHENE et le village de Turunga entre le 11 et le 13 avril dernier. A la base des tensions, les manifestations dénonçant l’insécurité grandissante dans le territoire de Beni et exigeant le départ de la MONUSCO se seraient transformés en un conflit à caractère tribalo ethnique. Une version contestée après par certains analystes, estimant qu’il se serait agi des manipulations juvéniles pour des intérêts égoïstes. Actuellement, les enquêtes sont encore en cours.

Emmanuel BARHEBWA

Kiwanja: Deux personnes kidnapées dont une vielle maman de 65ans, alerte Aimé Mukanda

D’après ce notable de Rutshuru, se confiant à Kivu Nyota, le kidnapping de ces deux personnes a eu lieu l’après-midi de ce jeudi 22 avril 2021 dans les champs périphériques de l’agglomération de Kiwanja précisément à Kasenyi Buhimba, non loin du champ pénitentiaire de Nyongera Kiwanja.

« Il s’agit de deux mamans kidnapées à Kasenyi Buhimba, Madame Kahambu Donacianne agée de 65 ans et mère de 7 enfants, chrétienne catholique et habitante du Quartier Mabungo, Av.Mbingi,…et la femme de papa Kauntura, toutes de la même avenue » précise-t-il.

Les groupes armés CMC-Nyatura basés dans la zone sont soupçonnés par la population d’être les auteurs de cet enlevement, ajoute Aimé Mbusa Mukanda déplorant le fait que les membres de ces groupes armés opèrent depuis un certain temps dans la région sans inquiètude, rançonnant les paisibles citoyens pour financer leurs opérations.

Rappelant que ça fait près d’une année sans que les cas de Kidnapping ne soient signalées dans les environs de Kiwanja, celui-ci appelle les autorités à prendre leur responsabilité en main.

Emmanuel BARHEBWA

Goma : la plate-forme CASED lance un tournoi inter-quartier de Basketball

Ce tournoi, qui regroupe les équipes des jeunes venus de différents quartiers de la ville, a été lancé ce mardi 20 avril 2021 au stadium de l’ISC/Goma dans le cadre du projet « Activité de l’USAID pour le développement intégré de jeunes (ADIJ en sigle) ». Au total huit équipes, dont quatre féminines et quatre masculines, sont en lice pour cette compétition dont la finale intervient ce jeudi.

Le coup d’envoi a été lancé l’après-midi de ce mardi 20 avril avec deux rencontres au rendez-vous. La première a opposé les équipes des dames de GNB du quartier KATINDO et Panthère du quartier Mapendo, avec comme score à la fin de la partie 36 à 27 en faveur de Panthère. La seconde a opposé les équipes des messieurs, de MAGIC du quartier Mapendo face à YABA Academia du quartier les volcans, sanctionnée par une large victoire de MAGIC sous un score de 67 contre 38 paniers.

Les organisateurs du tournoi et le public au stadium de l’isc, régardant le match

Tout s’est passé devant les yeux admirateurs du public venu nombreux assister ce match ainsi que  des organisateurs de ce tournoi. Ceux-ci se félicitent du bon déroulement de cette première journée et disent attendre des bons résultats à l’issue de ces activités.

« Je suis satisfait de voir comment les jeunes qui ont été formé au niveau de leur communauté sont en train de se produire au niveau du terrain ici et je trouve que ce sont des équipes jeunes, et c’est à ça d’ailleurs que je m’attendais,…Je vois des jeunes qui sont en train d’acquérir de l’expérience et je trouve que ça se passe dans un bon climat ici. Je ne peux que les encourager à aller de l’avant et à s’engager d’une manière positive dans leur communauté » a déclaré à Kivu Nyota Monsieur HERI BASIMIKE Emmanuel, chargé du projet ADIJ pour le compte de fhi 360.

Nos attentes à l’issu de ce tournoi, poursuit-il , c’est de voir comment les jeunes marginalisés peuvent s’engager d’une manière positive dans leur communauté en évitant certaines anti-valeurs…

Point de vu partagé par James Calvin BARHEBWA, coordonnateur de la plate-forme CASED ( Consortium d’Actions pour l’Appui Socioéconomique et le développement) qui organise ce tournoi. Il indique que cette compétition s’inscrit dans le cadre du projet de son organisation, visant l’encadrement sportif de jeunes avec comme thème central « la paix pour tous et partout », et avec l’ambition de s’étendre jusqu’au niveau régional.

