Goma : L’asbl AMEAD veut réhabiliter le leadership féminin dans la famille vers un développement socio-économique durable.

L’association des Mamans Engagées pour l’Auto-prise en charge et le Développement (AMEAD/ASBL) a tenu ce dimanche 15 mars 2020, une conférence sur les droits de la femme dans la grande salle du Collège Mwanga. C’était sous le thème « Réhabiliter le leadership féminin dans la famille vers un développement socio-économique durable »

Selon Madame Joséphine KAHONGYA, présidente de cette structure,  l’objectif était d’amener les femmes à comprendre c’est quoi un leader, comment il doit se comporter dans la famille. Pour elle, la femme doit aussi être un leader mais pour y arriver, elle doit d’abord connaitre quels sont ses droits et ses devoirs en famille. L’AMEAD a voulu insister sur le rôle de la femme en société, comment elle doit s’engager  afin d’accéder à son développement tout en sachant comment revendiquer ses droits au mariage, au travail, à la vie, à l’éducation ou à sa dignité 

L’AMEAD a convié les femmes du Nord-Kivu à l’autonomisation intelligente. Selon Joséphine KAHONGYA, la femme est capable d’apporter un développement dans son environnement en travaillant et surtout en innovant dans son secteur de travail. « Nous avons voulu montré à la femme qu’elle peut commencer par le néant et devenir millionnaire ».

Présente à la cérémonie, la ministre provinciale du genre, madame Fatou Sheila Hassan a remercié le chef  de l’Etat, Félix Tshisekedi et le gouverneur de province, Carly Nzanzu KASIVITA pour leur implication dans la valorisation des droits de la femme. Elle a invité les femmes à profiter des enseignements donnés au cours de la conférence. Pour Madame Sheila, le leadership ne s’hérite pas mais se cherche par la lutte. Elle a convié les femmes à s’entraider et à se soutenir. « Si une femme cherche le pouvoir, qu’une autre femme soit prête à l’accompagner »

Créer en 2018, l’AMEAD (association des Mamans Engagées pour l’Auto-prise en charge et le Développement) lutte pour l’autonomisation de la femme. L’association veut voir la femme se prendre en charge. L’objectif principal de l’AMEAD est d’aider les personnes vulnérables surtout celles de troisième âge et les orphelins. L’association a été lancée officiellement ce dimanche 15 mars 2020.

Bilan

Dans cette même année AMEAD a réussi a assisté trois écoles. Au total plus de neuf cents élèves ont bénéficié d’un kit scolaire complet à l’occasion de la rentrée scolaire 2019-2020. AMEAD a fait nombreuses œuvres caritatives avec les malades dans des hôpitaux sans oublier les femmes veuves, vieillards et plus de 500 d’entre elles ont reçu des pagnes en ce mois de la femme. AMEAD a  aussi assisté les petits orphelins à l’occasion de la fête de Noël, quarante membres d’AMEAD ont été formés à l’INPP dans différents domaines et ont reçu des brevets et tant d’autres actions. D’ici 2023, plus de 1600 femmes pourraient être formées dans différents secteurs.

L’UNPFA clôture une formation sur la gestion des cas des violences basées sur le genre en RDC

Clôture ce mercredi 18 mars 2020 à Goma de huit jours de formation des formateurs en gestion des cas des violences basées sur le genre en République Démocratique du Congo. Organisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) dans la grande salle de l’hôtel Ishango Guest House, la formation avait pour objectif de mettre en place une équipe des formateurs sur la gestion des cas des violences basées sur le genre, selon les nouveaux modules inter-agence dans trois hubs humanitaires de la République Démocratique du Congo. A l’issue de l’atelier, l’organisateur, le formateur ainsi que les participants ont déclaré être satisfait.

