Goma: Condamnation à 10 ans de prison du policier ayant tiré à bout portant sur un motard

Aux arrêts depuis samedi dernier, le policier du nom de MUSAFIRI, ayant tiré à bout portant sur un motard vers le marché de Virunga à Goma, a été jugé et reconnu coupable lors de l’audience publique de ce mardi 18 janvier 2022 par le Tribunal Militaire de Goma.

Après avoir réuni sa défense avec un interprète et un avocat, la décision finale du Tribunal, tombée après les auditions, est la condamnation du prévenu à 10 ans de prison ferme avec paiement d’une amande de 10 000$.

Une décision qui a réjoui plusieurs motards présents à cette audience, jugeant cela d’une mesure disciplinaire et exemplaire pour que pareils derapages de la part des policiers ne se répètent plus.

Ce procès qui pouvait se terminer depuis le jour où le fait s’est produit, avait été reporté suite à la demande du prévenu ayant sollicité avoir un avocat et un interprète, du fait de son incapacité à s’exprimer en d’autres langues que le Kinyarwanda.

Emmanuel Barhebwa

Nouvel assassinat d’un jeune à Goma: les gomatraciens se déchaînent sur les médias sociaux

C’est plus d’un habitant de Goma qui a exprimé, via les médias sociaux, son mécontentement, sa colère, ou encore sa rage (pour mieux interpréter ce sentiment) ; après avoir appris la nouvelle de ce énième cas d’assassinat d’un jeune par des hommes armés, le soir de ce lundi 17 janvier 2022.

En effet, la nouvelle victime de cette série d’assassinats en répétition en ville de Goma, c’est le jeune Yves Kitoga, 25ans. Celui-ci, selon plusieurs sources, venait de défendre à la veille(le 16janvier) son mémoire de fin d’etudes de licence à l’université lumière de Bujumbura/Section de Goma.
Le fait s’est passé au Quartier Himbi, en commune de Goma.
Yves aurait été fusillé, selon nos sources, avec sa maman, qui serait entrain de poursuivre jusqu’en ce moment, les soins dans une structure sanitaire de la place.

La rage exprimée par les habitants de Goma serait consécutive, à en croire plusieurs de leurs messages, au temps très court entre cet assassinat et celui de l’artiste Black-S Balume survenu dernièrement après près de trois jours de son kidnapping.

« Que vaut encore la vie d’un jeune à Goma ? », « les autorités ayant les attributions de la sécurisation des populations, sont-elles au courant de ces assassinats ou pas? », « Que n’avons-nous pas fait ? », nombreuses interrogations sont formulées en ce sens par les internautes de Goma, certains allant jusqu’à proposer que « la population se prenne enfin en charge sur le plan sécuritaire, vu l’échec constaté des services habiletés à la sécuriser ».

Pendant ce temps nombreuses personnes voient en cette recrudescence des cas d’assassinats en ville de Goma, une preuve de l’échec de l’Etat de siège, ce régime spécial instauré par le chef de l’État et prorogé régulièrement par les deux chambres du parlements de la RDC dans le but du retour de la paix à l’Est de la RDC.

Pour sa part le chef de l’État congolais avait signifié dans son discours à la Tribune des Nations Unies que ce régime spécial de l’Etat de Siège ne sera levé « que quand les circonstances qui l’ont motivé disparaîtront ».

De leurs côtés, les autorités tant urbaines ne cessent d’appeler la population à une collaboration étroite avec les services de sécurité pour apporter une réponse adéquate à ce problème d’insécurité.

Emmanuel BARHEBWA, à Goma

Projet Tufaulu Pamoja/N-K: Une 1ère Tribune d’expression populaire à Goma entre jeunes et autorités

Au total quatre thèmes ont été débattus au cours de cette première tribune d’expression populaire entre Gouvernants et gouvernés, ténue à Goma ce vendredi 14 janvier 2022 dans le cadre du projet Tufaulu Pamoja/Nord-Kivu,exécuté par la maison des jeunes/Goma.

Il s’agit de: « Paix, Sécurité et cohésion nationale », « Bonne gouvernance », « Engagement citoyen et politique », « Entrepreneuriat des jeunes et Développement durable ».

L’activité avait pour objectif, d’après Nelson Mantama, coordinateur provincial du projet Tufaulu Pamoja au Nord-Kivu, de rapprocher autour d’une table de dialogue les gouvernants et les gouvernés, pour un changement émanant des actions participatives.

« Une bonne gouvernance cela signifie aussi la consultation de la population par ses élus, la prise en comptes des préoccupations des gouvernés par ses gouvernants » a-t-expliqué , indiquant que les thèmes choisis ont été inspirés de la feuille de route nationale de la jeunesse qui, d’après le comité organisateur, soulève les préoccupations majeures de la population et les responsabilités des gouvernants.