« La vision de cette activité c’est de faire du sport un engin de paix. Nous allons l’étendre jusque dans toute la région des grands-lacs dans l’optique de réunir plus de communautés. Nous envisageons banir au sein de la jeunesse des anti-valeurs tels que l’oisivité, le tribalisme, la délinquance, etc. » souligne le coordonnateur de CASED.

Les représentants de CASED et fhi360 au stadium de l’isc le jour du lancement du tournoi

Avec comme principal partenaire l’ONG fhi 360 ; la plate-forme CASED a, avant le lancement de la compétition, organisé des séances de formations et d’encadrement de ces jeunes basketteurs qui y prestent, vulgarisant le thème centrale de ce tournoi axé sur la paix; indiquent ses responsables.

Emmanuel BARHEBWA

Goma : le projet TUFAULU PAMOJA ouvre la voix à 1200 jeunes pour s’engager dans les activités de developpement

C’est à travers des séances de formation dans plusieurs filières ( entrepreneuriat, politique, agriculture, et autres), et plusieurs autres techniques d’encadrement et accompagnement de la jeunesse que ce projet, conçu pour une durée de trois ans, compte ouvrir la voix à 1200 jeunes du Nord-Kivu, pour s’engager dans les activités de developpement du pays.

L’élaboration de la feuille de route de ce projet a été faite lundi 05 avril 2021 dans la grande salle de la maison des jeunes à Goma par les membres des organisations et association des jeunes; avec la participation du président du conseil urbain de la jeunesse et du conseiller au ministère provincial de la jeunesse au Nord-Kivu. La feuille de route prevoit l’ensemble des activités à mener dans le cadre de ce projet, leurs objectifs et leurs chronogrammes d’exécution.

Pour Nelson Mantama, coordonateur de ce projet, TUFAULU PAMOJA (réussir ensemble) vise l’implication et la promotion des jeunes et de la femme dans le sphère des instances de prise des décisions et cela dans le processus de paix et de développement à tous les niveaux, en RDC en général et au Nord-Kivu en particulier.

Ce projet, indique-t-il, s’étend sur trois ans et sa prémière année s’est achevée sans que les activités ne soient débutées faute de la crise sanitaire liée à la pandémie à Covid-19.
Il cible au total 1200 jeunes en province du Nord-Kivu dont 800 à Goma et 400 autres en territoire de Beni, avec comme vision la cohabitation pacifique.

Le projet TUFAULU PAMOJA est financé par l’ambassade de la Suède en RDC et est mis en oeuvre par la CAFOD ( Caritas d’Angleterre), La Commission Episcopale Justice et Paix, le Mouvement Rien Sans les Femmes, ainsi que les plateformes provinciales des jeunes.

Emmanuel BARHEBWA

Goma: l’étudiant Yannick Bauma écrit « une confidence » au président F.Tshisekedi, lui rappelant ses promesses aux congolais

Cet étudiant en droit à l’université de Goma, revenant sur le discours du chef de l’État congolais lors de sa prestation de serment devant les juges de la cours constitutionnelle et celui sur l’État de la nation devant l’assemblée nationale et le senat, rappelle à Felix Tshisekedi ses promesses et ses belles observations sur les richesses et potentialités du Congo, avant de lui faire quelques propositions sous forme interrogative.

Parlant des observations du président Felix Tshisekedi sur les richesses du Congo, Yannick BAUMA BALIKUCHA rappelle, se servant des mots du chef de l’État, que « Le texte précisait :
 chaque hectare que représente notre grand pays,
 combien on pourrait produire de l’électricité à toute l’Afrique,
 combien avec notre forêt Equatorial, la lutte contre le réchauffement climatique aurait une
solution à long terme.
 etc. »

Celui-ci interroge ensuite le président Felix Tshisekedi, à la fin de son texte, sur la possibilité de réduire le salaire des fonctionnaires et renforcer la prime des enseignants, militaires et médecins; la possibilité de combattre la corruption et assurer l’indépendance de la justice, d’évaluer le rapport mapping et rendre justice, ou encore celle de créer l’emploie pour réduire le taux de chômage….

Kivu Nyota vous propose l’intégralité du texte de ce jeune étudiant à la fin de cet article.

Il sied de noter que l’étudiant Yannick BAUMA BALIKUCHA est née à Goma le 2 septembre 1999. Il a obtenu son diplôme d’État en 2018 à l’institut mwanga.
Poursuivant ses études en droits à l’université de Goma
Monsieur Bauma est co- fondateur de l’association voix des jeunes pour la paix.
Il est aussi membre de plusieurs organisations de la place dont le festival amani où il gère le protocole des ambassadeurs et autorité nationale.