A travers cet atelier de formation, l’UNFPA voulait aussi renforcer les capacités des acteurs des violences basées sur le genre (VBG) et améliorer les connaissances des formateurs de manière à les rendre plus efficaces et expérimentées sur l’approche de gestion des cas des violences basées sur le genre. Cet objectif devrait se réaliser en mettant à la disposition des bénéficiaires des techniques pédagogiques de formation des adultes et des techniques de simulation dans la gestion des cas des VBG. Au cours de ces huit jours, dix-huit modules ont été développés et ont fini par trois jours de formations des formateurs  avec des exercices pratiques au cours desquels il a été question d’évaluer les capacités de ceux qui seront en mesure de pouvoir être des formateurs à leurs tour, a fait savoir Pascal Banza, le formateur de l’atelier.  Selon cet expert en VBG qui se dit satisfait du profil de son auditoire, ces modules consistaient à « renforcer des capacités des acteurs locaux, pour faire une gestion des cas coordonnée, pour offrir le service de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre de manière coordonnée aux survivantes qu’ils ont identifiées dans les structures de prise en charge »

De leurs parts, les participants à la formation qui a duré huit jours se retrouvent à présent  bien outillés et prêts à faire la restitution en devenant des formateurs qualifiés en matière de la gestion des cas des violences basées sur le genre. Pour Lyliane Musau, experte dans les questions des violences basées sur le genre à la cellule infrastructure Kinshasa, la formation a permis à chacun de se situer par rapport au travail qu’il faisait déjà dans ce secteur, à se rendre compte de ce qu’il faisait et à  corriger les erreurs. « Chacun s’est retrouvé avec une valeur ajoutée  au travail qu’il est en train de faire tous les jours sur le terrain. Ce que nous avons été praticiens sans théorie, et aujourd’hui on est parvenu à associer la théorie à la pratique. Chaque participant va appliquer la matière apprise selon son propre domaine et dans chacune de sa région ». Il faut dire que les participants ont été très bien équipés afin de mieux faire le travail, déclare Dr Symphorien, directeur du Centre de recherche juriste consulte et participant à la formation. « Nous avons été formés sur les valeurs, sur les principes directeurs, comment nous pouvons les appliquer, suivre les étapes. En ce qui me concerne, ce sont les étapes càd quand il y a un cas des violences basées sur le genre, quelles  sont les étapes  de la réception, de la présentation, jusqu’à la clôture des cas et cela est de plus important qui traverse des moments très difficile de crise depuis plus de deux décennies » .Ces participants ont été de plus fermes, dynamiques, performants et compétents. Après la formation, Madame Elise Kakam, coordinatrice de l’UNFPA, zone EST se sent satisfaite et  fière des résultats qui contribueront à atteindre les objectifs de l’UNFPA en matière des violences basées sur le genre. « Les personnes que nous avons certifiées aujourd’hui ont prouvé qu’elles ont des compétences nécessaires pour pouvoir assurer un appui aux activités de l’UNFPA. Comme vous le savez, nous faisons au mieux pour nous assurer qu’on ne soit à zéro à propos des violences basées sur le genre » L’UNFPA veut avoir des formateurs à travers tout le Congo en matière des violences basées sur le genre, ajoute Elise Kakam. « Notre idéal c’est qu’on puisse être le plus proche possible des victimes des violences basées sur le genre ». C’est à ce point qu’elle souligne l’importance des certificats octroyés aux participants  en leur adressant un message ferme. « Vous êtes supposés apporter un appui à ceux qui vont apporter un appui aux victimes. La personne victime est dans une situation de dépression très souvent et celui qui vient pour dire je viens faire la prise en charge, s’il vient déprimer cette personne davantage, c’est très compliqué ! Nous ne voulons pas qu’au lieu d’aider la personne victime nous puissions compliquer la situation » La coordinatrice de l’UNFPA désire que ceux qui ont eu des certificats, puisqu’ils ont maintenant des compétences,  puissent les utiliser non seulement pour UNFPA mais même dans un autre emploi pour une autre organisation tant qu’ils servent la jeune fille ou la femme congolaise dans des cas des violences basées sur le genre.  

