Alors que l’ambiance de la fête du nouvel an se poursuit depuis la Saint Sylvestre dans plusieurs coins et recoins de la RDC, la situation est restée presque au statuquo dans différents sites de déplacés en territoire de Masisi ce lundi 1er janvier 2023, a constaté le reporter de KivuNyota après y avoir effectué une ronde.
Faute de moyens, et d’incertitude plusieurs déplacés ont eu du mal à célébrer la fête de l’an ce lundi.
Asifiwe Nelson secrétaire du site Mater-Dei dit ne pas trouver de différences entre cette date et les autres étant donné qu’il ne voit pas comment peut-on fêter dans des conditions aussi difficiles que traversent les déplacés.
« Il n’est pas possible de fêter quand on passe nuit dans des tentes, quand on manque à manger, ou à se vêtir. Ceux qui essayent de faire la fête ici, ce sont ceux qui ont reçu des dons des personnes de bonne volonté. Mais en général ici,les déplacés n’ont pas d’argent pour organiser la fête comme vous le voyez. Je pense que la seule chose que nous pouvons demander c’est la paix, afin que tout le monde rentre chez lui. C’est cela la plus grande fête pour nous » souligne-t-il.
Dans les sites Kisoko, Kalinga, Bihito, Bihambwe,Bukombo etc, certains déplacés ont pu s’organiser en groupe pour partager le peu qu’ils ont mis ensemble. Et pour agrémenter le moment, d’autres ont pu jouer de la musique à l’intérieur du camps, offrant un petit spectacle aux enfants. Certains on pu effectuer quelques pas de danses à l’occasion.
Senga Twizere, ressortissante de Kitshanga estime que malgré la souffrance qu’ils traversent dans ce Camp, il n’est pas interdit de s’offrir des petits moments de détente pour essayer d’oublier la triste réalité dans laquelle ils sont plongés depuis plus d’une année.
« Malgré les moments difficiles, la fête s’est bien passée sous un rythme timide. La fête du nouvel an est une occasion de rendre grâce à Dieu pour nous avoir gardé en vie durant l’année précédente. Voilà pourquoi ça ne doit pas passé inaperçu peu importe la situation qu’on traverse. Voilà pourquoi nous, on a pu fêter avec le peu qu’on a reçu par-ci par-là » a-t-elle souligné.
De son côté, la société civile forces vives de la commune rurale de Masisi dit placer un mot de remerciement à tous les bienfaiteurs qui ont pu songer aux déplacés durant cette période des festivités
« Si l’on peut évaluer la manière dont les fêtes se déroulent du côté des déplacés, on peut dire que plusieurs d’entre eux ont trouvé quelque chose venue du côté des familles d’accueil et des bienfaiteurs. C’est ici l’occasion de remercier tous ceux qui ont pensé à ces gens. Grâce à vos gestes, de nombreuses familles ont pu au-moins retrouver le sourire à la fête de Noël et aujourd’hui à la fête du Nouvel an » a dit David Muisha Kasiswa.
Il faut dire que plusieurs parmi ces déplacés de guerre sont à leur deuxième expérience de fêter les festivités de fin d’année dans les camps, après celles de l’année passée. Triste réalité !
Lee Sadiki Kajibwami