Séance tenante, les participants ont évoqué plusieurs questions qui rongent la vie des citoyens actuellement et ont reçu des réactions explicatives des autorités, qui ont insisté sur les responsabilités des uns et des autres face aux problèmes qui gangrènent notre société.

Parmi les questions principales adressée aux gouvernants par les jeunes (les gouvernés) , l’on a noté par exemple sur le plan sécuritaire, la recrudescence des cas de kidnapping, de tueries, des tracasseries policières, des mesures critiquées des autorités de l’Etat de siège, des relâchements des criminels conduits aux instances judiciaires par la population, etc. Sur le plan de l’entrepreneuriat et sur le plan social, il a été soulevé par exemple, l’étouffement des entreprises locales par des nombreuses taxes, le manque des moyens pour se lancer dans le business, la carence en eau potable dans la ville de Goma malgré la présence du lac Kivu à sa limite sud,… pour ne citer que ces questions.

En réaction, le représentant du bourgoumestre de la commune de Karisimbi (en ville de Goma) , une des autorités présentes à ces assises, a indiqué que les autorités travaillent sans relâche pour assurer la sécurité des populations, expliquant les dispositions que les autorités communales et urbaines mettent en place pour lutter contre la criminalité et l’insécurité grandissante dans leur juridiction.

Pour lui, les causes majeures du taux élevé de la criminalité en commune de Karisimbi que celle de Goma, sont entre autre le fait qu’elle accueille le plus des déplacés de guerre fuyant les zones en conflits et qu’elle regorge plusieurs militaires sans fonctions.
La sécurité étant une affaire de tous, pour remédier à ce problème, a-t-il démontré, les autorités ont mis en place le système des cadres de base (« Nyumba kumi ») et les comité des jeunes dans chaque quartier supervisés par les comités communaux des jeunes, avec comme rôle d’alerter sur un quelconque cas suspect, afin de déployer les forces de sécurité.

« La chaîne de transmission des informations est bien structurée pour la sécurisation de la ville. Il ne suffit que chacun prenne ses responsabilités pour que les choses s’améliorent » a souligné le représentant du bourgmestre.

À la question sur le mecomportements de certains agents de police, celui-ci, appuyé par d’autres autorités présentés à ces assises ; a réitéré l’appel des dirigeants aux « jeunes intellectuels » de s’enroler massivement dans l’armée afin de corriger les erreurs de certains inciviques au sein de la police, et qui continuent à ternir l’image des forces de sécurité du pays.

La matière à débattre se présentant vaste et intéressante, d’autres questions ont été renvoyées pour la prochaine tribune d’expression populaire, sur decisions des organisateurs, faute de temps.

La séance a été clôturée par l’honorable Adèle Bazizane, rapporteure de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, avec comme principale recommandation des participants, la présence des autorités de l’État de siège dans la prochaine tribune d’expression populaire.

Lancé il y a deux ans, le projet Tufaulu Pamoja (réussir ensemble) mène plusieurs actions à travers la RDC dans l’objectif de répondre à la problématique de la faible représentation des jeunes et femmes dans des instances de prise de décisions à tous les niveaux du pays. Au Nord-Kivu, il est exécuté par la Maison des jeunes/Goma.

Emmanuel BARHEBWA

Goma: Une vendeuse des fruits qui va bientôt se payer un avion,…voici comment

Plusieurs femmes du Nord-Kivu ont compris le sens de l’entrepreneuriat et se sont déjà lancées dans ce secteur, bien que chacune selon sa filière.

En ville de Goma particulièrement, l’on rencontre des femmes commerçantes tant des articles manufacturés que vivriers.

En ce début d’année 2022, nous sommes allés à la rencontre d’une expérimentée qui, depuis 10 ans, exerce le commerce des fruits.

Elle s’appelle Maman Norbert, nous l’avons croisée devant son étalage de vente des fruits au quartier Kasika, non loin de l’Institut Majengo, en municipalité de Karisimbi.

<< Je vend des fruits : la banane, l’avocat, du Maragucha, des mangues, il m’arrive de vendre aussi de la tomate, comme la tomate de Minova est bio. Je vend également parfois des gros Michelets. J’exerce ce métier depuis 10 ans,… >> Nous explique t-elle à l’accueil.
Elle n’avait rien quand elle commençait son boulot, mais elle n’a jamais oublié le contexte du début de son activité…

<< La vie de Goma m’était devenue insurmontable. C’est ainsi qu’une tierce m’avait sensibilisé au sujet de la commercialisation des fruits. Elle m’avait du coup prêter une somme d’argent, c’est alors que j’avais commencé. Je fais mes achats à Minova. Aujourd’hui suis déjà à un niveau très supérieur, je peux même former d’autres… >> Opine avec fierté, Maman Norbert.