Selon l’UNFPA, depuis que le module a été vulgarisé en RDC au niveau national, très peu de personnes avaient la capacité de faire la gestion des cas des violences basées sur le genre qui constituent une grave violation de droits humains et représentent une menace à la santé, au bien-être, aux opportunités et à la vie des femmes et filles et des enfants. Ces violences ont des conséquences sur la productivité économique et le développement des pays.

Depuis 2019, UNPFA a lancé un cycle de formation dont la première a eu lieu à Bukavu, la seconde à Kinshasa, et cette année, la troisième a lieu  à Goma afin d’avoir un nombre des gens qui sont capables de pouvoir former d’autres personnes sur le module inter-agence des gestions des cas.

Patrick BASSHAM

8 mars 2020 : L’association nationale des institutions de microfinances sensibilise les femmes sur l’éducation financière, la budgétisation et l’épargne.

Les femmes sont invitées à plus de responsabilité dans la gestion de leur budget et savoir qu’il existe des institutions de microfinances pour les accompagner dans l’éducation financière. L’Association nationale des institutions de Microfinance en RDC (ANIMF) l’a fait savoir aux femmes du Nord-Kivu au cours d’un forum d’échange et de sensibilisation organisé ce samedi 7 mars 2020 dans le cadre de la Journée internationale de la femme célébrée cette année sous le thème « je suis de la Génération Egalité : Levez-vous pour les droits des femmes »

Réunies dans un beau cadre de l’hôtel La Joie Plazza, plus de cent femmes ont répondu présent à l’appel de l’ANIMF/Nord-Kivu leur lancé à l’occasion de la fête de la femme de cette année 2020. Sereine, splendide et assidues, on pouvait les voir attentives , un signe d’appréhension au programme du jour qui a traité particulièrement de l’éducation financière, la budgétisation, l’épargne, la négociation financière et crédit, la définition et la distinction entre les IMF des coopératives d’épargne et crédit et des banques commerciales.

L’éducation financière, pourquoi aux femmes ?

L’ANIMF veut, à travers le thème de cette année, contribuer au développement de la RDC en éduquant la femme dans le domaine d’épargne et la gestion des ressources financières. Par l’éducation financière, une femme  acquiert  des notions sur la bonne gestion de ses revenus en vue de générer des ressources. Les femmes ont aussi un rôle important dans la négociation des crédits et elles inspirent confiance quand il faut rembourser le crédit. Beaucoup d’institutions de microfinances préfèrent impliquer la femme dans leurs activités, a élucidé Madame Carine LUKONGE MUHOMBO, DG Adjointe de l’IMF Hekima, « Il faut dire que la cible de la plupart des institutions financières c’est la femme parce qu’on dit souvent que ce sont les femmes qui savent gérer, que ce soit dans les foyers ou ailleurs. Les femmes savent mieux gérer ! Les femmes sont celles qui remboursent très bien les crédits que les hommes. Les femmes sont à la tête ou à la base de la micro finance. C’est la raison pour laquelle l’IMF est passée par les femmes en cette journée du 8 mars pour leur apprendre et renforcer leur capacité dans le secteur des micro finances afin qu’elles aillent former d’autres femmes dans les quartiers, les marchés, les églises pour montrer que les femmes sont à la base de toutes les négociations financière même de la budgétisation. »  Madame Carine LUKONGE a ainsi invité toutes les femmes à savoir mieux gérer leur budget et cette gestion, selon elle, doit commencer en famille pour que les  besoins de celle-ci «  soient au moins répondus au même pied d’égalité »

Le manque d’éducation financière est considéré comme l’un des principaux obstacles empêchant les femmes d’accéder aux services financiers et d’en bénéficier, a fait savoir l’ANIMF.

