Appel et interdiction de la journée ville morte ce mercredi à Goma: Quoi suivre?

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Des réactions se sont multipliées ce mardi suite à un appel à l’observance d’une journée ville-morte ce mercredi 13 septembre, par un groupe des mouvements citoyens de la place, pour notamment réclamer l’enterrement digne des victimes du récent carnage des civils à Goma, la libération des innocents et la condamnation des coupables.

Si certains trouvent favorables d’exercer la pression aux dirigeants à travers pareilles initiatives citoyennes, d’autres estiment qu’il n’est pas opportun d’organiser des journées ville-mortes en cette période pour ne pas pénaliser nombreux citoyens qui vivent au taux du jour. C’est ce que l’on retient des différentes déclarations à la presse à la veille du jour-J.

Parmi ceux qui soutiennent l’initiative des mouvements citoyens, on note, par exemple, la jeunesse du parti politique « Ensemble pour le changement » qui estime que la démarche est bonne pour exiger la justice en faveur des victimes.

« En solidarité avec les mouvements citoyens et les familles éprouvées, nous nous joignons à cet appel patriotique et encourageons la population gomatracienne à observer une journée ville morte ce mercredi, en vue d’exiger justice pour les victimes de ce crime d’État », peut-on lire dans leur déclaration.

D’autres messages dans le même sens sont relayés massivement et soutenus dans les réseaux sociaux démontrant qu’il s’agit d’une façon d’exprimer le mécontentement de la population face à ce qui s’est passé le 30 août et militer pour que pareils crimes ne se répètent plus jamais.

Par ailleurs, d’autres acteurs sociaux désapprouvent cette démarche et pensent que la conjoncture actuelle n’est pas favorable pour organiser régulièrement des journées ville-mortes.

C’est le cas de Ngoy Kisirani, président de la corporation des mototaximen de la ville de Goma qui, s’opposant à cette initiative, qu’il trouve inopportune au regard des avancés dans ce dossier; appelle tout le monde à vaquer librement à ses occupations et à laisser les autorités gérer cette situation.

« Nous n’avons aucun intérêt à nous impliquer dans cette affaire de journée ville-morte. Nous sommes encore en plein deuil de nos compatriotes décédés le 30 août. De plus, le gouvernement est encore en train de travailler sur cette affaire. Donnons-lui donc le temps de résoudre cette question, nous y reviendrons quand le moment propice sera venu« , estime-t-il.

Réagissant autour de la même question, le maire de Goma, a également, dans un communiqué rendu public ce mardi, exprimé son opposition à cet appel à une journée ville-morte.

Pour le commissaire Supérieur KAPEND KAMAND Faustin, « toute manifestation qui se déroulerait à ce moment précis ne peut être que l’œuvre de l’ennemi, visant à perturber les enquêtes en cours et à semer le chaos dans la ville ».

Dans la foulée, la population reste confuse face à cette guéguerre des déclarations, ce qui présage un climat d’incertitude pour la journée de ce mercredi 13 septembre 2023. Il sera ici à chacun de choisir quel voix suivre.

Wait and see

Emmanuel Barhebwa

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