Emmanuel BARHEBWA

Ici l’intégralité du texte de Yannick Bauma:

Monsieur Yannick BAUMA BALIKUCHA
Etudiant en droit à l’Université de Goma
Ville de Goma, Province du Nord-Kivu
A son Excellence, Monsieur le Président de la
République Démocratique du Congo
Objet : Une confidence à Monsieur le Président
Monsieur ou Excellence,
Tout ce qui va avec, vous êtes humain comme moi et suis sûr que votre cœur est aussi sensible parce
que sur ce point je n’ai pas perdu espoir, et en parlant d’espoir, oui j’ai cru en vous le jour de votre
prestation de serment devant les juges de la cour constitutionnelle ainsi que le jour où vous vous
êtes exprimé à nous tes compatriotes sur l’état de la Nation devant l’Assemblée Nationale et le
Senat, réunies en Congrès.
Le texte précisait :
 chaque hectare que représente notre grand pays,
 combien on pourrait produire de l’électricité à toute l’Afrique,
 combien avec notre forêt Equatorial, la lutte contre le réchauffement climatique aurait une
solution à long terme.
 etc.
L’éducation de base ouverte à tout le monde étant ta première réalisation, le programme 100 jours
regorgeait plusieurs autres projets dont les camps militaires et le pont construit à Kinshasa, la route
entrée présidentielle réhabilitée à Goma, la réduction du prix d’un passeport biométrique, et que
sais-je encore.
Monsieur le Président, Laisse-moi te faire une confidence ; ‘’Votre passage à Goma avait redonnée
espoir à toute la partie Est du pays’’. Puisqu’il s’agit d’une confidence, Monsieur, je vous éloigne les
reproches de vos proches qui perdent leurs proches, tout proche de ma ville natale où vous viendrez
prochainement.
Mais Monsieur,
 Y a-il une possibilité de réduire le salaire des fonctionnaires et renforcer la prime des
enseignants, militaires et médecins ?
 Est-il possible de combattre la corruption et assurer l’indépendance de la justice ?
 Est-il possible d’évaluer le rapport mapping et rendre justice ?
 Est-il possible de créer l’emploie pour réduire le taux de chômage ?
Monsieur, je fini avec une question, l’ancien système a été mis à l’écart, c’est le cas aussi pour leur
crime ?
Fait à Goma, Jeudi, le 01 avril 2021 à 00h00
Yannick BAUMA BALIKUCHA

Goma/Q.Katindo: Deux familles voisines endeuillées après les assassinats simultanés de leurs fils

C’est sous une vive émotion que les deux familles (séparées de quelques mètres dans le quatier Katindo,non loin de la paroisse Mont Carmel), organisent les deuils de leurs fils, assassinés dans la soirée de ce vendredi 2 avril 2021. Ceux-ci ont été fusillés à des endroits différents mais presque au même moment et dans les mêmes circonstances, à en croire nos sources.

Christian Tshimanga (20ans), taximen des voitures « Taxion » a été tué par balle vers l’endroit connu sous le nom de commandant belge, renseignent nos sources.

Ces mêmes sources, rencontrées au lieu de deuil par KivuNyota, témoignent (hors micro) que le feux Christian aurait resisté de ceder sa machine ordinateur à des inconnus qui l’ont trouvé à bord de sa voiture taxi après qu’il a fini de déposer une délégation des personnes venant d’une cérémonie de mariage. Les assaillants lui ont alors criblé des balles dans la poitrine avant de s’envoler dans la nature, le laissant saignant dans sa voiture.

L’autre assassinat dans la même soirée, survenu aux environs de 20h,non loin du terrain de Basketball et du bureau du quartier Katindo (d’après nos sources) a couté la vie au jeune Divin, agé d’une vingtaine d’années, habitant de ce quartier.

Celui-ci se retrouvait dans la boutique proche de chez lui, relatent nos sources, quand des bandits l’ont tiré des balles avant de s’évaporer dans la nature.

Deux deuils sont donc organisés dans le même quartier au moment où cet article est rédigé.

Le cas des fusillades en ville de Goma ne sont pas nouveaux. Depuis le début de l’année 2021, ils peuvent être estimés à une dizaine, voire plus; les changeurs de monnaie étant les plus victimes. « Il faut que les choses changent. On ne doit plus continuer à se faire tuer ainsi dans un pays où existent les services de sécurité. La liste des jeunes tués dans notre quartier dans ces mêmes conditions ne cesse de s’allonger chaque jour…c’est vraiment déplorable  » lache d’un ton triste un jeune rencontré à ce deuil.

Emmanuel BARHEBWA