Saisissant cette occasion, Pacifique Ndagano, administrateur au sein de l’ANIMF et aussi directeur général de la SMICO, a rappelé aux clients de différentes institutions membres de l’ANIMF au Nord-Kivu des stratégies pour réussir dans leurs activités.  « C’était une façon pour nous de réunir nos clients et de se partager avec eux sur le secret de réussite dans leur business et surtout dans le changement de comportement par rapport à la gestion de leur finance. » Selon Pacifique Ndagano, ce secret est « de commencer par faire un petit budget et de ce budget dégager un petit montant pour faire l’épargne et de recourir au crédit que lorsque c’est important vraiment pour booster le business. »

Ce forum a aussi permis à toutes les institutions membres de l’ANIMF de sensibiliser tous leurs clients sur leurs droits et leurs obligations et comment  communiquer pour construire un secteur financier très solide. A en croire Pacifique NDAGANO, Il n’y a pas une communication claire qui puisse permettre qu’on puisse bien maitriser l’activité du client. Cette mauvaise communication impacte sur l’activité de celui-ci. « C’est la raison pour laquelle nous procédons à l’éducation financière étant donné que le client signe souvent le contrat sans pour autant comprendre le contenu de ce contrat. Nous avons estimé en tant qu’institution financière sérieuse que nous devons former nos clients pour qu’ils puissent être en mesure de bien comprendre les contrats et les engagements qu’ils prennent avec nos institutions »

Rappelons que L’Association  nationale des institutions de Microfinance en Rd Congo est une association sans but lucratif à vocation socioprofessionnelle créée dans l’objectif d’avoir un seul organe représentatif. Opérationnel depuis octobre 2013, elle est présidée au  niveau national par Madame Mamy Kalonda, Directrice Générale de la FINCA et au  niveau provincial par Monsieur Pacifique NDAGANO, directeur Général de la SMICO.

Au niveau national, elle est constituée de plus de vingt institutions membres et alors qu’au Nord-Kivu elle est constituée de cinq membres notamment FINCA, SMICO, PAIDEK, TUJENGE PAMOJA et HEKIMA.

Patrick BASSHAM

L’ONG AIP demande aux jeunes femmes de prendre conscience de leurs places pour participer au développement de la RDC et l’Afrique.

C’était au cours d’un atelier organisé ce vendredi 6 mars 2020 à l’occasion de la journée internationale de la femme sous le thème « le relèvement socioéconomique de la femme congolaise » dans l’objectif de contribuer à la réduction des inégalités basées sur le genre dans la communauté et conscientiser les jeunes femmes et les jeunes filles sur le changement de comportement à travers un leadership transformationnel et autonome des jeunes femmes dans le Nord-Kivu à Goma.

Pour Madame Aimée Katungu, coordinatrice provinciale de l’AIP, les jeunes femmes doivent encore fournir beaucoup d’efforts pour accomplir leurs émergences socioéconomiques et professionnelles et se libérer des carcans qui les empêchent de s’épanouir. « les jeunes femmes doivent encore beaucoup lutter pour que cette autonomisation soit réelle. La jeune femme demeure dépendante sur base des préjugés. Lorsque la femme veut lever sa tête, il y a des découragements et cela fait que la femme reste toujours dépendante »

Elle a, au cours de l’activité, convié les jeunes femmes à prendre conscience de leurs places dans la société afin de participer au développement de la RDC  et toute l’Afrique. « Elles doivent quitter leurs zones de confort tout en luttant contre les préjugés qui les empêchent d’avancer. Elles doivent se donner courage, s’introduire dans cette lutte. Que les jeunes femmes se relèvent pour lutter contre toutes les violences basées sur le genre », a martelé Mme Aimée Katungu.

L’événement a aussi permis d’apprendre  aux jeunes femmes comment elles peuvent se lever et devenir autonomes. A travers les expériences partagées par d’autres jeunes femmes, les participantes se sont décidées à commencer à mettre leurs idées en œuvre pour s’engager au relèvement de la jeune femme congolaise.

AIP est une ONG locale qui œuvre dans le renforcement de l’auto-prise en charge des jeunes femmes en Afrique et en RDC.