Aujourd’hui, fière de ce qu’elle est, elle a un conseil à prodiguer aux autres femmes.
<< Si une femme est mendiante, elle se baigne dans le mépris. Une femme responsable doit être forte et capable de travailler. Voilà une femme digne de garder les enfants et la famille… Les femmes doivent apprendre à travailler et éviter la paresse…>> conseille t-elle.

Aujourd’hui, mama Norbert a décidé de transformer tous ses enfants en entrepreneurs. Elle n’est plus en mesure de quantifier les avantages multiples eu grâce à son boulot. Ce qui la préoccupe, c’est sa perspective d’avenir : l’achat d’un avion.
<< J’attend me payer un véhicule, une parcelle, voire un avion, si Dieu me le permettra… >> Fait confiemment savoir, maman Norbert, sourire aux lèvres.

La ville de Goma, est très fertile pour l’entrepreneuriat féminin, il suffit de penser pour décoller !

Alors que Mama Norbert vent des fruits, d’autres femmes passent d’avenue à l’autre, à la recherche d’habits en échange contre les vivres, pour une révente ultérieure… Aux travers les différentes avenues, elles passer à crier: << birayi ya manguo na viatoooo…>> En français : << Venez échanger des habits et souliers usagés contre la pomme de terre, le maïs et / ou la banane…>> fin de citation.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

États généraux de la presse au Nord-Kivu: Plus que jamais, les journalistes déterminés à redorer l’image de la presse

C’est ce mardi 20 décembre 2021 que viennent de prendre fin à Goma, capitale du Nord-Kivu, les travaux tenant lieu des états généraux de la presse.

Durant deux bons jours, les journalistes venus de tous les territoires et villes de la province, ont réfléchi sur les gros problèmes qui gangrènent le métier de journaliste et proposé des solutions holistiques pour décanter la situation et « répanser » leur secteur.

Après d’intenses travaux aux seins des différentes commissions, plus ou moins 16, les participants ont, de prime abord, pris des engagements « pour un avenir radieux de leur profession ». 

Parmi ces engagements il faut par exemple citer :
La radiation de la corporation, des confrères et consœurs qui «  ne veulent pas se conformer aux normes professionnelles », devenus vedettes dans la médiocrité;
L’assurance d’une formation régulière à l’endroit des journalistes, pour leur permettre de s’adapter aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, par l’échange des compétences notamment ;
-La mutualisation des efforts pour les regroupements des médias et la possibilité de « synchroniser les produits de presse » ;

-Le renforcement des liens entre journalistes et institutions de formation universitaire en vue d’un échange permanent et accru d’expériences ;

-Le militantisme collectif pour l’acquisition des documents légaux des médias et l’obtention des allègements fiscaux pesant sur les médias ;

-L’appui aux démarches collectives allant dans le sens de rendre possible le respect du code du travail par les promoteurs des médias ;

-La promotion de l’émergence des femmes journalistes dans les postes de responsabilité et de commandement « surtout au sein des organes de presse » ;…

Parmi les engagements il faut aussi noter la mise en terme de la confusion planant autour des rôles entre journalistes, attachés de presse et chargés de communication, et en fin l’éradication du phénomène « Journalistes militants » en Province.

Juste après ce plan condensé d’engagements, les participants ont plutôt soutenu que leurs vœux ne pourraient se réaliser que si les efforts qu’ils auront fournis bénéficieront d’un accompagnement multisectoriel.

Forts de cette conviction, ils ont sanctionné les travaux par une série des recommandations:
Au Parlement par exemple, les professionnels des médias encouragent les députés à Voter la loi sur la dépénalisation des délits de presse ; à voter une nouvelle loi sur le statut des journalistes et afin de réglementer l’entrée dans la profession, ou encore à adopter une loi sur l’accès à l’information et la protection des journalistes…

S’agissant du gouvernement, les hommes de la plume et du micro plaident pour une subvention à l’endroit des médias, l’adoption des couts des taxes aux réalités provinciales et locales, la réduction du cout d’accès à l’internet pour un meilleur accès à l’information, l’obligation des médias à signer des contrats de travail avec les journalistes, l’assurance de la garantie sécuritaire et physique des journalistes, ainsi que des entreprises de presse afin d’assurer un exercice professionnel, sans omettre la pertinence d’octroi des bourses aux chercheurs en sciences de l’information et de la communication « pour permettre aux universités d’avoir des professeurs compétents dans le secteur ».