Goma : l’Asbl AJVDC décourage l’exploitation du pétrole dans le P.N.de Virunga par le lancement du film « Fossil free Virunga»

C’est à travers la projection de ce film que les jeunes de cette association (AJVDC) joignent leurs voix à celles des nombreux acteurs environnementaux du monde ce 30 juin 2021, date de la commémoration du 61ème anniversaire d’indépendance de la RDC, pour décourager le gouvernement congolais à ne pas autoriser le projet d’exploitation du pétrole dans le parc national de Virunga ; projet qu’ils jugent plus destructeur que conservateur.

Réalisé par 350.org et AfrikaVuka, ce film de près de 10minutes compile plusieurs réflexions des jeunes riverains du parc sur les dangers que représente ce projet aussi bien sur son écosystème que sur les activités de pêche pratiquée sur le lac Edouard grâce auxquelles sont nourries plusieurs familles à travers le pays.

Ténue au centre pallotin à Kyeshero au bord du lac Kivu ; cette projection a été suivie d’une séance d’échanges entre jeunes membres de l’AJVDC (Association des Jeunes Visionnaires pour le développement du Congo) et d’autres acteurs de la société civile du Nord-Kivu ; autour de ce qu’ils pensent des réflexions formulées dans le film, afin de produire un plaidoyer à soumettre aux autorités compétentes et des recommandations à soumettre aux populations locales.

L’ensemble des participants, majoritairement des jeunes environnementalistes, ont soutenu que le projet d’exploitation du pétrole dans le Virunga présente plus de désavantages que d’avantages faisant allusion non seulement à la pollution de l’atmosphère mais également la destruction de l’environnement qu’il peut entrainer.

A en croire Justin  MUTABESHA, l’un d’entre eux, “à l’heure actuelle où l’humanité entière se range derrière la lutte contre le réchauffement climatique, un tel projet n’a pas de place dans un parc réputé de patrimoine mondiale de l’UNESCO, qui dispose d’une faune et d’une flore très particulière avec d’énormes potentialités touristiques, et dont les milieux d’arbres luttent efficacement contre la pollution de l’atmosphère”.

Les participants échangeant après la projection du film

“Que le gouvernement congolais cesse de penser que les intérêts immédiats qu’apporteraient ces sociétés qui veulent exploiter le pétrole dans le parc,  peuvent remplacer ou être supérieurs à tout ce que nous gagnerions régulièrement à travers l’existence de cette aire protégée, dont le monde entier souhaite toujours visiter…Aussi ce que ce parc nous apporte en terme d’atténuation de risque de réchauffement climatique n’est plus à démontrer à ce jour…D’où sa protection est pour notre gouvernement, l’autre nom de la sagesse de l’administration d’un pays qui se respecte…” fait remarquer pour sa part Monsieur OMBENI MALENGO Delphin, un autre participant. 

La plupart d’intervenants plaident également pour l’accompagnement social des populations riveraines du parc et leur implication dans la sauvegarde de cette aire protégée afin d’épargner cette dernière contre plusieurs menaces dont elle fait face actuellement.

photo de famille prise à la fin de l’activité

La coordination de l’AJVDC promet poursuivre la lutte pour éveiller la conscience du gouvernement congolais afin de ne pas céder à tout projet visant la destruction des aires protégées du pays dans l’objectif de la protection de l’environnement. 

Emmanuel BARHEBWA

La fête du 8 mars, que doit-on comprendre?

Commençons par l’intitulé de cette journée. L’ONU parle de la journée internationale des femmes (c’est d’ailleurs l’intitulé officiel) alors que la France a plutôt tendance à privilégier la journée internationale des droits de la femme. Bien entendu la différence n’est pas anodine et nous laissons chacun (et chacune) se positionner selon ses préférences. Nous avons choisi de garder l’intitulé des Nations Unies mais nous n’en faisons ni une prise de position politique ni un casus belli avec les militantes les plus virulentes…

Une date unique dans le monde entier

La Journée internationale de la femme est célébrée le 8 mars de chaque année par des groupes de femmes dans le monde entier. Elle est également célébrée à l’ONU et, dans de nombreux pays, c’est un jour de fête nationale. Lorsque les femmes de tous les continents, souvent divisées par les frontières nationales et par des différences ethniques, linguistiques, culturelles, économiques et politiques, se réunissent pour célébrer leur Journée, elles peuvent voir, si elles jettent un regard en arrière, qu’il s’agit d’une tradition représentant au moins 90 ans de lutte pour l’égalité, la justice, la paix et le développement.

Des femmes qui ont fait l’histoire

La Journée internationale de la femme est l’histoire de femmes ordinaires qui ont fait l’histoire. Elle puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes. Dans l’antiquité grecque, Lysistrata avait lancé une « grève sexuelle » contre les hommes pour mettre fin à la guerre. Pendant la révolution française, des Parisiennes demandant « liberté, égalité, fraternité » ont marché sur Versailles pour exiger le droit de vote des femmes.

L’idée d’une Journée internationale de la femme s’est fait jour au tournant des XIXe et XXe siècles, période caractérisée dans le monde industrialisé par l’expansion et l’effervescence, une croissance démographique explosive et l’émergence des idéologies radicales.

Repères chronologiques

1909 – Conformément à une déclaration du Parti Socialiste américain, la première Journée nationale de la femme a été célébrée sur l’ensemble du territoire des États-Unis, le 28 février. Les femmes ont continué à célébrer cette journée le dernier dimanche de février jusqu’en 1913.

1910 – L’Internationale socialiste réunie à Copenhague a instauré une Journée de la femme, de caractère international, pour rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et pour aider à obtenir le suffrage universel des femmes. La proposition a été approuvée à l’unanimité par la conférence qui comprenait plus de 100 femmes venant de 17 pays, dont les trois premières femmes élues au Parlement finlandais. Aucune date précise n’a été fixée pour cette célébration.

1911 – À la suite de la décision prise à Copenhague l’année précédente, la Journée internationale de la femme a été célébrée pour la première fois, le 19 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus d’un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, elles exigeaient le droit au travail, à la formation professionnelle, et la cessation de la discrimination sur le lieu de travail.

Moins d’une semaine après, le 25 mars, le tragique incendie de l’atelier Triangle à New York a coûté la vie à plus de 140 ouvrières, pour la plupart des immigrantes italiennes et juives. Cet événement a eu une forte influence sur la législation du travail aux États-Unis, et l’on a évoqué les conditions de travail qui avaient amené cette catastrophe au cours des célébrations subséquentes de la Journée internationale de la femme.

1913-1914 – Dans le cadre du mouvement pacifiste qui fermentait à la veille de la Première Guerre mondiale, les femmes russes ont célébré leur première Journée internationale de la femme le dernier dimanche de février 1913. Dans les autres pays d’Europe, le 8 mars ou à un ou deux jours de cette date, les femmes ont tenu des rassemblements soit pour protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité avec leurs soeurs.

1917 – Deux millions de soldats russes ayant été tués pendant la guerre, les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février pour faire la grève pour obtenir  » du pain et la paix « . Les dirigeants politiques se sont élevés contre la date choisie pour cette grève, mais les femmes ont passé outre. Le reste se trouve dans les livres d’histoire : quatre jours plus tard, le tsar a été obligé d’abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes. Ce dimanche historique tombait le 23 février dans le calendrier julien qui était alors en usage en Russie, mais le 8 mars dans le calendrier géorgien utilisé ailleurs.

Depuis ces années, la Journée internationale de la femme a pris une nouvelle dimension mondiale dans les pays développés comme dans les pays en développement. Le mouvement féministe en plein essor, qui avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique. De plus en plus, la Journée internationale de la femme est le moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés, demander des changements et célébrer les actes de courage et de détermination de femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire des droits des femmes.