Loin de là, ceux qui ont pris part aux états généraux, ont eu le temps d’élargir unanimement les recommandations jusqu’aux différents partenaires techniques et financiers. A ceux-ci, il faut noter qu’il leur est demandé d’appuyer les activités de renforcement des capacités des journalistes sur différents domaines liés au secteur de la presse, de doter aux médias les matériels de production et de connexion internet, mais également d’octroyer des bourses et le financement des recherches scientifiques dans le secteur médiatique…

S’agissant en outre des Universités et écoles de formation, les hommes et femmes de la presse recommandent la mise en place des « laboratoires (radio-école, journal-école, équipement multimédia, agences de communication, etc.) » au sein des institutions supérieures et universitaires, afin d’assurer aux journalistes une formation pratique et compétitive, la signature des contrats de partenariat avec les entreprises de presse pour faciliter les stages professionnels aux journalistes en formation…

Avant de passer à la dernière catégorie à l’endroit de laquelle les recommandations ont été adressées, les hommes des medias ont également fixé un regard vers l’autorité de régulation des médias : le conseil supérieur de l’audio-visuel et de la communication CSAC. A l’endroit de cet organe, il a été recommandé de fournir des efforts dans la « redynamisation de cette institution de régulation et assurer sa présence dans tous les territoires et villes de la province », et pour autant, la mise sur pied, d’un cadre de concertation permanente entre ce dernier et l’union nationale de la presse du Congo UNPC et la Division Provinciale de la Communication du Gouvernement Provincial et/ou Ministère de tutelle, l’organisation Journaliste en danger JED, ou encore l’observatoire des médias au Congo, OMEC ainsi qu’avec toutes les autres associations sectorielles.

Estimant que les promoteurs des médias ont un rôle très important à jouer dans la mise en congrès des résultats attendus, les participants au grand forum du Nord-Kivu leur ont demandé de tout faire pour se rassurer qu’à toute ouverture d’un organe de presse, « de leurs capacités de prise en charge du personnel et équipement des médias » et en fin la mise en évidence des exigences prescrites par le code d’éthique et de déontologie des journalistes.

Avant que le modérateur du comité intellectuel des états généraux ne prononcent l’allocution des résolutions des assises, quelques anciens ont brossé l’historique de la presse en province, avant que d’autres ne reviennent sur les conseils à donner aux néophytes pour les uns et la mémoire de leur parcours comme fond d’échanges d’expériences pour les autres.

John TSONGO THAVUGHA GOMA-RDC

NYIRAGONGO : Risque de rupture d’eau potable au camp des sinistrés de KANYARUCHINYA

Les sinistrés du volcan Nyiragongo cantonnés au camp de KANYARUCHINYA alertent sur le risque de rupture d’eau potable dans ce lieu.

Ils l’ont exprimé à Kivu Nyota, lors de sa descente en ce lieu, à l’occasion du 7 ème mois d’anniversaire depuis que Nyiragongo entrait en éruption.

« Actuellement nous trouvons difficilement de l’eau. Imagines, il est 15 heures et c’est maintenant que le camion citerne arrive. Depuis le matin, nous n’avions aucune goûte d’eau. Certes, tout au début de notre installation dans ce camps, nous avions vraiment accès à l’eau. Mais ce dernier temps, c’est devenu compliqué »… nous a dit Ahadi Yvone, une sinistrée.

Plusieurs partenaires fournisseurs d’eau à ces sinistrés pourront arrêter de les approvisionner d’ici mi ou fin janvier, s’inquiète Arusi TEKA, mère de 4 enfants, après avoir appris ces nouvelles de la part des membres desdites organisations.

 » Actuellement nous accédons difficilement à l’eau car la plupart des organisations qui nous approvisionnaient en eau ont déjà arrêter. Nous avons malheureusement appris que même les bonnes volontés qui persistent encore, vont bientôt arrêter au cours de ce mois de janvier. Et là nous ne savons pour quel Dieu nous nous vouerons…! » Craint Arusi TEKA.

Voulant savoir ce qu’envisagent les gestionnaires de ce Camp au sujet de cet approvisionnement en eau, ils n’ont pas voulu nous recevoir.

Entre le lac Kivu d’où provient l’eau et le village KANYARUCHINYA où se situe le camp de ces sinistrés du volcan Nyiragongo entré en éruption en mai 2021, l’on compte environ 10 à 12 kilomètres.

Comment ces citoyens accederaient-ils à l’eau si rupture d’approvisionnement en eau il y aurait ? Il y a de quoi s’inquiéter.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC